ALGER (MPE-Média) - L’Etat algérien s’apprête à reprendre le contrôle capitalistique de l’aciérie ArcelorMittal d’El Hadjar à Annaba (Beaune), a révélé fin mai El Watan, qui fait état d’une recapitalisation du site intégré pa Alger à la hauteur de 51%. Explications.

M. Arnaud Montebourg l'a rêvé pour Florange, Alger est en train de le faire pour El Hadjar : Le ministre algérien de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement M. Cherif Rahmani doit selon nos confrères rendre public un nouveau plan industriel visant à redynamiser l’activité de la première aciérie algérienne, pour répondre à une demande d’acier estimée à 5 millions de tonnes l’an d’ici à 2020 et 8Mt à moyen terme, en produits longs et plats.

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Le site d'ArcelorMittal Annaba (ph SD ArcelorMittal)

El Watan précise sur son site internet que l’état algérien détiendrait 51% des actifs, dont 46% détenu par le groupe SIDER et 5% par le Fonds national d’investissement (FNI), la SIDER investissant 100 millions de dollars et ArcelorMittal réinjectant 56M$ au capital de sa filiale algérienne AMA, jusqu’ici majoritaire dans ce complexe sidérurgique. 700M$ seraient selon la même source apportés via un crédit bancaire d’ici à 2017, année durant laquelle le site aura atteint une capacité de production de 2,2Mt d’acier contre 600.000 actuellement. Ce dernier point a été modéré hier par Slate Afrique citant une source bancaire algéroise mettant en doute un tel refinancement.

Un volet social accompagne le plan industriel

La présidence du nouveau Conseil reviendra à un cadre algérien chargé de nommer les autres dirigeants du site intégré, ajoute la même source qui précise que le plan est accompagné par un volet social incluant la recherche d’un pacte de stabilité garanti par la présence de deux administrateurs issus du Comité de participation de l’entreprise ayant un droit de regard sur la gestion du groupe.

Trois dirigeants d’ArcelorMittal travaillent sur cette feuille de route construite avec les conseillers du ministre de l’Industrie algérien, ajoutent nos confrères qui évoquent la participation du cabinet Laplace Conseil à ce projet industriel, pour un audit sur l’état actuel de l’aciérie et les travaux nécessaires pour la maintenir en activité.

El Hadjar devrait fermer ses deux hauts fourneaux et ses aciéries à oxygène pour les remplacer par deux nouvelles aciéries électriques produisant des aciers longs et plats ainsi qu’une usine de pelletes de minerai de fer enrichi - procédé dit DRI, direct reduction iron ore, déjà utilisé par d’autres aciéristes aux Etats-Unis et en Asie NDLR.

Entamée durant l’hiver dernier, cette recomposition du capital d’El Hadjar devrait avoir pour effet de ramener la paix sociale dans un site industriel souvent ralenti par des grèves au cours des dernières années, qui avaient aussi vu fermer la cokerie du complexe et parfois même importer des brames par mer en provenance d’autres régions de la Méditerranée.

Christophe Journet

Voir aussi sur:

http://www.elwatan.com/actualite/

TARIFS_2013

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Mis à jour (Mercredi, 05 Juin 2013 01:44)