PARIS (MPE-Média) – La fusion d’Inoxum (filiale de ThyssenKrupp) et Outokumpu, groupe finlandais repreneur a fait l’objet d’un accord entre les deux groupes et d’un agréement passé avec les délégués syndicaux de la métallurgie allemande, annonce la holding ThyssenKrupp ce mardi.

Cette annonce fait suite à de longues discussions entamées voici plus de deux ans. Une consolidation qui coûtera à Outokumpu, à présent leader mondial de la production d’aciers inoxydables, près de 2,7 mrds d’euros et lui offrira un leadership mondial dans la production d’aciers inoxydables.

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Le "board " d'Inoxum, filiale de TK AG: de gauche à droite, MM. Reinhard Florey, Clemens Iller, Franz-Ulrich Albrecht-Früh, Frank Brüggestrat et Karsten Lork (Ph SD TK)

Le montant accepté par TK pour cette fusion-acquisition est d’environ 2,7 milliards d’euros, dont le groupe finlandais Outokumpu que préside Ole Johansson, 60 ans, devra payer 1milliard d’euros cash représentant 29,9% des parts sociales d’Inoxum, puis selon les termes de l’accord signé avec la holding ThyssenKrupp de Duisburg, une série de transactions intermédiaires incluant un autre milliard d’euros et des engagements financiers particuliers à l’opération, laquelle devra être acceptée par les régulateurs européens.

Le président d’Outokumpu, le finlandais Ole Johansson, la soixantaine, fait partie du conseil de la compagnie depuis 2002 et préside le « board » depuis 2008. Il n’a cessé depuis d’étendre le périmètre de son groupe, en Chine d’abord, où Outokumpu a été le premier occidental à installer des moyens de production d’acier inoxydable en créant des co-entreprises avec des firmes chinoises, et maintenant en Europe.

Constitution d'un géant

La fusion entre la filiale inox de TK et le nouveau leader finlandais va permettre la constitution d’un vrai géant mondial à près de devant Aperam, l’ex filiale d’ArcelorMittal, qui était jusque-là leader avec un peu moins de 3Mt de capacités réparties en Europe et au Brésil, soit près de 10% des quelques 30Mt produites annuellement dans le monde. Dont Outokumpu peut viser à présent sereinement la production d'environ le tiers d'ici à dix ou quinze ans.

L’accord des régulateurs européens ne fait semble-t-il plus l’ombre d’un doute aujourd’hui: en 2010 déjà, une tentative analogue associant Outokumpu et – sous réserve de cet accord – l’ex filiale Stainless Steel d’ArcelorMittal, orchestrée par les dirigeants de Thyssenkrupp AG et de ses filiales spécialistes de l’inox (Nirosta, en particulier), avait échoué, laissant de côté l’espagnol Acerinox alors en mauvaise santé financière. Et une scène globale de l’acier inox alourdie par les surcapacités.

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Ole Johansson, PDG d'Outokumpu (Ph SD Outo.)

Dès lors, leur réduction et le soutien aux prix des aciers résistants à la corrosion, hypersensibles aux prix du nickel, a été l’objectif n°1 du trio de tête, Aperam, Outokumpu et ThyssenKrupp, les deux derniers venant d’abattre une carte maîtresse avec cette fusion qui ne sera pas commentée chez leur premier concurrent à Luxembourg : les résultats d’Aperam pour 2011 doivent faire l’objet d’une communication dans moins de huit jours, ce qui interdit à la direction du groupe et à son président Philippe Darmayan de communiquer, Aperam étant côté en bourse en Europe et à New-York, ce que n’était pas encore Inoxum. Du moins, avant sa fusion avec Outokumpu, dont les titres baissaient curieusement ces derniers jours.

Christophe Journet

 

www.outokumpu.com

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Mis à jour (Dimanche, 30 Octobre 2016 09:52)