PARIS (MPE-Média) – « Le pic de la crise financière en Europe es probablement derrière nous, bien que je ne vois pas comment la Grèce va pouvoir s’en sortir et que Chypre vient de tirer la sonnette d’alarme », a déclaré M. Jean-Michel Boussemart, chef économiste chez Coe-Rexecode lors d’une récente intervention publique à l’IESEG School of Management de Paris. Extraits.

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 J.-Michel Boussemart (à droite) interviewé par M. Hassan Elasraoui, professeur en chage de la filière économie de l’IESEG (vidéo SD IESEG/Youtube)

« Grâce à M. Mario Draghi, le Président de la Banque centrale Européenne (BCE), grâce à l’amélioration de la gouvernance européenne, aux efforts de certains pays pour réduire leur déficit et augmenter leur compétitivité, les choses se sont un peu redressées en 2012 », a précisé l’économiste en chef de Coe-Rexecode lors de son intervention de début d’année à l’Institut d’économie scientifique et de gestion de Paris la Défense.

M. Boussemart appuye son raisonnement sur une série de constats que voici : « les marchés d’action sont plus confiants, le prix des produits de base ne flambent plus, leur stabilisation continue à accentueer la désinflation dans tous les pays, mais la confiance est loin d’être retrouvée chez les investisseurs », poursuit-il.

PIB US en stagnation au T4 2012

« Le produit intérieur brut des Etats-Unis a stagné au 4e trimestre 2012, la croissance américaine demeure fragile. Toutefois, l’embellie constatée l’an dernier dans l’immobilier américain se maintient et les profits des entreprises d’outre-Atlantique sont au zénith », continue M. Boussemart.

Son tour d’horizon mondial souligne les questions posées par la remontée du cours de l’euro passé de 1,20 dollars à 1,35 plus récemment, « ce qui est destructeur pour l’économie européenne, car le dollar est surrévalué de près de 0,20 centimes de dollars », explique l’économiste de Coe-Rexecode.

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Jean-Michel Boussemart en présentation de la conjoncture 2012/2013 à l'IESEG SdM Paris (ph CJ MPE-Média)

Concernant les matières premières industrielles, M. Boussemart observe que leurs prix restent à présent stables : « il faut noter le fait que la production mondiale de prétrole a battu un nouveau record mondial en décembre dernier à environ 91 millions de barils/jour tandis que le Brent de Londres s’est peu ou prou stabilisé à près de 110 dollars par baril, ce rebond de la production étant principalement dû à l’OPEP parvenu à près de 61 millions de barils/jour, la production de pétrole de l’Arabie Saoudite étant parvenue à son plus haut point historique », précise M. Boussemart.

L’économiste en chef de Coe-Rexecode estime que « tant que les monnaies émergentes ne seront pas réévaluées, en particulier celle de la Chine, ces déséquilibres entre l’Europe et eux resteront » et que les pays émergents, dont la Russie, « accumulent des excédents faramineux, notamment la Chine dont l’excédent de la balance extérieure dépasse à présent les 300 milliards de dollars annuels ».

Sortie de crise en Europe

S’il voit toujours l’économie mondiale en expansion et dit avoir du mal à imaginer « que le chômage puisse refluer rapidement dans la zone euro », M. Boussemart estime que « la sortie de crise en Europe passera par un recul de la demande intérieure et à plus long terme par une remontée de la compétitivité de ses industries ».

« L’économie française est au bord de la récession. Nous n’avons pas encore vu venir le début du début des mesures qui seraient nécessaires pour en sortir, malgré la prise de conscience évidente dans le Rapport Gallois, d’autant que la consommation privée française n’a que peu varié depuis 2007 », explique Jean-Michel Boussemart.

Toutefois, l’expert de Coe-Rexecode reste plutôt optimiste quant à l’avancée des négociations entre les dirigeants européens, en particulier celle qui ont eu lieu et se poursuivent entre la France et l’Allemagne, avec un bémol concernant la position anglaise, relevant les récents efforts de Washington pour éviter que le Royaume-Uni ne finisse par quitter le périmètre de l’UE : « nous avons eu chaud en 2012 pour l’euro, mais les bonnes décisions semblent être en voie d’être prises », conclut M. Boussemart.

Christophe Journet

Voir aussi sur :

www.coe-rexecode.fr/

www.ieseg.fr

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