PARIS (MPE-Média) – Un film documentaire intitulé « L’Acier Trompé » réalisé à l’issue de 4 années de tournage par un cinéaste et réalisateur autour de la vie des sidérurgistes de Gandrange et Florange-Hayange (Moselle, Lorraine, France) va être présenté en avant-première ce mercredi 30 janvier à Paris et ensuite sur Public Sénat en février. Résumé des faits et propos du cinéaste.

L'affiche de l'Acier Trompé (document Public Sénat/Citizen films)

Tourné puis monté par le cinéaste d’origine lorraine Tristan Thil avec le soutien de la société Citizen Films et de la chaîne de TV Public Sénat, ce documentaire de 55 minutes retrace la vie des ouvriers des aciéries de Gandrange et de Florange-Hayange depuis 2008, deux ans après leur rachat par M. Mittal jusqu’à l’an dernier et à l’annonce par ArcelorMittal de la mise sous cocon des derniers hauts-fourneaux lorrains, dont le fameux HF « P6 » d’Hayange, non encore totalement refroidi et dont les sidérurgistes voudraient encore préserver la flamme.

Ce documentaire exceptionnel par la longueur durant laquelle a eu lieu le tournage autant que par son positionnement rigoureux et quasi sociologique et historique a été titré d'une façon originale par le cinéaste lui-même, faisant le parallèle entre les qualités apportées à l'acier lorsqu'il est trempé et l'amplification de la colère des ouvriers sidérurgistes réalisant au fil du temps - comme ceux de Liège, en Belgique - que leur espoir de voir relancer les hauts-fourneaux lorrains s'estompait jusqu'à ce qu'ils se déclarent trompés par l'Elysée et ArcelorMittal à la fin 2012.

« J’ai été aidé pour tourner ce document à la fois par les sidérurgistes eux-mêmes, notamment par Edouard Martin de la CFDT mais aussi par des non syndiqués issus du personnel de Gandrange avec qui j’ai d’abord tenté de comprendre ce qu’était leur vie, pourquoi la fermeture de cette aciérie était vécue à ce point comme une perte irréparable », explique à MPE-Média Tristan Thil.

Davantage qu'un reportage, L'Acier Trompé a vocation à être un grand témoignage sur la réalité à la fois industrielle et humaine d'une période impensable voici encore peu d'années, mais aussi un hommage rendu au courage des travailleurs de l'acier et de leurs familles dans un contexte éminement difficile à vivre.

Les hauts-fourneaux d'Hayange (ph archives MPE-Média)

La gravité des enjeux

« Le précédent Directeur général d’ArcelorMittal Atlantique Lorraine m’a aussi aidé à resituer des choses et à mieux comprendre la gravité des enjeux alimentant les tensions qui se sont déroulées devant ma caméra », poursuit Tristan Thil, chez qui la question de la « désindustrialisation de la France » a agi aussi comme un « moteur » cinématographique.

Un débat suivra la projection en avant-première à Paris. Le délégué CFDT Edouard Martin, emblématique de Florange, y participera en compagnie de plusieurs de ses collègues. Le Secrétaire général de la CFDT Mines et Métallurgie M. Dominique Gillier ne pourra pas y assister, étant retenu ailleurs, malgré sa participation à quelques extraits du tournage du film ces derniers mois.

Christophe Journet

NDLR - Le film a déjà été présenté une première fois en première et en exclusivité aux sidérurgistes de la « Fench Valley» dont est originaire l’auteur.

A voir à la télévision diffusé par Public Sénat les lundi 4 février (22h30) et samedi 9 février (22h) prochains.