BRUXELLES (MPE-Média) – La compétition entre les producteurs d’acier européens et leurs homologues d’autres régions du monde et la menace d’une hausse probable du prix du carbone étaient au cœur du « Steel Day » d’Eurofer ce jeudi 28 mai à Bruxelles. Pour autant, Eurofer reste optimiste concernant les mesures attendues à Bruxelles pour garantir de meilleures conditions de concurrence à l’échelle globale. Détails.

Il y a toujours une demande d’acier basse en Europe, dont la hausse ne dépasse pas 2% et devrait atteindre 2,5% en 2016, tandis que la Chine continue à augmenter ses volumes d’exportations, a déclaré le Président d’Eurofer M. Robrecht Himpe, notant que la compétitivité des industriels de l’acier reste compromise tant que le système de taxation des émissions de CO2 reste ce qu’il est : « nous avons participé hier à une réunion importante avec le Commissaire européen en charge de ces questions. J’en suis sorti avec le sentiment que les choses avançent tout de même, que nous avons de plus en plus le soutien de la Commission », a précisé M. Himpe.

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GD : MM. Robert Himpe et Axel Eggert, respectivement Président et Directeur général d'Eurofer (ph CJ MPE-Média)

« Pour chaque tonne d’acier produit dans l’UE, le profit net reste marginal. Si le prix du carbone augmente par rapport aux anciens quotas, nous n’aurons plus la marge indispensable à la poursuite de la production en Europe », a déclaré le Pdt d’Eurofer.

Qu’en sera-t-il de la production d’acier européenne si le prix du CO2 est augmenté de 4 dollars/tonne à près de 40 dollars/tonne, comme certains politiques européens veulent le fixer durant la conférence sur le changement climatique (COP21) de Paris à la fin 2015?

« Bien sûr, s’il y a suffisamment d’allocations gratuites de CO2 pour les industriels électro-intensifs, le prix du carbone lui-même ne sera pas un problème, mais il faut pour cela que la réserve de stabilité de marché en place à partir de 2019 au lieu de 2021 soit suffisante pour répondre aux niveaux de production des aciéristes européens. Ce chapitre est pratiquement clos. Nous disons toutefois à la Commission que le benchmark carbone doit être 10% en-dessous des meilleures performances actuelles, que nous acceptons qu’il existe des incitations à mieux produire avec moins d’émissions mais pas que cela réduise les marges des producteurs au point de créer une distorsion de concurrence avec ceux d’autres régions du monde », a conclu le Pdt d’Eurofer en réponse à MPE-Média.

 

L’émergence de nouveaux marchés

L’émergence de nouveaux marchés comme l’éolien, le solaire, inscrits dans le thème de l’économie circulaire en complément de la production d’acier destiné aux secteurs de l’automobile et de la construction, permet toutefois aux adhérents d’Eurofer de rester sereins en terme de maintien à niveau de leurs activités.

Certains problèmes restent toutefois intra-européens : Eurofer a déposé récemment une plainte auprès de la Commission concernant les aides accordées par l’Etat italien au groupe Ilva-Riva (Tarente) en difficulté pour des raisons environnementales : « nous avons formulé une plainte contre le fait que les autorités italiennes ont débloqué une aide de près de 2 milliards d’euros à Ilva, aide incompatible avec la réglementation européenne sur les aides étatiques », a déclaré le Directeur général d’Eurofer M. Axel Eggert.

Il est clair qu’il n’est pas possible d’obtenir des mesures de régulation du commerce international si les mêmes règles ne prévalent pas à l’intérieur de l’espace européen. C’est là l’un des messages importants de ce « Steel Day », jour de l’acier d’Eurofer.

 

Christophe Journet

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