PARIS (MPE-Média) - En avril dernier, le producteur de tubes en acier pour le secteur oil & gaz Vallourec postait un CA en baisse de 17,2% au T1 2015 comparé au T1 2014 et parlait de la nécessité de réduire de 2.000 emplois sur plus de 23.000 dans le monde sa masse salariale, chiffre auquel le groupe a ajouté près de 200 emplois de plus courant juin. La chute récente des prix du pétrole et le bas prix du gaz de roche aux Etats-Unis où le groupe a inauguré une usine à Yougstown dans l’Ohio voici près de deux ans, la chute des ventes pétrole et gaz en zone Europe Afrique Moyen-Orient obligent le groupe à se réorganiser.

Coulée des tubes chez Vallourec St-Saulve (Archives MPE-Média)

Vallourec a expédié 412 000 tonnes de tubes au T1 2015 contre 551 000 au T1 2014. Son CA oil & gaz est en chute de 19% au premier trimestre.

Vallourec a décidé de lancer le « plan Valens » sur deux ans avec pour objectif la réduction d’un tiers de la capacité de ses tuberies européennes.

Six compagnies françaises et étrangères s’intéressent au dossier de reprise de l’aciérie Vallourec de Saint-Saulve, dont les responsables discutent également avec les responsables d’Asco Industries, pour tenter de trouver une réponse adéquate à la recherche d’un nouvel actionnaire majoritaire, exprimée récemment par ses dirigeants lors de la présentation de leurs résultats pour le T1 2015. Le 12 juin dernier, Vallourec parlait d’une annonce possible à la fin juin une fois arrêté le choix d’un nouvel actionnaire majoritaire pour Saint-Saulve.

S&P a dégradé la note du groupe

S&P a descendu d’un cran la note de crédit du groupe le 22 juin dernier, notant que la profitabilité du leader mondial de la fabrication de tubes en acier premium sans soudures était en baisse, avec un EBITDA en chute en 2015 à moins de 200M€ contre 900M€ en moyenne en 2013 et 2015, à la faveur du boom du gaz de roche aux USA et en Chine.

Ce matin lors du Forum Enerpresse le directeur du DD de Vallourec Jean-Louis Merveille nous expliquait que le modèle économique a changé. Le ROI est descendu à 10% voire moins. Vallourec va se concentrer sur la meilleure gestion des stocks clients, la sécurisation des systèmes tubulaires vendus, l’innovation gérée en mode collaboratif et la création de valeur pour ses clients, sachant que la demande va repartir et qu’on va reforer un peu partout dans le monde.

Un plan de réduction des coûts sur deux ans a été annoncé par le groupe pour tenter de renforcer les projets collaboratifs qu’il mène aux Etats-Unis, au Brésil, au Proche-Orient, et préparer de nouvelles réponses aux besoins des pétroliers et gaziers devant pousser leurs explorations toujours plus loin, plus profond, offshore comme dans les champs présalifères au large du Brésil comme onshore ailleurs.

Les syndicats demandent à être associés aux décisions

Jusqu’ici tenus à l’écart des discussions entre la direction du groupe et l’Etat à propos de Saint-Saulve et du site d’Aulnaie-Aymeries (un des trois centres de tests du groupe dans le monde), les syndicats réclament d’être associés à la présentation d’éventuels projets de réorganisation, cession partielle ou réduction d’effectifs.

Ironie du sort, Vallourec vient de marquer le 11 juin dernier le 50e anniversaire de sa marque de tubes premium « VAM », mise au point en 1965 par l’ingénieur Alexandre Marelle et son équipe qui travaillait sur l’exploitation du gisement de gaz de Lacq dans le sud-ouest de la France. Vallourec met alors au point un nouveau système de connexions étanche anti-corrosion dont l’utilité demeure dans le cas des forages semi-horizontaux réalisés aux Etats-Unis pour le gaz de schiste.

Christophe Journet

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