BRUXELLES (MPE-Média) – Débattu entre la Commission européenne et le Parlement strasbourgeois, le principe d’instituer dès 2019 au lieu de 2021 une « réserve de stabilité du marché des droits d’émission de CO2 » a fait l’objet d’un accord mardi 5 mai, susceptible de faire monter plus vite et plus haut le prix du carbone. Réaction immédiate d’EUROFER, l’association européenne des producteurs d’acier, dont le Steel Day 2015 est prévu le 28 mai.

Cet accord sur l’introduction plus vite que prévu d’une nouvelle « Réserve de stabilité du marché des quotas de CO2 », redistribuant les droits non utilisés suite à la crise et ceux nés de la fermeture d’aciéries en Europe – provoquées par des questions environnementales ou de distorsion de compétitivité avec les producteurs d’autres régions du monde non soumises au système des quotas payants d’émissions de gaz à effet de serre (GES) – fait réagir vivement le Directeur général d’Eurofer M. Axel Eggert.

« Le prix du carbone va du coup augmenter d’une façon significative avant 2021, ce qui confrontera les aciéristes européens à une situation plus tendue face à leurs concurrents internationaux qui ne paient pas de contrepartie pour leurs émissions de gaz », souligne M. Eggert.

20% d'emplois en moins depuis 2008

« L’Industrie de l’acier européenne a perdu près de 20% de sa force de travail depuis le début de la crise financière de 2008. Ses marges sont à présent très basses, toujours tirées de plus en plus vers le bas par des pratiques commerciales irrégulières de pays producteurs extérieurs à l’Europe et par des coûts de l’énergie et règlementaires élevés en Europe. Tout supplément de coût non supporté par nos concurrents hors Europe pourrait avoir des effets désastreux sur notre industrie, l’emploi et à moyen et long terme, sur l’ensemble des activités manufacturières européennes consommatrices d’acier ainsi que pour l’ensemble des activités industrielles européennes dont l’industrie de l’acier est une partie importante », ajoute le DG d’Eurofer.

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M. Eggert oppose « réthorique pure » et mesure responsable à revoir au vu des impacts prévisibles de ce choix à consolider d’une façon réaliste, notant que les conclusions européennes d’octobre 2014 soutenaient clairement cette approche incluant une gratuité des quotas jusqu’au moment où les autres régions du monde les imposeraient aussi à leurs producteurs d’acier.

« La limitation des droits d’émissions et des benchmarks de prix de l’énergie et du carbone y compris pour les usines les plus performantes sur ce plan sont des signaux très négatifs pour les investisseurs en Europe », conclut Axel Eggert.

 

Christophe Journet

 

 

Steel Day d’Eurofer le 28 mai à Bruxelles :

http://www.eurofer.eu/

Voir aussi sur :

www.eurofer.org

PROMO_2015 - copie

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