PARIS (MPE-Média) – Nommé facilitateur de la 2e conférence environnementale des 20 et 21 septembre à Paris pour ce qui concerne l’économie dite « circulaire », l’ex dirigeant du World Wildlife Fund (WWF) France Serge Orru a accepté de confier à MPE-Média les raisons pour lesquelles cet événement lui paraît « fondateur », en prélude à des choix qu’il estime importants pour parvenir à redresser nos économies. Entretien.

Serge Orru

Serge Orru en compagnie de Colline Serreau, marraîne de l'Institut de l'économie circulaire (ph CJ archives MPE-Média)

Quel est selon vous le premier intérêt de la 2e Conférence environnementale qui débute vendredi à Paris ?

Serge ORRU - Cette conférence peut devenir un moment fondateur, ou refondateur de notre cause, car c’est l’économie du moindre impact sur l’environnement, de la défense de notre santé, il s’agira également de lancer une dynamique industrielle grâce au thème de l’économie circulaire.

 

A titre personnel autant qu’en tant qu’administrateur et cofondateur en 2013 de l’Institut de l’Economie Circulaire, quels sont vos souhaits à ce propos ?

Serge ORRU - Il serait souhaitable, formidable notamment sur cette table ronde n°1 de vendredi, que le Président de la République et le Premier ministre puissent annoncer des Etats Généraux de l’Economie Circulaire. Pourquoi ? Parce que certes, lors de la table ronde qui doit réunir 70 participants, 3 ministres, Hamon, Montebourg, Martin, qui doit durer trois fois deux heures, il y aura des discussions sur des mesures concrètes. Mais je crois qu’engendrer des Etats Généraux de l’Economie Circulaire, ce serait un vrai défi national, mené avec l’ensemble des parties et des partis concernées, l’ensemble des citoyens français, la représentation parlementaires, les patrons, les employés, leurs syndicats, les consommateurs, et dire soudain, qu’on projette d’installer durablement l’économie circulaire dans la vie française.

 

Quels sont les atouts de ce modèle ?

Serge ORRU - C’est un signal à la fois politique, économique, industriel et écologique. Si aujourd’hui, l’économie circulaire est bonne pour la planète, c’est que c’est aussi bon pour l’emploi, pour notre balance économique et pour le redressement productif de la France.

 

Etre le « facilitateur » de la table ronde économie circulaire au sein de cette 2e conférence, quel sens cela a-t-il pour vous ?

Serge ORRU - Mon rôle n’est pas important en lui-même. L’important, c’est la question suivante : est-ce qu’on va ou non décréter ensemble la mise en œuvre de l’économie circulaire dans notre pays, aller au-delà de nos positions, de nos postures, de nos contradictions, de nos oppositions d’acteurs engendrer quelque chose de bénéfique pour l’environnement et pour la France. Du coup, cela veut dire faciliter un esprit de cohésion, à condition qu’on y parvienne bien sûr, ce que je souhaite avant tout.

 

Pour ce faire, quels sont pour vous les thèmes ou idées prioritaires ?

Serge ORRU – L’idée, c’est d’arriver à mettre les uns et les autres en ligne, en cercle autour du sujet. Avant de parler des règles, parlons de l’esprit, des chemins à suivre. On ne voit pour l’instant les choses que sous l’angle des déchets. Que le déchet devienne ou soit déjà une nouvelle matière première, une ressource valorisée et valorisable, c’est certes important, mais il faut aussi vivre l’économie circulaire à 360°, aller vers l’écoconception, l’imposer aussi en Europe et ailleurs.

 

Quel est selon vous le chemin déjà parcouru jusqu’ici, notamment par les grands groupes, les PMI-PME?

Serge ORRU – Les grands groupes ont parfaitement compris l’enjeu pour ce qui relève des déchets, aussi qu’il y a un risque de raréfaction des matières premières, ou encore qu’on doit sortir de la société du tout jetable. Maintenant, il faut travailler plus sur l’écoconception, sur l’économie de fonctionnalité – économie de l’usage partagé plutôt que de la possession NDLR ) - économie du recyclage final. Cela concerne l’industrie mais aussi l’agriculture, l’agro-alimentaire, l’industrie des transports, ainsi que l’ensemble des actes quotidiens impliquant cette notion. Cela suppose à la fois une réflxion globale, de développer l’innovation, de réhabiliter l’imagination, de structurer les filières, chaque phase en cohérence avec les autres.

 

Quelle autre perspective voyez-vous émerger au-delà de cette 2e conférence environnementale de septembre 2013 ?

Serge ORRU – Je citerai encore celle de la mobilité, des transports, ceux que les français utilisent, ceux des marchandises aussi, en favorisant réellement le rail et l’eau, en limitant les émissions de gaz à effet de serre (GES). Egalement en parlant des circuits courts d’un bout à l’autre des chaînes de la production à la consommation, de la façon de choisir les implantations industrielles. L’économie circulaire permettra de repenser d’une manière plus équilibrée encore la planification de nos activités sur l’ensemble du territoire.

 

Propos recueillis par Christophe Journet

Programme des tables rondes de la 2e Conférence Environnementale des 20 et 21 septembre

 

Vendredi 20 septembre matin :

11h – Discours d’ouverture du Président de la République et remise de la synthèse du débat national sur la transition énergétique.

 

Vendredi 20 septembre après-midi :

 

14 h : travaux des cinq tables rondes, en parallèle

• TR 1 : économie circulaire, en présence d’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, de Philippe Martin, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, et de Benoît Hamon, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé de l’Économie sociale et solidaire et de la Consommation.

 

• TR 2 : emplois et transition écologique, en présence de Cécile Duflot, ministre de l’Égalité du territoire et du Logement, de Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, et de Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

 

• TR 3 : politique de l’eau en présence de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, et de Pascal Canfin, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé du Développement.

 

• TR 4 : biodiversité marine, mer et océans en présence de Victorin Lurel, ministre des Outre-mer et de Frédéric Cuvillier, ministre délégué auprès du ministre de l’écologie, du Développement durable et de l’Énergie, chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche.

 

• TR 5 : éducation à l’environnement et au développement durable en présence de Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, de Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la Vie associative, et de George Pau-Langenvin, ministre déléguée auprès du ministre de l’Éducation nationale, chargée de la Réussite éducative.

 

Samedi 21 septembre :

9 h : reprise du travail des cinq tables rondes.

12 h 30 : fin des travaux des tables rondes.

14 h : restitution en séance plénière des 5 tables rondes par les 5 facilitateurs.

15 h 30 : discours de clôture par le Premier ministre.

 

Voir le détaill du pré-programme sur :

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/13135_programme_provisoire.pdf

TARIFS_2013

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