PARIS (MPE-Média) – La rareté des métaux et des minéraux devrait s’accentuer durant les cinq prochaines années, les industries des secteurs auto, chimie et énergies devant être davantage affectées, selon le résultat d’une enquête mondiale menée par le consultant PricewaterhouseCoopers (PwC) auprès d’un pannel de chefs d’entreprises.

Les réponses varient beaucoup d’un secteur à l’autre et d’une région du monde aux autres.

L’enquête auprès de 69 dirigeants publiée en décembre distingue les groupes européens plus touchés par cette criticité d’accès, 71% des réponses notant la rareté comme étant un risque, contre 53% seulement en Asie et dans le Pacifique et 50% dans les deux Amériques.

« Si l’on résume, nombre d’hommes d’affaires admettent à présent que nous vivons au-dessus des moyens de la planète », déclare Malcolm Preston, directeur du développement durable monde chez PwC.

Les compagnies ont notamment pointé du doigt la demande croissante en matériaux et les questions politiques qu’elle pose comme les restrictions chinoises à l’exportation des terres rares comme étant les causes principales de ce risque. Ceux qui travaillent dans les énergies renouvelables, l’automobile, l’énergie et les services associés disent faire face actuellement à de l’instabilité, tandis que ceux qui sont dans les domaines de l’aéronautique, du high-tech, des infra-structures disent s’attendre à davantage de ruptures d’approvisionnements d’ici à 2016.

Selon ce rapport, certains pourraient retourner cette criticité d’accès à leur avantage : 43% d’entre eux ont déclaré que ce risque offrait une sorte d’avantage, 59% déclarant que les opportunités allaient augmenter dans les cinq ans à venir, secteur automobile en tête. « Les nouveaux business modèles seront déterminés par le caractère approprié des réponses de chacun aux risques et aux opportunités créés par la raréfaction des minerais et des métaux », résume M. Preston.

L’Asie sous tension

Malgré d’importantes réserves en ressources naturelles en Asie, en particulier en Chine, qui produit près de 97% des terres rares du monde, les firmes asiatiques redoutent toujours des problèmes réels, la croissance explosive des marchés émergents mettant la ressource sous pression.

PwC a établi une liste de 14 matières jugées « critiques », incluant le tantale, utilisé pour les ordinateurs et les téléphones mobiles ; le fluorspar ou fluorite utilisé dans le ciment, le verre et la métallurgie ; le lithium, utilisé pour l’éolien (turbines) et les batteries de voitures hybrides ; mais aussi l’antimoine, le berylium, le cobalt, le gallium, le germanium, le graphite, l’indium, le magnésium, le niobium, les platinoïdes, le groupe des terres rares et le tungstène. 83% des groupes interviewés par PwC répondent que leurs fournisseurs considèrent la criticité de ces matières comme une question importante, mais seulement 61% ‘entre eux disent croire que leurs clients se sentent concernés par ce problème.

En Europe, 96% des dirigeants déclarent que leurs gouvernements leur semblent conscients de ces questions, contre 58% en Asie et 54% dans les deux Amériques, précise PwC.

A peine moins de la moitié des entreprises ont noté leur niveau de préparation à cette criticité comme étant « élevé » à « très élevé ». Le pourcentage le plus haut de réponses hautement positives se trouve dans le secteur des énergies renouvelables avec 67% des sondés qui se disent très confiants dans leur dispositif anti-rupture d’approvisionnement, tandis qu’un petit 33% des groupes des secteurs de la chimie et du high-tech ont répondu de la même façon. Vous avez dit stratégique ?

Christophe Journet avec PwC (Rapport 2011)

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Mis à jour (Dimanche, 30 Octobre 2016 14:57)