LONDRES (MPE-Média) – Les marchés émergents soutiennent bien le prix du baril de Brent à moyen terme au dessus du seuil de 100 dollars/baril, tandis que le risque issu du conflit en Irak (2,6 Mbep/j) est plutôt bas, note Bank of America Merril Lynch (BOFA ML) dans une note récente. Détails.

Prix et prévisions de prix des commodités énergie et métaux (Source Bank of America Merril Lynch)

Les analystes européens de Bank of America Merril Lynch ont augmenté récemment leurs prévisions de prix du pétrole pour 2014 et 2015 de 106 à 110 dollars/baril et de 103 à 108$/b. de Brent dans la perspective de réductions de la ressource (Kazakhstan, Brésil, Irak), tandis qu’ils anticipent une moyenne de prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) à 99$/b. en 2014 et à 96$/b. en 2015, ainsi qu’une nouvelle baisse du WTI en dessous de la barre des 100 dollars d’ici à la fin de l’année.

« Les marchés émergents sont le moteur de la consommation globale de pétrole et nos travaux les plus récents indiquent bien que la corrélation de la demande en pétrole à travers les régions de marchés émergents a chuté durant la dernière décennie, devenant plus large et plus diversifiée qu’il y a dix ans, ce qui implique que la demande en pétrole des émergents est aussi plus régulière », notent les analystes de Bank of America.

Le marché nord-américain du pétrole devrait rester surcapacitaire cette année et l’année suivante, compte tenu d’une forte croissance de la production de pétrole de roche pouvant créer des pics de stockage et de raffinage, ajoute la même source.

 Après le ralentissement qui a suivi les mesures de la Réserve Fédéraie américaine concernant les taux de crédit aux banques ds pays émergents, leur consommation a chuté. Elle est repartie à la hausse depuis (Source Bank of America Merril Lynch)

Les analystes de Bank of America estiment que les prix du pétrole pourraient augmenter de 40 à 50 dollars par baril en cas de perte des 2,6 millions de barils/jour de production pétrolière dans le sud de l’Irak, quoique ce risque soit très limité, ajoutent-ils aussitôt.

« Nous voyons un impact limité du deal avec l’Iran sur les prix globaux du pétrole et le retrait partiel de barils saoudiens pourrait réduire un éventuel contrecoup sur les prix de 5 à 8$/baril une fois les barils iraniens restitués au marché », ajoutent les analystes de Bank of America ML.

Bank of America fait aussi remarquer que la demande en pétrole des marchés émergents continue à augmenter à un rythme régulier, après un épisode de ralentissement l’an dernier suite aux décisions inquiétantes de la Réserve fédérale américaine les concernant. La demande en pétrole des marchés émergents a progressé notablement au premier semestre 2014, en hausse de 1,4 M/bep/j au deuxième trimestre 2014, tirée par une forte croissance de la consommation en Chine, en Inde et au Moyen-Orient, tandis que le Brésil et les autres pays d’Amérique latine ont déçu.

Croissance des émergents à 4,8% en 2014, 5% en 2015

Les économistes de BOFA ML anticipent une croissance des émergents à 4,8% cette année et à près de 5% l’an prochain, contre 4,6% l’an dernier.

Les mêmes analystes anticipent une hausse de la demande de pétrole dans les émergents de 1,3 million de baril/jour cette année et de 1,6 M/b/j. l’an prochain, quoique reconnaissant bien que le risque reste lié à d’éventuelles tendances baissières dûes à des questions géopolitiques au Moyen-Orient, en Ukraine en ou Afrique.

Indication positive, les dernières statistiques énergie de Bank of America confirment que l’écart entre la consommation d’énergie par tête et la hausse du PIB continue à se creuser, l’intensité énergétique de la croissance économique continuant à décliner dans les émergents comme dans les marchés développés grâce à la hausse des niveaux de vie et de revenus permettant d’utiliser des véhicules, des avions, des poids lourds plus économes en pétrole : « le spectre de ces rapports reflète bien selon nous le pouvoir du changement technologique », concluent les analystes de BOFA.

Christophe Journet