Jeudi, 12 Février 2015 09:15 | 
PARIS (MPE-Média) - Les chiffres relatifs à la collecte et au retraitement des déchets électriques, électroniques et électro-ménagers pour 2014 sont encourageants, déclarent les responsables d'Eco-systèmes ce jeudi à l'occasion de leur bilan annuel. Détails.
Les routes du trafic illégal de DEEE en 2013 (Source ISWA d'après des acteurs américains)
La collecte de déchets issus des gisements d'appareils électriques, électroniques ou électro-ménagers a redémarré en 2014 avec une hausse de près de 8% comparé à 2013. Près de 52 millions d'objets ont ainsi été collectés en France et recyclés par les acteurs de la filière, explique le directeur général de l'éco-organisme Christian Brabant.
Trois objectifs pour 2015 : atteindre 40% de taux de collecte, soit 402.000 tonnes collectées dot 40.000 tonnes par de nouveaux canaux ; déployer de nouveaux standards européens de traitement des DEEE (WEEELABEX/CENELEC) que les opérateurs devront faire valider, comme l'a déjà fait le centre Envie de Strasbourg ; encourager l'éco-conception et lutter contre les pratiques illégales et le trafic global de ces déchets fait aussi partie des buts poursuivis par Eco-systèmes.
"Encourager l'éco-conception n'est pas facile. Nous présenterons dans l'année un nouvel outil destiné aux producteurs", note Christian Brabant sans toutefois donner plus de détail sur ce projet.
Déchets riches en métaux de valeur
La lutte contre les pratiques illégales demeure un souci, notamment sur le plan des exportations de ces déchets riches en métaux dont la valeur attire les clandestins du recyclage, en Asie en particulier. Vient ensuite un travail important de contrôle de la qualité du recyclage dans l'hexagone, de contrôle des niveaux de prix de rachat des DEEE et de vente des matières issues de leur recyclage.
En Europe subsiste un problème de "double comptabilité" du retraitement des DEEE lorsqu'ils circulent entre plusieurs pays où ils sont comptabilisés
C'est la raison pour laquelle Eco-Systèmes a signé peu avant Noël 2014 une convention cadre avec la Fédération des Entreprises du Recyclage (FEDEREC), représentant les entreprises du "canal historique" de ce métier, qui comptent près de 120 sites à présent sous contrat avec l'éco-organisme, qui ont permis de collecter l'an dernier 5.300 tonnes de déchets de cette nature.
Pratiquement, la chasse aux mauvaise pratique - non retrait des condensateurs de gaz des réfrigérateurs avant broyage, oubli du tri des plastiques sur les écrans, en particulier ceux qui n'ont pas été produits avec des retardateurs de flammes - demeure une autre des priorités d'Eco-systèmes DEEE.
Enfin, le soutien à la pratique du réemploi des objets jetés avant d'arriver en fin de vie (Emmaüs, Envie en sont les grands acteurs) constitue aussi l'un des chevaux de bataille de l'organisme. Pour l'ensemble des opérations concernées, il s'agit aussi de développer la traçabilité des apports en marquant les DEEE dès leur entrée dans le circuit du recyclage.
"Eco-systèmes est au carrefour de plusieurs types de personnes : les producteurs, les distributeurs, aussi avec des marques, entre qui règne un rapport de force permanent, ensuite l'économie sociale et solidaire qui vise à créer de l'emploi, enfin les collectivités locales qui visent à satisfaire les citoyens qui sont aussi leurs électeurs. Ce mécano général fonctionne mais à partir d'intérêts particuliers qui peuvent de temps en temps être divergents", note Alain Grimm-Hecker, le Président d'Eco-systèmes en conclusion de ce bilan optimiste, modéré par la question des prix des matières issues du recyclage, qui demeure un souci dans la période, en particulier pour les plastiques.
Christophe Journet
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