PARIS (MPE-Média) – La situation économique sur les différents marchés qui vous occupent et qui nous permettent de vivre six ans après la crise financière globale à l'origine d'une partie seulement des difficultés rencontrées en Europe, en France, ailleurs dans le monde aussi, est sans doute en train de muter pour deux raisons précises.

La première est que la veille marchés se renforce chez nous et aux Etats-Unis, où l'ancien patron de la Réserve fédérale américaine Alan Greenspan parle d'une nécessaire refonte des méthodes d'anticipation des crises. La seconde est que la volatilité s'estompe.

Pour autant la désespérance économique recommence à s’installer au premier semestre, à bien écouter les témoignages d’observateurs qualifiés pour qui 2013 a été « une plutôt bonne année mais 2014 a mal commencé en termes de résultats et de niveau de la demande ».

Minerai de fer en baisse

La chute récente du prix du minerai de fer entre 100 et 80 dollars la tonne cfr ports de Chine (Tianjin), à la fois conséquence de la stratégie nouvelle « low cost » initiée par Rio Tinto et de la baisse de la demande des sidérurgistes chinois est à première vue une bonne chose pour les producteurs d’acier. Mais elle constitue aussi une mauvaise nouvelle pour l’Europe, pour nos marchés tirés par la croissance chinoise depuis le début du XXIè siècle, car cette tendance va de pair avec une offensive à l’export des aciers produits en Chine, sur fond de prix plus élevés de l’acier aux Etats-Unis et de tentatives de hausse des prix des commodités en acier en Europe. Avec un réel risque de perte de parts de marchés, comme sur le marché des polymères avec la montée en puissance du gaz de roche aux Etats-Unis et bientôt en Chine.

D’où la question : comment pouvons-nous retrouver le sens des marchés, sérier les priorités stratégiques, qu’elles soient minières, environnementales, industrielles, économiques et donc politiques à l’échelle de l’Europe? Comment anticiper ?

Nouvelle donne européenne pour l’acier et la chimie

Ce qui va se passer à la fin juin lors du prochain sommet européen de Bruxelles va être décisif pour plusieurs années d’activités industrielles. En fonction des choix que la nouvelle Commission entérinera sur le plan de la fiscalité verte, de la politique de décarbonation des processus de production, nos producteurs de produits chimiques, de polymères, de métaux ferreux ou non ferreux ont une chance ou non de pouvoir retrouver un cycle vertueux. Et ça, il n’est pas certain que nos électeurs l’aient compris.

L’ex patron de la Réserve Fédérale américaine Alan Greenspan parle quant à lui « d’économie comportementale », qu’il résume ainsi dans son dernier livre, « La carte et le territoire ». Greenspan liste « la peur et l’euphorie, l’aversion du risque, la préférence temporelle pour investir ou épargner, les comportements grégaires, la dépendance d’autrui et l’interaction entre les précédents » comme étant les facteurs clés pour mieux analyser et donc décider des choix stratégiques sur les marchés. L’expérience d’une vie, et quelle vie !

Christophe Journet

Rédacteur en chef de MPE-Média

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