PARIS (MPE-Média) – L’annonce d’une baisse de 0,5% des tarifs du gaz chez GDF Suez (voir nos titres précédents) fait réagir M. Bruno Venanzi, administrateur délégué du groupe fournisseur d’énergie indépendant Lampiris, qui estime anormal que le gouvernement ne tienne pas compte des autres offres existantes sur le marché du gaz. Verbatim.

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« Cherchez l'erreur : - 0,5% sur les tarifs du gaz en février, alors que les fournisseurs alternatifs proposent déjà des tarifs jusqu'à - 14% », réagit M. Venanzi.

« Dans un communiqué repris par le Monde – et par MPE-Média NDLR - Mme Delphine Batho, ministre de l'écologie, annonce une baisse de 0,5% des tarifs réglementés du gaz. Peut-on parler d'une vraie baisse du prix du gaz, lorsque celle-ci est à ce point limitée et qu'elle s'applique exclusivement aux tarifs réglementés du fournisseur historique (sensiblement) plus chers que les offres des fournisseurs alternatifs engagés dans le marché de l'énergie depuis sa libéralisation en 2007 ? », se demande Bruno Venanzi, administrateur délégué de Lampiris.

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M. Bruno Venanzi, administrateur délégué de Lampiris (ph SD Lampiris/Lagencerp 2013)

« En étant indexés au ¾ sur les tarifs du pétrole (et ¼ sur le spot), les tarifs réglementés du gaz suivent un cours qui augmente significativement et artificiellement la facture du consommateur final. De fait, les prix du gaz négociés, sur les marchés spots, se situent logiquement à des prix sensiblement plus bas que ceux des marchés liés à l'indice pétrolier. C'est sur la base de ce type d'approvisionnement qu'un fournisseur comme Lampiris peut proposer un tarif inférieur de 14% au tarif réglementé », poursuit l’administrateur de Lampiris.

 

Le consommateur est-il suffisamment informé?

« Le gouvernement régule les tarifs d'un seul fournisseur de gaz, GDF Suez en l'occurrence. En omettant de suggérer au consommateur de s'intéresser davantage aux offres alternatives (qui représentent aujourd'hui 10% du marché), passées sous silence, il ne favorise pas la concurrence et la libéralisation du secteur de l'énergie », fait remarquer M. Venanzi.

« Les français aimeraient sans doute être mieux informés sur les caractéristiques et les modalités des offres présentes sur le marché et sur la facilité avec laquelle ils peuvent changer de fournisseur, sans risques, si ce n'est celui d'économiser plusieurs centaines d'euros par ans. Ce qui n'est pas négligeable en temps de crise », conclut-il.

Etendue à l'orientation de départ du débat national sur la transition énergétique, la réaction de l'administrateur délégué de Lampiris présente cet intérêt qu'elle pose directement la question du positionnnement objectif de l'Etat actionnaire en défense - ou en tout cas en tant que promoteur direct - de l'offre des groupes, anciennement étatiques, dans le conseil desquels il est représenté. Toutefois, on peut aussi opposer à cette remarque que l'intervention du gouvernement dans le débat tarifaire gazier concernant les pratiques clients de GDF Suez visait à obtenir une baisse du prix du gaz et non à soutenir les prétentions à la hausse du leader français du secteur. Ce qui ne rend que plus intéressante la remarque de M. Venanzi.

C.J.

NDLR - A propos de Lampiris : Lampiris, fournisseur indépendant d'énergie est actif depuis 2003 et compte plus de 700.000 clients (Belgique et France) pour un Chiffre d'Affaires de 650 millions d'€ (2011). La société est établie à Liège et Paris.

Plus de détails sur :

www.lampiris.fr

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Mis à jour (Mardi, 25 Octobre 2016 14:06)