LONDRES (MPE-Média) - Après le minerai de fer tombé récemment sous la barre des 100 dollars la tonne cfr Tianjin, c'est au tour du baril de Brent de tomber sous la barre des 110 dollars US le baril la semaine passée, note le Financial Times dans un article récent.

Nos collègues britanniques expliquent ce mouvement de prix par des doutes émis sur le marché sur fond de dollar fort et de prises de bénéfices issues des tensions géopolitiques en cours en Ukraine et en Europe de l'Est.

Le pétrole brut brent est tombé à 109,60$/b. le 28 mai suite à la montée des tensions en Ukraine et au contraste avec le calme apparent des marchés, note le FT en citant le patron des commodités chez BNP Paribas Harry Tchilinguirian.

Ce dernier estime que " la volatilité est à son niveau le plus bas de la décennie, sans doute grâce à l'arrivée du milliardaire Petro Poroshenko à la présidence ukrainienne", ajoute le même Harry Tchilinguirian, qui parie sur "le retour à la paix en Ukraine".

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(Source FT/BNP Paribas)

L'analyse du groupe d'analystes que dirige Harry Tchilinguirian pour BNP Paribas est la suivante : A plus de la moitié du T2 2014, le marché du pétrole a bien sûr progressé surtout par intervalles. Malgré les tensions géopolitiques en Ukraine et en Lybie, que ce soit pour le West Texas Intermediate (WTI) ou le Brut Brent, ce marché est descendu encore plus bas que nous le pensions. Tandis que la volatilité diminuait au cours des derniers mois, de nombreux acteurs du marché ont prix des positions sur une volatilité longue dans l'espoir d'un revirement important avec comme conséquence un coût important de portage associé à une moins-value dans le temps alors que la volatilité elle-même continuait à s'éroder.

"Depuis 2010, si on observe le niveau de la volatilité sous-jacente (voir graphique), on voit un épisode à un palier plus bas depuis grosso modo le second semestre 2013. Dans la première période, la norme était plutôt à 30% de volatilité. Cette année, la volatilité sous-jacente tendait plutôt vers les 20% avec des achats de WTI dans une fourchette de plus ou moins 14,5%," poursuivent les analystes de l'équipe BNP.

 

Ces derniers estiment que le marché semble vendre la volatilité d'une façon structurelle, non sur une base absolue.

D'où la question posée : sommes-nous entrés dans une nouvelle phase, un régime différent sur le plan de la volatilité des prix du pétrole? Certainement sur le plan économique et financier, notent ces analystes de BNP Paribas, qui observent aussi le comportement des banques centrales mondiales, confrontées à la croissance de l'économie globale, où les craintes d'un T3 critique semblent s'estomper dans les marchés émergents, ajoutent-ils. Une fois de plus, c'est l'arbitrage sur les prix lui-même qui est mis en question par l'équipe de BNP Paribas qui voient le risque dans le fait que "nous vivons dans un monde où des compagnies telles que British Airways, Ocado ou Google peuvent anticiper sur tous vos désirs avant même que vous les ayez exprimés" (sic). 

Du coup, les anticipations des analystes cités par le FT pour cette nouvelle période avec moins de volatilité des prix du brut et du WTI induisent moins de risque baissier sur les prix du pétrole hormis à cause des inventaires des fournisseurs non membres de l'OPEP, modèrent-ils. D'où leur conclusion : "doit-on s'étonner du fait que la volatilité soit en train de disparaître des marchés"?

 

La question du gaz russe et de la dette de l'Ukraine progresse

Dans le même temps, le FT précise que les pourparlers entre Moscou et Kiev progressent sur la question du paiement du gaz russe après un versement de 786 millions de dollars à Gazprom par l'Ukraine intervenu ce vendredi. Les tensions sur l'énergie causées par la situation ukrainienne pourraient donc s'estomper légèrement si ces contrats entre Kiev et Gazprom sont finalement conclus positivement sous le regard attentif de l'Union européenne et des Etats-Unis.

L'Agence américaine d'information sur l'Energie annonçait hier que les exportations russes de gaz vers l'Europe avaient augmenté de près de 20% en 2013.

 

Jo Gatsby

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