PARIS (MPE-Média) - C'est à un véritable plaidoyer pro-domo pour "agir pour l'ensemble des industries électroniques" que s'est livré M. Pierre Gattaz, Président de la Fédération qui réunit les industries électriques et électroniques (FIEEC) ce mardi à Paris face aux membres des 6 fédérations de la branche qui tenaient leurs assemblées générales à la Mutualité. Discours.

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Derniers calages avant prise de parole à la Mutualité (ph CJ MPE-Média)

"En France, on est toujours en train d'opposer les gens, les genres, les systèmes, l'industrie et les services, alors qu'il est urgent de faire le contraire", a déclaré M. Gattaz, comparant l'industrie électronique à "une fusée à 3, voire 4 étages, qui peut toucher le high tech comme les réseaux sociaux et les services, ce qu'Apple a fait", a ajouté M. Gattaz, Président de la société Radiall en premier lieu, qui a rappelé avoir connu des hauts et des bas conjoncturels pour mieux dire comment il avait réussi à passer les bons comme les moins bons moments en tant que dirigeant de son entreprise avant même de diriger des organisations comme le Groupement des Fédérations Industrielles ou la FIEEC.

Le candidat à la présidence du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) a inauguré la table ronde de cloture de la 1ere Conférence de l'Industrie électronique en énumérant quelques directions de travail lui ayant permis d'avancer jusqu'ici : " Il faut sélectionner les niches dans lesquelles nous sommes. Radiall s'est reconcentrée sur le militaire, la haute technologie, la Défense, après avoir beaucoup donné dans les telecoms (...). Il faut travailler l'innovation, l'excellence industrielle, la maîtrise des matériaux", a-t-il expliqué.

Choisir un positionnement stratégique

"Il faut fabriquer notre idée et être ensuite irréprochables sur le plan de la Qualité des produits, surtout lorsqu'on les vend à 10.000 km (...). Il nous faut entrer dans l'intimité du client, choisir un positionnement stratégique, former nos hommes, nos femmes, améliorer leur employabilité, les former en permanence, l'une des plus grandes satisfactions dans l'entreprise", a déclaré M. Gattaz face à un public conquis.

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Pierre Gattaz a proposé à ses pairs des autres syndicats de branches "d'agir pour l'électronique" (ph CJ MPE-Média)

"Pour tout cela, il faut savoir être enthousiaste dans notre regard sur le monde : 3,5 milliards d'individus à équiper, c'est extraordinaire! l'Europe de 500 millions d'habitants à achever de construire, aussi. Et nous avons aussi les infrastructures réseaux françaises à construire ou reconstruire et améliorer en permanence, le trés haut débit à installer, les besoins sociétaux à satisfaire pour la santé, l'e-médecine, la télésanté, la sécurité, l'efficacité énergétique, le développement des villes, la mobilité, l'intermodalité", a énuméré ce champion de l'électronique industrielle à la française reconnu par ses pairs.

Conclusion : "pour faire fonctionner tout ça, il faut du numérique, de l'énergétique, donc de l'électronique", a déclaré M. Gattaz, souhaitant "que l'Etat nous fasse confiance, nous libère par une fiscalité plus adaptée, redonne de la compétitivité à nos entreprises". Déplorant la "peur d'embaucher" qui freine encore l'économie et donc l'employabilité citée plus haut, M. Gattaz a achevé son discours par ce rappel : "notre motivation absolue est de faire reculer le chômage".

 

Un marché mondial de 3.000 milliards de dollars

Difficile de dire mieux, mais cela n'a pas empêché les présidents des autres Fédérations de l'électronique et du génie électrique de se succéder à la tribune pour évoquer qui "un marché mondial de 3.000 milliards de dollars à conquérir, dont 1.400 milliards de dollars pour les seuls équipements électroniques, qui "les nouvelles applications qui émergent sans arrêt", qui encore les 3,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel de la sous-traitance électronique française en route vers les 5 milliards annuels, ou encore l'obstacle majeur dans la période résultant du manque de jeunes professionnels formés pour les métiers de techniciens ou d'opérateurs qualifiés dans un pays bien doté en ingénieurs parfois oublieux de la nécessité du maintien "de l'enseignement des fondamentaux de la fabrication".

Il reste donc bien du pain sur la planche pour le candidat Gattaz sur le terrain de la formation professionnelle, au moins autant que pour finaliser le déblocage de la fiscalité du travail ou celui du crédit impôt recherche défendu l'an dernier par le rapport Gallois. "La boîte à outils existe, à nous de nous mobiliser pour optimiser son utilisation", a sagement précisé M. Pierre-Jean Albrieux, le président du Gpt des fournisseurs de l'industrie électronique.

Christophe Journet

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Mis à jour (Mercredi, 24 Avril 2013 00:41)