PARIS (MPE-Média) – La poursuite de la réduction des effectifs de la SOFEDIT, filiale d’emboutissage automobile du groupe espagnol Gestamp et ex filiale de ThyssenKrupp France inquiète les partenaires sociaux qui parlent de 320 emplois détruits au lieu de 120 initialement annoncés en 2011. Le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles a investi 35 millions d'euros dans l'opération de reprise au T3 2011. Le CA du groupe a augmenté de +17,27% en 2012. Détails.

« Le 19 février dernier, la direction de Sofedit Gestamp a annoncé une réduction d’effectifs de 190 salariés dans les fonctions supports et au siège de la société. La direction a justifié ces licenciements en expliquant qu’elle mettait en œuvre l’accord signé unanimement (incluant donc les partenaires sociaux) le 19 avril 2011 sur le principe d’adaptation des effectifs. La signature de cet accord, qui programmait la suppression de 190 emplois, avait été posée comme un impératif au rachat par l’espagnol Gestamp de l’équipementier automobile Sofedit », explique la CFDT Mines et Métallurgie.

En octobre 2011, le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles accordait 35 millions d'euros à la filiale espagnole Automocion du groupe Gestamp pour finaliser la reprise de SOFEDIT, notant que le groupe opérait alors quatre sites en France et deux centres de R&D automobile et devait s'engager à développer le chiffre d'affaire et augmenter le nombre d'emplois chez Sofedit, nous confirment à la fois nos archives et celles du Fonds stratégique industriel français (FSI) consulté avant la revente de Sofedit à Gestamp.

Le FMEA est représenté au conseil d'administration de la SOFEDIT et au sein de celui de Gestamp Automocion.

La centrale cédétiste donne les détails suivant :

« Des contreparties avaient alors été négociées. Or la direction de Sofedit Gestamp n’a pas respecté les modalités d’application de cet accord et a notamment cherché à plusieurs reprises ces derniers mois à les détourner en passant par des négociations décentralisées :

- Sur le site de Theil-sur-Huisne (Orne), l’accord de compétitivité d’octobre 2012, non signé par la CFDT, a reconduit la modération salariale sans garantie d’investissements et de maintien d’emplois. 134 emplois (soit 15 % des 891 salariés du site, siège inclus) vont disparaître ;

- En revanche, le site de Gouzeaucourt (Nord) n’a pas connu de réduction d’effectifs (83 salariés) grâce à l’application de l’accord de juillet 2012, signé par la CFDT ;

- 32 postes (sur les 288 salariés, soit 11 % de l’effectif) sont supprimés sur le site de Sermaises (Loiret), qui a refusé d’entrer dans la négociation, précise la CFDT.

- Enfin, le site de Saint-Romain-de-Colbosc (Seine-Maritime) est le plus touché par cette vague de licenciements : il doit faire face aux départs de 24 de ses 75 salariés, soit 32 % de l’effectif, détaille la centrale.

 

120 emplois détruits en plus des prévisions annoncées lors du rachat

« Entre le 31 décembre 2010 et le 31 décembre 2013, la société Sofedit, puis plus tard Sofedit Gestamp, aura donc perdu 310 emplois, soit 120 de plus que ceux qui conditionnaient l’accord de rachat signé le 19 avril 2011, c’est-à-dire sans PSE (plan de sauvetage de l’emploi) ni PDV (plan de départ volontaire), » déplore la délégation CFDT Mines et métallurgie en charge du dossier.

Les résultats du groupe en forte hausse en 2012

En 2012, Gestamp a réalisé un chiffre d'affaires de 5,7 milliards d'euros en hausse de 17,27% comparé à un CA de 4,7 milliards d'euros en 2011 et à un CA de 3,1 milliards d'euros en 2010, peut-on lire sur le site internet du groupe. Le groupe déclare que sa filiale Gestamp Automocion a réalisé un chiffre d'affaires supérieur à 3 milliards d'euros en 2010. Le Fonds social européen a contribué à financer son développement, ce qui est interdit aux groupes français pour des raisons de règlementation européenne des régions pouvant accéder aux aides sociales et économiques européennes.

C.J.

TARIFS_2013

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