ROME (MPE-Média) - Près de 6.500 des personnels de l'aciérie intégrée Ilva (groupe Riva, à Tarente en Italie) vont entrer en période de chômage pour au moins deux ans à compter du début mars 2013, a-t-on appris de source directe italienne dans la nuit de mardi à mercredi.

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(ph SD Ilva/Archives MPE-Média)

Ce que redoutait le dirigeant italien Mario Monti est en train de se préciser : la combinaison des nouvelles exigences environnementales européennes et des conclusions de l'affaire portée devant le tribunal de Taranto (Italie) contre le producteur d'acier Ilva/Riva va provoquer l'arrêt complet ou presque des hauts-fourneaux et d'une partie des outils du site intégré industriel producteur d'aciers plats et longs au carbone le plus important d'Europe.

Les premières estimations des autorités et des syndicats qui semblent réagir avec stupeur à cette annonce portent à 6.500 le nombre de sidérurgistes concernés par ces arrêts, qui devraient durer a minima deux ans, le temps pour le groupe italien de refinancer les travaux de mises aux nouvelles normes environnementales italiennes et européennes et de tenter de sortir par le haut du conflit en justice avec les riverains (lire nos précédents sujets en utilisant ILVA en mot-clé dans l'espace recherche du site MPE-Média).

Raisonner les parties

Les plus hautes autorités italiennes sont intervenues dans ce dossier pour tenter de raisonner les parties en présence et de faire valoir le risque majeur pour la filière d'un redémarrage jugé peu probable du site compte tenu de la faible demande d'acier en Europe et de l'opportunité pour des produits concurrents européens ou asiatiques de venir se substituer à l'offre d'Ilva durant les deux années que doit durer le moratoire demandé par le juge de Tarente.

L'aciérie Ilva de Tarente a été stoppée en juillet 2012 et pas moins de 1,7 million de tonnes d'acier placées sous séquestre par la justice, obligeant les clients du groupe à trouver des solutions alternatives pour remplacer les commandes non délivrées par l'aciérie depuis l'été 2012.

M. Monti a prévenu fin 2012 les autorités judiciaires italiennes du risque que représentait la mesure alors à l'étude pour l'ensemble de la filière industrielle dépendant des livraisons de la première aciérie d'Europe par son volume annuel, pouvant aller jusqu'à plus de 10 millions de tonnes lorsque la demande en acier est normale.

(A suivre)

Christophe Journet avec notre correspondant en Italie

Voir aussi sur (en italien):

http://www.ilfattoquotidiano.it/2013/02/19/ilva-cassaintegrazione-per-6500-operai-piano-dellazienda-da-2-miliardi/505431/

TARIFS_2013

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Mis à jour (Mercredi, 20 Février 2013 11:49)