PARIS (MPE-Média) – La Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie Ségolène Royal ne donnera pas d’autorisation à ALTEO de poursuivre les rejets de boues rouges même sous forme liquide en Méditerranée à partir du site de Gardanne, apprend-on ce vendredi peu après reconduction pour 30 ans sous conditions de la pratique par le Conseil d’administration du Parc des Calanques, avec le soutien du député EELV F.M. Lambert.

Mme Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a reçu cette semaine le responsable de l’entreprise Altéo, exploitant le site de production d’alumine de Gardanne et responsable des rejets de boues rouges au cœur du Parc national des Calanques.

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Le site d'ALTEO à Gardanne (Ph SD Alteo.fr)

Ségolène Royal lui a indiqué tout d’abord que l’arrêt du rejet des boues rouges, prévu au 31 décembre 2015, devait être anticipé, que la demande d’autorisation de rejets liquides ne sera pas accordée en l’état, malgré l’avis du Conseil d’administration du Parc, car il faut viser un objectif zéro rejet d’arsenic et de métaux lourds en mer ; enfin Mme Ségolène Royal a saisi le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM) pour une expertise indépendante qui sera rendue dans 2 mois, précise la même source.

« Les préoccupations liées aux priorités concernant la santé publique et la protection d’un milieu marin fragile justifient cette décision. Des solutions doivent être trouvées pour défendre en même temps l’emploi et l’environnement, sachant que la destruction de l’environnement est aussi destructrice d’emplois et génératrice de dépenses publiques élevées », argumente la Ministre.

Un dossier pourtant suivi de près par le Député EELV F.M. Lambert

L’usine ALTEO de Gardanne est située dans la circonscription du député EELV François-Michel Lambert, Président de l’Institut de l’Economie Circulaire, qui travaille ce dossier en tant qu’élu local depuis quelques années, ce qui a permis au site de réduire considérablement les rejets de boues rouges issues de la production d’alumine à partir de bauxite.

Le centre de R&D du site ALTEO de Gardanne a mis au point un procédé de valorisation des déchets de production d'alumine en fabriquant des granulats de Bauxaline, marque déposée, qui servent ensuite à des usages pluriels, notamment le confinement de liquides à fortes densités de métaux, explique une source locale.

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La bauxaline d'Alteo (ph SD)

« Nous sommes en train de travailler avec l’entreprise. Nous essayons de s’expliquer les choses et continuons à travailler pour démontrer la conversion du site », réagit M. Lambert en réponse à nos questions post avis de la nouvelle patronne du MEDDE.

M. Lambert est également favorable à l’arrêt des rejets à cette différence prêt qu’il estime que l’arrêt total n’est pas envisageable à ce jour s’il doit avoir pour conséquence la fermeture immédiate du site et de ses 500 emplois : « interdire aujourd'hui tout rejet solide et liquide dans la Méditerranée, c'est entrainer la fermeture immédiate de l'usine car aucune technologie de substitution n'est disponible », aussi préfère-t-il soutenir « pleinement le type de démarche enclenchée par le conseil d'administration du Parc des Calanques, qui favorise le partenariat entre le Parc des Calanques, Altéo, les services de l'Etat, les associations protectrices de l'environnement et les élus locaux », a-t-il répondu à nos confrères d’Actu-Environnement.

Le Président du Parc des Calanques, l’élu marseillais Didier Réault a en effet expliqué au début septembre à la presse que la société ALTEO s’était engagée à réduire le nombre de camions de rejets de 2.000 camions à 2 par an tout en testant une nouvelle formule de recyclage et de valorisation des boues.

A suivre.

C.J.

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