BRUXELLES (MPE-Média) – « La reprise se diffuse », déclarent ensemble les Instituts allemand, italien et français des statistiques et des études économiques IFO, ISTAT et INSEE dans un rapport récent que nous nous sommes procurés.

Au premier trimestre 2015, l’activité économique en zone euro a conservé son rythme de croissance (+0,4 %). Le PIB devrait croître à un rythme comparable au deuxième trimestre (+0,4 %), avant d’accélérer légèrement d’ici fin 2015 (+0,5 % aux troisième et quatrième trimestres 2015), grâce au soutien de la demande intérieure. En moyenne annuelle, la croissance du PIB serait donc de +1,4 % en 2015, après +0,9 % en 2014. La production serait principalement guidée par une consommation des ménages robuste, ainsi que par une accélération de l’investissement productif, notent les trois instituts économiques européens.

Indice de production industrielle en zone euro

150710_INSEE_01

La situation sur le marché du travail devrait progressivement s’améliorer, et le taux de chômage se réduirait légèrement. Ceci devrait provoquer une accélération des salaires réels au cours de l’année qui, conjuguée avec une hausse de l’emploi, soutiendrait suffisamment le pouvoir d’achat pour permettre le maintien du dynamisme de la consommation. Sous l’hypothèse d’un baril de Brent stable autour de 65 $, et d’un taux de change dollar/euro fluctuant autour de 1,12, l’inflation devrait augmenter légèrement, à +0,2 % au deuxième trimestre 2015, et atteindre +0,9 % à la fin de l’année. Cette prévision suppose que malgré la victoire du « non » au referendum grec, la stabilité de la zone euro sera préservée, expliquent les analystes des trois instituts.

Croissance du PIB en zone euro

150710_INSEE_02

La production industrielle a accéléré au premier trimestre 2015 (+0,9 %), mais ses performances ont été plus décevantes en avril (+0,1 %). Les derniers indicateurs conjoncturels sur la zone euro suggèrent une décélération de l’activité, les carnets de commandes s’étant dégarnis. La production industrielle devrait donc décélérer au deuxième trimestre 2015 (+0,3 %), avant d’accélérer à nouveau ensuite au second semestre (+0,5% par trimestre), dans un contexte de perspectives de demande – interne comme externe – plus favorables, poursuivent les mêmes analystes européens.

Un horizon favorable

Dans la zone euro, le climat des affaires est supérieur à sa moyenne de long terme, suggérant un horizon favorable et une croissance stable autour de +0,4 % au deuxième trimestre. La consommation des ménages resterait dynamique (+0,4 % au deuxième trimestre après +0,5 % au premier), soutenue par le rebond du pouvoir d’achat. Le commerce extérieur devrait également soutenir la croissance : les importations, qui avaient fortement augmenté au premier trimestre, devraient ralentir au deuxième trimestre, particulièrement en France et en Allemagne. De plus, les exportations accéléreraient à l’horizon de prévision. A l’inverse, l’investissement en construction devrait diminuer de nouveau – restant le seul frein à la croissance –, particulièrement en France et en Italie (où la crise du secteur n’est pas terminée) mais aussi en Allemagne (où la baisse attendue corrigerait deux trimestres très dynamiques), ajoutent les trois instituts.

Au second semestre, la croissance devrait légèrement augmenter (+0,5% par trimestre), portée par la demande intérieure. L’investissement des entreprises tout d’abord serait tiré par l’amélioration des perspectives de demandes, et accélérerait progressivement. Ensuite, la situation sur le marché du travail devrait progressivement s’améliorer en zone euro, et le taux de chômage diminuerait légèrement. Ceci entrainerait l’accélération des salaires réels au cours de l’année qui, cumulée à un emploi plus dynamique, soutiendrait le pouvoir d’achat des ménages et permettrait ainsi à la consommation de conserver son dynamisme.

Par pays, la situation reste hétérogène : la consommation des ménages continuerait de croître rapidement en Espagne, et resterait dynamique en Allemagne ; elle progresserait modérément en France comme en Italie.

Les analystes de l'IFO, de l'ISTAT et de l'INSEE ont rendu public cette étude la veille du jour où la bulle économique chinoise commençait à montrer des signes d'éclatement à la bourse de Shanghai, ce qui constitue davantage que la dette grecque un vrai souci pour l'équilibre des économies globalisées.

 

Christophe Journet

NMPE_PROGRAMME

PROMO_2015 - copie

Retour vers le haut

Mis à jour (Jeudi, 09 Juillet 2015 22:08)