PARIS (MPE-Média) - "Il faut trouver les conditions favorables à l'émergence d'un écosystème permettant l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste en France", a déclaré M. Jean-Louis Schilansky, Président de l'organisation militant pour les Hydrocarbures non conventionnels à l'occasion des journées GEP-AFTP réunissant les professionnels des secteurs pétrole & gaz à Paris jusqu'à jeudi 22 octobre, où le patron de Total Patrick Pouyanné doit prendre la parole ce jeudi en fin d'évènement.

Jean-Louis Schilansky en tribune devant les adhérents du GEP-AFTP, s'exprimant sur le développement dans le monde de l'exploitation des gaz non conventionnels aussi dits de schiste ou de roche mère (ph MPE-Média)

Près d'un millier d'adhérents, plusieurs centaines d'entre eux présents, les journées annuelles des hydrocarbures organisées par le GEP-AFTP au Palais des Congrès de la Porte Maillot ont permis à une partie d'entre eux d'entendre l'ex Président de l'Union Française des Industries Pétrolières (UFIP) Jean-Loui Schilansky monter de nouveau à la tribune pour soutenir le thème de la remise en question de l'interdiction politique de l'exploration et de l'exploitation des pétrole et gaz de roche mère en France, parmi d'autres inteventions dédiées aux "hydrocarbures, partie prenante de la transition énergétique".

"Contrairement à ce qu'on croit ici, l'exploitation continue en Pologne, sans résultat probant pour l'instant. Au Royaume-Uni, le gouvernement de M. Cameron a fait des gaz non conventionnels une priorité nationale, pour compenser la baisse de production de gaz en mer du Nord", a expliqué M. Schilansky.

Comme la veille devant nos confrères de la presse papier nationale, le Pdt du Centre Hydrocarbures Non Conventionnels (CHNC) et ancien dirigeant d'Exxon a estimé qu'il fallait "trouver les conditions favorables à un écosystème permettant l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste chez nous comme ailleurs dans le monde, car nous en avons besoin pour réussir la transition énergétique que les énergies renouvelables ne suffiront pas à permettre à elles seules".

Les trois singes ...

Parmi ces conditions, M. Schilansky note "en particulier l'appropriation de ces projets par les gens, les habitants, presque partout, le problème se pose ou se posera, celui de l'acceptabilité des forages", a poursuivi le dirigeant impliqué au sein du Conseil Economique, Social et Environnemental, précisant que "notre pays a la particularité d'avoir une stratégie qui consiste ..." - il mime alors mains au visage, sur les yeux, les oreilles et la bouche, les trois singes de la tradition chinoise, provoquant des rires francs dans l'assemblée. 

Professeur à Paris-Dauphine et spécialiste de l'énergie, M. Jean-Marie Chevalier a alors pris la parole pour rappeler les étapes politiques qui ont conduit à une opposition de l'Etat à toute forme de recherche sur ce thème, y compris d'alternatives possibles à la fracturation hydraulique, "gauche et droite voulant prendre des voix chez les écologistes".

M. Chevalier a souligné les effets "mirifiques" de l'exploitation industrielle du gaz non conventionnel aux Etats-Unis pour la balance commerciale de l'Amérique du nord, ainsi qu'au Canada, bientôt en Chine, au Royaume-Uni, en Argentine aussi, où les professionnels des hydrocarbures ont obtenu les permis utiles à ces activités.

"Le problème est que chez nous, l'émotion passe avant la rationalité démocratique", a conclu M. Chevalier. Un cadre du groupe Total a ensuite décrit en détail l'évolution du marché du gaz NC aux Etats-Unis où 750 à 800 forages sont en exploitation en 2015, ce qui correspond à près de trente nouveaux puits par mois, notant que la baisse du nombre de forages coincidait avec le pic de production des anciens forages réalisés depuis près de 4 ans pour les plus actifs.

"Ce qui est frappant dans cette loi sur la transition énergétiques, c'est qu'elle est en apesanteur économique complète", a renchéri Jean-Louis Schilansky après ces propos.

Christophe Journet

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