BRUXELLES (MPE-Média) – L’association des électro-intensifs européens (AEII) vient d’émettre une nouvelle alerte à l’intention de la Commission européenne et de ses nouveaux membres pour leur rappeler que le plan climat-énergie 2030 ne doit pas se faire contre la relance et la croissance de la production industrielle en Europe.

La quinzaine de groupements industriels européens dont Eurofer pour l’acier, le CEPI pour le papier, Cembureau pour les cimentiers, le CEFIC pour la chimie cosignent une nouvelle déclaration dans laquelle ils rappellent que « les industriels europens ont besoin d’une trame législative stable et de long terme combinant effectivement les ambitions climatiques de l’Union européenne avec les enjeux de la compétitivité industrielle européenne ».

Les signataires soulignent que l’actuelle directive européenne sur les échanges de droits d’émissions de CO2 risque faute d’être revue rapidement de provoquer un déficit important de quotas gratuits et par conséquent des coûts directs et indirects résultant du transfert des taxes carbone sur les prix de l’énergie y compris pour les installations les plus performantes d’Europe.

« Entre 2021 et 2030, lorsque les dernières réserves de quotas d’émissions gratuits de carbone seront supprimées, nos industries devraient faire face à des centaines de milliards d’euros de coûts directs ou de coûts indirects via les prix de l’électricité », explique l’AEII.

L'AEII demande une ligne définie de décisions

« Savoir que la Commission en est consciente ne nous suffit pas. Nous avons besoin d’une ligne définie de décisions politiques de nature à écarter effectivement le risque lié à la décarbonation », ajoute le porte-parole de l’AEII, qui souligne que tout retard dans la prise de ces mesures serait contraire à la décision prise en mars dernier par le Conseil de l’Europe*, demandant à la Commission européenne « de prendre vite des mesures destinées à prévenir tout manque de droits d’émissions et d’assurer la compétitivité des électro-intensifs européens ».

Quel que soit le mode de benchmark de prix de l’énergie utilisé par les industriels, leurs représentants à Bruxelles demandent l’harmonisation de la suppression des coûts du CO2 dans tous les Etats membres, la gratuité des quotas alloués au regard des niveaux réels de production, enfin que le signal donné par la Commission aux industriels concernant les « Emissions Trading System » (ETS) ne risque pas de « fausser le marché ».

 

Jo Gatsby

*Voir résolution du Parlement européen du 4 février 2014 pour une industrie de l’acier compétitive et durable en Europe.

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