WASHINGTON (MPE-Média) – L’entrée début 2013 du chinois Sinochem à la hauteur de 1,7 milliards de dollars dans une JV avec l’américain Pioneer Natural Resources pour un projet gaz de schiste à l’ouest du Texas a poussé l’administration de Washington à faire le compte des participations étrangères dans l’industrie du gaz de roche aux Etats-Unis. Exposé.

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La progression des investissements dans les opérations de gaz de schiste aux Etats-Unis : Le graphique ci-dessus a été réalisé sans inclure le projet de JV entre Sinochem et Pioneer NR encore non approuvé par le gouvernement américain. Les chiffres en dollars sont rapportés pour l’année d’entrée en application de chaque affaire (source US EIA)

 

Les investissements dans le secteur du gaz de schiste aux Etats-Unis représentent un total de 133,7 milliards de dollars entre 2008 et 2012, pour 73 contrats passés dans plusieurs des états américains, explique M. Tom Doggett, le porte-parole de l’administration en charge de l’information sur l’énergie aux Etats-Unis.

 

« Les investissements chinois dans les JV US représentent déjà plus de 5 milliards de dollars, celui réalisé par Sinochem étant seulement le plus récent », nous explique M. Alalou Fawzi, analyste chef de projet du Département ressources et activités mondiales pétrole et gaz de schiste du service d’information sur l’énergie de l’administration américaine.

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Ces participations d’origine étrangère dans les actions des compagnies productrices de gaz et de pétrole de roche aux Etats-Unis représentent déjà près de 20% du total des investissements réalisés durant les cinq années passées (source adm. US info énergie EIA)

26 Milliards de dollars dans 21 JV

Depuis 2008, des compagnies étrangères sont entrées dans 21 coentreprises incluant des actionnaires et des opérateurs américains, y investissant plus de 26 milliards de dollars pour des opérations de production d’huile ou de gaz de schiste. Les investissements étrangers représentent à ce jour et pour cette période près de 20% du total, les autres étant soit des acquisitions comme celle de Petrohawk Energy Corp. par l’australien BHP Billiton Oil, soit des JV entre compagnies américaines telles que Hess et Noble Energy avec Consol Energy, poursuit Tom Doggett de l’Administration américaine en charge de l’information sur le secteur de l’énergie.

 

Les investisseurs étrangers dans des JV payent généralement cash en couvrant les coûts du forage de puits supplémentaires durant une période pouvant aller de 2 à 10 ans, les compagnies US et étrangères bénéficiant à part égales de ces contrats, basés sur l’achat d’un pourcentage donné des gisements de la compagnie hôte via la couverture d’une partie des coûts d’exploration.

 

L’agent du service d’information sur l’énergie de Washington nous précise que les opérateurs américains sont aidés de ce fait tandis que les groupes étrangers gagnent aussi en expérience des forages semi-horizontaux propres à la méthode de fracturation hydraulique à présent éprouvée, laquelle peut être transférée ailleurs.

 

L’autre avangage cité tient à la stabilité du marché dans lequel ils investissent dans un cadre légal et où le risque « politique » est faible. De plus, souligne M. Doggett, ces avantages sont plutôt en déclin dans d’autres régions du monde, ce qui fait que le prix d’entrée dans ces JV gaz de schiste représente un plus réel qui leur permet d’accéder aux toutes dernières technologies de développement des hydrocarbures.

 

S'initier aux pratiques exploratoires

La quasi-totalité des affaires conclues autour du gaz de schiste finissent enfin par permettre aux partenaires étrangers des groupes américains de s’initier aussi aux pratiques liées à la recherche et à l’exploitation de gisements plus liquides comme ceux d’Eagle Fort, d’Utica, de Wolfcamp, comme c’est le cas pour les opérations domestiques : tous les gisements de gaz de roche contiennent aussi des liquides, mais ceux dont le ratio liquide-gaz est plus élevé sont plus attractifs, car la valeur de leurs hydrocarbures fossiles est généralement plus élevée que ceux comprenant aussi du pétrole brut ou des pétroles liquides en complément du gaz, ajoute le porte-parole de cette institution.

 

« A présent, les systèmes de forage associant plusieurs technologies incluant la fracturation hydraulique ont beaucoup avancé. Il faut différencier les faits technologiques et scientifiques et les peurs suscités par la crainte d’accidents qu’aucune compagnie ne veut susciter. Les groupes utilisent toujours les meilleures qualités de ciment et d’acier pour construire leurs forages et ont poussé au plus haut les logiques de sécurité dans l’environnement des puits pour éviter des problèmes », explique M. Alalou Fawsi (Dept. Info Energie de l’Administration américaine.

 

Jo Gatsby


Voir aussi sur :

http://www.eia.gov/analysis/studies/worldshalegas/pdf/fullreport.pdf

TARIFS_2013

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