PARIS (MPE-Média) – La direction d’ArcelorMittal Atlantique Lorraine (AMAL a démenti en fin de semaine dernière avoir cherché à arrêter les 3 cowpers (tours de chauffe) du haut-fourneau P3 de Florange, en réponse à des propos contraires tenus par des sources syndicales proches du sujet en sortie d’une réunion de CHSCT vendredi midi. Détails.

Tours de chauffe des hauts-fourneaux lorrains (ph SD Archives MPE-Média)

L’incident a fait l’objet d’une remarque au Comité Central d’Entreprise de ce lundi à La Plaine-Saint-Denis, au siège social du groupe ArcelorMittal pour la France où était abordée la question du plan industriel à suivre pour Florange.

Selon nos sources, la direction locale du site de Florange avait décidé voici près de 20 mois de substituer du gaz sortant de la cokerie au gaz venant du haut-fourneau lui-même lorsque ce dernier a été mis sous cocon en juin 2011.

« Le gaz de cokerie est plus corrosif que celui récupéré en sortie de haut-fourneau. Pour éviter d’abîmer les cowpers, la direction avait progressivement descendu le débit de gaz à 200 nano m3/h au lieu de 1.200 nano m3/h, puis l’a remonté à 600 nano m3/h pour ne pas risquer de tomber en dessous de la température minimale requise pour éviter des difficultés en cas de relance du HF », nous explique un sidérurgiste du P3 de Florange.

Economies sur la chauffe préventive

3 cowpers fonctionnent sur le HF P3, 3 sur le P6 : « Nous pensons qu’ils ont essayé de faire des économies sur la chauffe préventive et sur le coût du personnel de sécurité et de maintenance», estime un délégué cégétiste qui n’exclut pas « une volonté initiale de stopper la chauffe du P3, mise à mal par la présence permanente des personnels ».

La direction d’AMAL a pris les devants vendredi dernier en soirée en démentant toute volonté d’arrêt de la chauffe du P3 (lire ci-après le communiqué du groupe), tout en plaçant l’examen de mesures de securité des personnels à son ordre du jour.

L’an dernier, la direction du groupe avait estimé à près de 8 millions d’euros par mois le coût de la chauffe préventive des deux hauts-fourneaux d’AMAL à Florange

Comité central d'entreprise d'AMAL

Ce lundi, lors du Comité Central d’Entreprise à Paris d’AMAL les conditions de la poursuite du plan industriel pour Florange négocié avec le gouvernement par le groupe fin 2012 devaient être présentées par le DRH d’ArcelorMittal Atlantique Lorraine. Mais les délégués de FO et de la CGT ont demandé une interruption de séance, souhaitant une annulation pure et simple du projet, alors que la CFDT et la CFE-CGC semblent plutôt chercher une porte de sortie négociée au problème

C.J.

NDLR – Le communiqué d’AMAL :

« Le groupe ArcelorMittal dément l'arrêt des cowpers du haut-fourneau P3 de Florange : Depuis plusieurs mois, les cowpers du haut-fourneau P3 sont placés sous surveillance renforcée. Depuis début janvier, il a été constaté une dégradation pouvant représenter des risques sérieux pour la sécurité du personnel qui intervient sur l'installation. Les organisations syndicales et les membres du CHSCT ainsi que le Comité d'Entreprise en ont été informés régulièrement. Une inspection de l’installation ainsi qu'une réunion extraordinaire du CHSCT se sont tenues le 15 février 2013 sur le site afin de faire le point sur les cowpers du P3. Le Comité d'Entreprise sera informé mardi 19 février 2013 de la situation. Les décisions appropriées seront prises sur la base des informations communiquées et des échanges avec les représentants du personnel.Tout en continuant à privilégier le dialogue social, ArcelorMittal fait de la sécurité de son personnel sa priorité majeure. »