VARSOVIE (MPE-Média) – « J'ignore encore ce que je ferai par la suite, mais je resterai toujours très attaché aux industriels du recyclage. J'aimerais aller vers l'industrie, peut-être », nous a déclaré M. Martin Abbott, ex PDG du London Metal Exchange (LME) depuis la fin septembre à l’assemblée mondiale du Bureau International du Recyclage ce mardi. Son intervention sur l’évolution de la première bourse des métaux non ferreux rachetée en 2012 par Hong-Kong Exchange (HKEx), la bourse des commodités aux portes de la Chine, était très attendue. Extraits de son discours.

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« Les choses se passent bien avec les dirigeants de HKEx, Dr Charles Li et son propre Président. Hong-Kong reste une place financière libre où la culture britannique reste bien installée. La proximité relationnelle avec les dirigeants du Parti Communiste chinois n’interfère pas avec les règles habituelles du LME », nous a confié en a parte Martin Abbott, qui réfléchit actuellement à sa prochaine activité, peut-être en lien avec l’industrie.

L'ex PDG du LME fait aussi remarquer que M. Chung Kong Chow, le Chairman de Hong-Kong Exchange a été anobli par la reine d'Angleterre, ce qui constitue pour lui un signe de respectabilité quels que soient ses liens obligés avec la direction centrale du parti communiste chinois à Shenzen et à Pékin. 

Martin Abbott restera consultant du LME jusqu’en 2014. Ancien directeur de la rédaction de Metal Bulletin, il fait partie des personnalités les plus connues du secteur des métaux non ferreux, des plus influentes aussi. Aussi était-ce important pour les membres du BIR d’accueillir M. Abbott juste après son départ officiel de la direction générale de la bourse des métaux de Londres.

MARTIN ABBOTT, une longue histoire avec le BIR

Relatant sa longue histoire avec le LME et le BIR, Martin Abbott a souligné qu’il a « toujours beaucoup apprécié cette partie de ses activités, des gens qui négocient avec leur argent et non celui des autres ».

« Cette industrie représente la plus grande concentration d’usagers des métaux non ferreux, il n’y a pas de secteur plus directement connecté avec le monde que celui du recyclage », a-t-il poursuivi, truffant son propos d’anecdotes vécues, comme celle d’un recycleur important des métaux aux Etats-Unis dans un bateau qui avait permis à ses parents d’émigrer quelques années plus tôt.

Plus sérieusement, Martin Abbott a tenté de définir le marché des produits dérivés à terme, celui du LME : « le marché des futures est un marché de service, lorsqu’il est indispensable de se couvrir sur les risques. Ce n’est pas le cas pour l’industrie des plastiques, par exemple.

« L’intégrité dans le marché est ce qui fait la différence. Il a fallu longtemps aux banquiers et aux traders pour comprendre que le simple crédit n’était pas la bonne solution. Comme aux producteurs d’acier inoxydable d’admettre que le système des primes d’alliages devrait être abandonné, ce qu’ils sont en train de faire », a embrayé l’ex patron du LME.

La couverture risque (hedging) est une chose utile pour les recycleurs

« Dans le cas du cuivre, du nickel pour les inoxydables, de l’aluminium, il me semble que les acteurs du recyclage sont en train de comprendre qu’il peut être utile de se couvrir sur le contenu en cuivre, en nickel et en aluminium de leurs scraps, comme d’autres pour le métal primaire. En fait, l’achat à terme à plusieurs mois de stocks correspond à l’achat ou à la vente de parts de risques, les investisseurs vont vous payer pour cette prise de risque », a expliqué M. Abbott.

« Un marché doit être régulé, au même titre que l’industrie avec le programme REACH. Ce dont les marchés ont besoin, c’est d’une régulation sensée qui protège leurs transactions contre les fraudes, à tous les niveaux. C’est le signe d’une évolution du marché », ajoute Martin Abbott.

A la question de savoir s’il faut créer des contrats sur les scraps, Martin Abbott dit que la réponse est « non : le monde n’a pas besoin de contrats sur le scrap, mais d’un meilleur flux des liquidités, d’un meilleur mode de fixation des prix. Pour les non ferreux, je pense qu’il existera un système de futures sur les scraps mais qu’il faudra du temps avant qu’il parvienne à maturité ».

Interrogé par M. Marc Natan, PDG de Manco et délégué Federec auprès du BIR à propos de la gestion des stocks de métaux non ferreux du LME et du risque spéculatif, M. Abbott a déclaré préférer ne pas répondre à cette question, étant encore lié à une certaine réserve vis-à-vis de son ex employeur.

Selon Martin Abbott, le rôle du BIR sur ce domaine est de permettre la réflexion, la « cristallisation des débats », une attitude de plus en plus indispensable pour faciliter le bon fonctionnement de ces marchés.

A présent, M. Abbott va effectuer un retour sur sa propre expérience avant de décider vers quel univers professionnel se diriger ensuite : « je suis très attaché à l’industrie, aux métaux, à la gestion du risque dans les transactions, mais il me faut prendre le temps de la réflexion », nous a-t-il confié.

 

Christophe Journet

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NDLR – MPE-Média remercie PAPREC Group, leader européen du recyclage, pour le soutien accordé en tant que sponsor média à l’occasion de cette Convention du BIR à Varsovie 2013.

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Mis à jour (Mardi, 12 Novembre 2013 00:23)