BRUXELLES (MPE-Media) - Le parti pris pro européen affiché dès l'ouverture du European Business Summit (EBS) ce 14 mai 2014 à Bruxelles à quelques jours des élections européennes montre bien le caractère hypersensible de l'agenda économique dans la période. Mais aussi que la Commission et l'Union européennes ont encore du chemin à faire pour restaurer la compétitivité de la zone. Reportage.

Trouver le Palais d'Egmont en y parvenant à pied depuis le centre de la capitale de l'Europe est en soi un challenge équivalent à la résolution des questions posées dans le cadre de ce grand sommet de dirigeants économiques, car les bruxellois interrogés ne semblent pas plus connaître ce beau lieu chargé d'histoire que les euro dignitaires semblent pouvoir décrire les solutions à appliquer pour que l'Europe sociale, fiscale et verte ne tue pas dans l'oeuf la prospérité de ses économies nationales, la force de ses industries, la vitalité de ses échanges commerciaux internes et externes.

"En Europe tout le monde veut être dans l'opposition mais cela a des limites. Nous avons besoin d'un message politique fort et de décisions nettes si nous voulons éviter de nouvelles mesures protectionnistes ou des nationalisations", a déclaré José Manuel Barroso, Pdt de la Commission européenne en inaugurant EBS sur le thème suivant : "de quelle Europe avons-nous besoin pour sortir de la crise".

 

Un fossé à combler entre finance et économie réelle

"Nous avons besoin d'un gouvernement commun, d'un nouveau rôle pour la Commission, nous sommes en partie sortis d'affaire mais il subsiste un fossé à combler entre les marchés financiers, les investisseurs et les dirigeants économiques pour restaurer la confiance", ajoute M. Barroso qui dit anticiper une meilleure année 2014.

La Présidente d'EBS Mme Emma Marcegaglia, ex patronne des patrons italiens est rentrée un peu plus dans le vif du sujet en succédant à Manuel Barroso à cette prestigieuse tribune : "nous voulons plus de courage, plus d'ambition pour les 5 ans à venir. Nous souffrons d'un prix de l'énergie trop élevé, d'un système léthal de réduction des émissions de CO2, d'une politique climat-énergie irréfléchie dans ces conséquences pour nos industries et d'un manque d'innovation", a déclaré Emma Marcegaglia, actrice de l'acier italien.

EMMA_MARCEGAGLIA_EBS_2014

"Mais pour créer de la richesse et de l'emploi, laissez-nous choisir, agir et décider ce qui est bon pour nos entreprises", a insisté la dirigeante italienne Emma Marcegaglia (ph CJ MPE-Média)

Une "vraie politique de l'énergie"

Une table ronde suivait sur le même thème incluant notamment le consultant américain Jeremy Rifkin, économiste et écrivain théoricien de la révolution post-industrielle et digitale, et gourou de nombre d'entreprises et de collectivités locales dans le monde, ainsi que le Pdt pour l'Europe de General Electric Nani Beccalli-Falco, ce dernier notant qu'une vraie politique de l'énergie est devenue indispensable.

"Où est le vrai challenge?", a renchéri Jeremy Rifkin, enchaînant sur l'idée qu'il faudra à la fois une révolution énergétique, productique, culturelle et touchant autant les acteurs des technologies de pointe que les PME : "regardez aussi ce qui se passe autour du recyclage des matières, des métaux, des papiers, des plastiques, des technologies nouvelles de retraitement des déchets qui permettent d'économiset de l'énergie, de gagner sur les marges, d'émettre moins de CO2", explique Rifkin.

Lui aussi cite la Chine comme une terre d'expérimentation intéressante. Tout cela semble prometteur. Il reste encore du chemin à faire, à en croire J.M. Barroso qui pense que le job de Président de la Commission européenne "est le plus difficile du monde"! Peut-être est-il bien temps d'en changer, aussi.


Jo Gatsby

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Mis à jour (Vendredi, 16 Mai 2014 07:23)