BRUXELLES (MPE-Média) – « La compétivité des industries électro-intensives est une condition préalable à la croissance européenne», ont rappelé récemment les membres de l’Alliance des Industries Energie-Intensives (AEII) ayant pris connaissance des propositions de la Commission pour la réforme du système d’échange de quotas d’émissions (SCEQE ou Emissions Trading System, ETS). Détails.

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(Ph SD UE)

Les membres de l'alliance industrielle des électro ou énergie-intensifs en appellent à la Commission européenne afin qu’elle revoie ses propositions récentes de révision du Système d’échange de quotas d’émissions à propos desquelles ils émettent des inquiétudes assez vives concernant leur capacité à rester compétitifs globalement et capables d’attirer des investissements en Europe dans leurs différents équipements, dont on sait qu’ils ont déjà du mal à assurer la maintenance courante et le renouvellement des outils sans conséquences directes sur les niveaux de prix de leurs produits comparés à ceux de leurs concurrents mondiaux exportateurs.

« L’Alliance des Industries Energie-Intensives soutient la lutte contre le changement climatique et les ambitions de la Commission européenne de mutation de l’Union en une économie bas-carbone compétitive. Nos industries jouent un rôle clé en fournissant les technologies et solutions permettant d’atteindre cet objectif commun », explique le porte-parole de l’AEII.

« Le Système d’échange de quotas d’émissions ou ETS est un outil important dans ce sens. Toutefois, il nous semble que les propositions de la Commission sont inadéquates, car elles soulèvent des inquiétudes sérieuses chez les électro-intensifs et par conséquence font obstacle aux priorités clés exprimées par l’Europe sur le plan de l’investissement, de la création d’emploi et de sa croissance », poursuit la même source.

Garantir des droits d'émissions gratuits

Soulignant le caractère « capitaux-intensifs » de ces industries, notamment pour aller vers plus d’efficacité énergétique, de décarbonation et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le sens voulu par le paquet climat et énergie 2030, l’AEII rappelle que garantir des provisions conséquentes de droits d’émissions gratuits à ces acteurs est essentiel pour empêcher la fuite de ces investissements vers d’autres régions du monde au détriment de ses membres.

L’AEII épingle notamment le risque d’un prix fixe du carbone faisant disparaître totalement les quotas d’émissons gratuites, ce qui confronterait les installations les plus efficaces sur ce plan à des coûts directs et indirects importants liés au carbone – la récente modification de la loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte votée en France le 23 juillet pour quadrupler le prix du CO2 semble en faire la démonstration NDLR.

Aussi les membres de l’AEII demandent-ils au Conseil et au Parlement européens « de réformer le système des échanges de quotas d’émissions (SCEQE ou Emissions Trading System, ETS) de façon à ce que l’économie puisse reprendre le chemin de la croissance et que les sites industriels les mieux décarbonés ne subissent pas une pénalité coût carbone supplémentaire.

« L’Europe doit arrêter d’exporter ses emplois et d’importer son CO2 », conclut le Directeur général d’Eurofer M. Axel Eggert, l’un des membres de cette Alliance des électro-intensifs.

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(Ph SD CEFIC)

« Il y a très peu de choses nouvelles dans ces propositions de la Commission. Elles s’éloignent même des mesures susceptibles d’encourager l’investissement en Europe des firmes les plus performantes pour la réduction des émissions », déclare le Directeur général du Conseil Européen des Fédérations des Industries Chimiques (CEFIC) M. Hubert Mandery.

« C’est une occasion manquée de compensation effective des coûts carbone indirects. Ces propositions ignorent la demande du Conseil européen de protection de ceux qui ont déjà les meilleures performances en matière d’émissions », note le Directeur Général d’Eurométaux, l’Association européenne des producteurs de métaux non ferreux également membre de l’Alliance des Industries Energie-Intensives.

« Des produits en verre efficaces énergétiquement, 100% recyclables et innovants seront toujours essentiels pour le socle industriel européen et ses chaînes de valeur. Une grande considération doit être apportée dans ce débat sur la réforme des échanges de quotas d’émissions à la compétitivité durable et à la croissance de nos industries européennes du verre », ajoute le Président de Glass Alliance Europe M. Jacques Bordat.

« Ces propositions ne conduisent pas vers une approche harmonisée dont nous avons besoin pour l’ensemble du marché intérieur des pays de l’Union, qui ne pourront pas à la fois avoir leur part du gâteau et la manger. Si les législateurs européens sont sérieux sur la croissance et l’emploi, ils se doivent de revoir leur copie quant à la portion congrue faite aux droits gratuits d’émissions comparé à la part fixée par ce texte, qui devra être payée et pénaliserait en particulier les usines produisant de l’énergie en combiné gaz-chaleur (combined heat & power plants), qui représentent 50% de l’énergie consommée par les industriels de la pâte à papier et du papier », explique le Directeur général de la Confédération des industries européennes du papier (CEPI) Marco Mensik.

Jo Gatsby

A propos d’AEII – L’Alliance des Industries Energie-Intensives représente plus de 30 000 compagnies et quatre millions d’emplois en Europe. Ces industries sont au cœur de l’économie européenne et constituent le point de départ de chaînes de valeur et de filières multiples telles que l’industrie automobile, l’industrie pétrolière et des carburants, la construction, la production d’énergie, renouvelables incluses, les industries agro-alimentaires et les producteurs de boissons ou encore l’industrie pharmaceutique.

A propos du SCEQE - Le système d'échange de quotas d'émissions (SCEQE) est une pierre angulaire de la politique de l'Union européenne pour lutter contre le changement climatique et son outil clé pour la réduction rentable des émissions de gaz à effet de serre industrielles. La première - et de loin le plus grand - système international de quotas d'émission de gaz à effet de serre négociation, l'EU ETS couvre plus de 11 000 centrales électriques et les installations industrielles dans 31 pays, ainsi que des compagnies aériennes.

 

Voir aussi sur:

http://ec.europa.eu/clima/news/articles/news_2015071501_en.htm

European Chemical Industry Council (CEFIC): www.cefic.org/

European Cement Association (CEMBUREAU): http://www.cembureau.be/

Glass Alliance Europe : www.glassallianceeurope.eu/

Confederation of European Paper Industries (CEPI): www.cepi.org/

Chlor-alkali Industry in Europe (Euro Chlor): www.eurochlor.org/

European Steel Association (EUROFER): www.eurofer.eu

FuelsEurope: www.fuelseurope.eu

Federation of Industrial Energy Consumers (IFIEC Europe): www.ifieceurope.org/

European Ceramic Industry Association (Cerame-Unie): www.cerameunie.eu/

European Association of Metals (Eurometaux): http://www.eurometaux.be/

European manufacturers of gypsum products (Eurogypsum): www.eurogypsum.org/

Fertilizers Europe: www.fertilizerseurope.com

European Lime Association (EuLA): http://www.eula.eu/

European Expanded Clay Association (EXCA): http://www.exca.eu/

Association of European ferro-Alloy producers (EUROALLIAGES): www.euroalliages.com/

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