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PARIS (MPE-Média) – Quels bénéfices socio-économiques la société européenne dans son ensemble peut-elle tirer d’une meilleure gestion de ses déchets plastiques comme source de bénéfices socio-économiques? Telle est l’une des grandes questions abordées ce vendredi 29 novembre dans le cadre d’IDENTIPLAST 2013, évènement international organisé par PlasticsEurope à Paris sous l’égide du Conseil Economique, Social et Environnemental au Palais d’Iéna. Restitution au fil du débat.

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De gauche à droite : Helmut Maurer (DG Environnement UE), Sébastien Petithuguenin (DG adjt Paprec Group), Laura Shields (journaliste modératrice, ex BBC), Benjamin Gallezot (DG compétitivité Min. RP), Michel Valache (DG Véolia Propreté, Pdt FNADE -  ph CJ MPE-Média 2013)

« Changer la perspective » : tel est le maître-mot de cette seconde journée de conférence Identiplast 2013, qui réunit près de 250 professionnels venus d’Europe et d’autres régions du monde pour tenter de faire le point sur les bonnes pratiques en matière de collecte, retraitement, valorisation totale – production de nouvelles matières premières plastiques – ou valorisation énergétique, transformation en énergie de la partie des déchets plastiques non valorisables par simple retour aux molécules base d’origine.

La première table ronde du matin réunissait sous la houlette précise de notre consoeur anglaise Laura Shields (ex BBC) Benjamin Gallezot, représentant la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services au Ministère du Redressement productif, le Professeur Helmut Maurer, membre de l’unité C2 Gestion des déchets de la direction générale environnement de la Commission européenne, Sébastien Petithughenin, DG adjoint de PAPREC Group, Michel Valache, DG adjoint de Véolia Propreté et Président de la Fédération nationale de la Fédération Nationale des Activités de la Dépollution et de l'Environnement (FNADE), l’une des associations françaises les plus concernées par cette question.

Très vite, les speakers en sont venus à parler frontière, frontière entre la réutilisation des plastiques retravaillés à l’échelle industrielle après collecte et tri sélectif moléculaires ad hoc et la valorisation sous forme d’énergie – qu’il s’agisse de transformation en bio-fuels (recovered derived fuels en anglais) ou en gaz, en pétrole secondaire, en combustibles solides de récupération (CSR, Solid recovered fuels en anglais).

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(Ph Archives MPE-Média)

N’opposons pas les deux thèmes

« N’opposons pas les deux thèmes, ils sont également utiles pour réduire l’enfouissement des déchets plastiques (« landfill » en anglais) », a noté Michel Valache, en réponse à Sébastien Petithuguenin qui exposait les nouveaux moyens industriels performants existants en Europe pour optimiser le taux de recyclage réel et de transformation des différents déchets plastiques en nouveaux plastiques. « Nous n’opposons pas les deux sujets, nous développons simplement le plus possible les solutions permettant de réutiliser les volumes collectés pour les transformer », a expliqué ce dernier.

« Vu la qualité de l’éco-conception des produits mis sur le marché, le CSR va être obligatoire car nous n’aurons pas d’autre choix d’envoyer l’essentiel voire une bonne quantité de ces produits designés car ce sera tellement couteux de les démanteler et de séparer les différentes molécules pour les recycler en plastiques. Mais nous devons tester le plus possible les formules permettant de séparer ces éléments pour les réutiliser, car on peut créer six foisi plus d'emplois de cette façon », a développé Sébastien Petithuguenin.

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GD : Sébastien Petithuguenin, Laura Shields lors du débat avec l'hémicycle au CESE (ph CJ MPE-Média 2013)

Evoquant les annonces faites par le Pdt de la République française François Hollande – dans le même lieu – en septembre dernier lors de la 2e conférence environnementale, le représentant du ministère du RP Benjamin Gallezot a rappellé que l’Etat français était favorable à cette issue sans exclure l’importance de la production de combustibles solides de récupération : « cela fait partie des 34 propositions du Pdt de la République de chercher un équilibre vertueux entre recyclage et valorisation énergétique », a-t-il conclu.

Plus scientifique, la position du Docteur Maurer a permis d’entendre avec précision l’étendue du territoire à défricher en matière de recherche et développement sur ces points, tant sur le plan des technologies de pointe de la séparation des matières en fin de vie que d’analyse précise du cycle de vie des produits avant l’orientation vers l’une ou l’autre filière de valorisation, totale ou énergétique.

 

61,9% de déchets plastiques pris en compte dans l’Union européenne

En 2012, le recyclage et la valorisation énergétique des plastiques en fin de vie correspondait à un taux moyen européen de 61,9%, répartis entre 38,1% d’enfouissement des plastiques non réutilisables, 35,6% de valorisation énergétique – utilisant la ressource fossile d’origine sous la forme d’énergie – et 26,3% en recyclage (source PlasticsEurope).

Cette « chaîne de valeur » se caractérise par des réalités encore très différentes d’un pays de l’Union aux autres, l’Estonie, la Finlande, l’Irlande, la Slovénie, la Roumanie et la Pologne arrivant en tête des pays les plus vertueux dans la lutte contre l’enfouissement pur et simple, la France se situant plutôt dans le fond de la classe en matière de taux de récupération/recyclage d’une façon ou de l’autre pour l’ensemble des plastiques et en milieu de peloton pour les seuls emballages en fin de vie, secteur pour lequel les leaders du recyclage et de la valorisation énergétique sont l’Autriche, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse, le Danemark et la Suède.

Le taux d'enfouissement des DP baisse régulièrement

Toutefois, le mouvement semble bien engagé : les statistiques récentes montrent que le taux d’enfouissement (landfill en anglais) des déchets issus de produits plastiques baisse régulièrement au cours des dernières années (plus de 5 millions de tonnes en moins en Europe depuis 2006, réorientés vers les deux modes de valorisation industrielle ou énergétique).

Les acteurs du recyclage – les entreprises de l’emballage plastique et souple sont très en pointe sur ce sujet en France grâce à leur syndicat ELIPSO – travaillent à Bruxelles pour créer le cadre juridique et technologique optimal et fixer les « critères de sortie du statut de déchet » pour les plastiques comme l’ont déjà fait les professionnels des ferrailles ferreuses, de l’aluminium entre le début du siècle et 2011, année officielle de « la fin de l’ère du déchet » pour la Commission européenne.

Comme le souligne Michel Valache (Véolia Propreté et FNADE), « l’essentiel est de ne pas perdre de vue l’objectif d’une optimisation réelle de la ressource, à la fois sur le plan de l’emploi, de l’économie industrielle et de la prospérité découlant d’une bonne gestion des nouvelles matières et/ou des volumes d’énergie issus de ces pratiques ».

« L’important est la vision de long terme, à 10, 20, 30 ans. La question du modèle économique passe par la résolution de cette équation économique. La deuxième réponse est dans l’innovation, autre point clé. Il y a aussi un effort de réflexion à faire sur la valorisation locale, sur la notion de filière, pour qu’elles soient organisées avec une valeur ajoutée en France, en Europe davantage qu’actuellement. Il faut organiser et préparer l’avenir », a conclu Benjamin Gallezot.

La journée devait se poursuivre par des interventions qualifiées sur la seconde vie des emballages plastiques usagés, la notion de recyclage qualitatif, sur la place de la valorisation énergétique dans les faits en Europe et aux Etats-Unis, enfin à propos des autres voies innovantes de valorisation des déchets plastiques. 

 

Christophe Journet avec le soutien de PlasticsEurope (Paris-Bruxelles)

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Voir aussi sur :

www.plasticseurope.org

www.plasticsconverters.eu

www.epro-plasticsrecycling.org

www.plasticsrecyclers.eu

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