BRUXELLES (MPE-Média) – La Commission européenne a rendu public le résultat final d’une large consultation des publics européens sur « les carburants non conventionnels (ou gaz de roche) en Europe ». Une majorité de répondants pense que « ne rien faire n’est pas la solution ». Synthèse d'une étude très détaillée indiquant un changement dans l'opinion des européens sur un sujet sensible.

Ce rapport conclut « au-delà des opinions strictement personnelles sur le développement des carburants fossiles non cenventionnels, qu’un large consensus se fait jour chez les individuels sur le fait que des mesures appropriées sont nécessaires pour répondre au challenge potentiel des carburants fossiles non conventionnels, la transparence et l’information étant nécessaire à chaque étape du processus ».

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Graph. 1 : Opinions des individus européens et non européens concernant le développement des hydrocarbures non conventionnels tels que le gaz de schiste en Europe (source Bio Intelligence Service)

Du côté des individuels interrogés, 32,5% répondent penser que les gaz non conventionnels (comme le gaz de schiste) devraient être développés en Europe de toute façon ; 28,9% pensent qu’ils devraient être développés à condition que des garanties appropriées pour la santé et l’environnement soient mises en place ; 37,5% pensent que les gaz non conventionnels ne devraient pas du tout être développés en Europe. Le rapport précise que les répondants vivant hors Europe ont en moyenne une opinion plus négative sur les gaz non cenventionnels que ceux des pays européens : 63,9% des réponses hors UE disent que les gaz non conventionnels ne devraient pas être développés en Europe.

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Graph. 2 : Opinions des individus concernant le développement des hydrocarbures fossiles non conventionnels (tels que le gaz de schiste) en Europe, par pays de résidence (répartition des réponses – source Bio Intelligence Service)

Les opinions sont clivées à propos des hydrocarbures fossiles non conventionnels (c-a-dire le gaz de schiste ou de roche) entre les organismes privées et les institutions publiques, comme elles le sont pour les individus, précise le rapport établi à l’issue de cette enquête qui inclut aussi un petit nombre de réponses provenant de Russie, des Etats-Unis, du Canada, d’Australie et quelques dizaines d’autres pays non cités.

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Graph. 3 : Opinions des compagnies et organisations sur le sujet, pour développer le gaz nc en Europe (en vert), pour le développer avec toutes les garanties et protections sanitaires et environnementales nécessaires (en jaune) ou pas du tout (en rouge – source Bio Intelligence Service)

« Les ONG font partie des moins favorables au thème, comparées aux compagnies, aux associations industrielles et de négoce ou aux gouvernements », précisent les enquêteurs. « Quoiqu’il en soit, la majorité de ces répondants partagent l’idée qu’il existe un besoin important d’information associé à l’exploration, l’extraction de gaz de schiste (aussi dit non conventionnel) et que ces challenges potentiels doivent faire l’objet de décisions appropriées », explique le rapport.

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Graph. 4 : Opinions des compagnies et organisations concernant le développement des gaz non conventionnels (tels que le gaz de schiste) par pays d’Europe (source Bio Intelligence Service)

Réalisé par l’agence parisienne Bio Intelligence Service, ce rapport de 142 pages rapporte les conclusions d’une enquête menée de décembre 2012 à mars 2013 dans toutes les langues européennes au nom de l’Union européenne. Il est fondé sur 22.122 enquêtes individuelles auprès de pannels représentatifs de personnes, 614 auprès d’institutions publiques ou privées dont les gouvernements de l’Union, compilées d’une façon strictement analytique ( à partir des principaux composants d’analyses identifiés) et en graphiques utilisant à la fois des indicateurs spatiaux et des schémas réalisés à partir de pourcentages reliés à différentes réponses proposées au questionnaire de base.

90% des réponses individuelles provenant de 5 pays

22.875 réponses ont été obtenues représentant 95% du total des questionnairs envoyés, 90% des réponses individuelles provenant de cinq pays européens, la Pologne, la France, la Roumanie, l’Espagne et l’Allemagne. 696 réponses provenaient d’organisations, 33% de compagnies et 32% d’ONG.

Les pays dont le plus grand nombre de compagnies et d’organisations se disent favorables à l’interdiction des hydrocarbures fossiles en Europe sont : la France (plus de 90% sur 83 répondants), l’Italie (8 sur 10 répondants), la Roumanie (75,8% sur 41 répondants), l’Autriche (9 sur 12 répondants) et la République Tchèque (72,2% sur 18 répondants).

Grandeur et limite du genre : chaque groupe de réponses (pour, pour avec des garanties, contre et donc pour l’interdiction des gaz nc en Europe) représente au final près du tiers des réponses analysées, pour un nombre très variable de réponses par pays qui a obligé les analystes à donner en lecture deux visions : l’une globale, européenne et extra-européenne, l’autre européenne mais recomposée à partir du poids respectifs du nombre de réponses de chaque pays dans le total.

Deux enseignements principaux

Au final, deux enseignements ressortent tout de même bien de cette longue enquête d’opinion :

- Il est nécessaire de prendre des mesures pour connaître le potentiel réel en hydrocarbures fossiles non conventionnels (c-a-d. gaz de schiste)

- La transparence et l’information sont nécessaires à chaque étape de ces recherches. L’enquête a été réalisée par bio intelligence Service, cabinet de consultants basé à Paris.

 

Christophe Journet

Voir aussi sur :

http://ec.europa.eu/environment/integration/energy/pdf/Shale%20gas%20consultation_report.pdf

BANDO_ASSISES_ENERGIE_2014

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