PARIS (MPE-Média) – Organisation fédérant les producteurs européens de matières plastiques, PlasticsEurope a établi et présenté le 6 novembreun bilan d’étape chiffré de la valorisation des déchets plastiques depuis 2012, bilan faisant observer de réels progrès dans ce segment d’activités à près de 40% de recyclage pour environ 25,8 millions de tonnes en 2014 dont 3,3 Mt pour la France. Détails.

Présentée par le Directeur ouest Europe de PlasticsEurope (PE) Michel Loubry, cette étude réalisée avec le concours de consultants spécialistes des activités du recyclage et de la valorisation (Groupe Consultic) confirme un taux global de 69,2% de valorisation des déchets plastiques ( +6,3% depuis 2012) qui comprennent plus de 61% de déchets issus de l’emballage.

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(Source PlasticsEurope Market Research Group)

 

Le taux de déchets plastiques automobiles est supérieur en France (6,2%) à la moyenne de l’Union (4,9%). La valorisation a atteint le taux de 69,2% l’an dernier en Europe dont 60% de produits à longue durée de vie, 29,6% étant recyclé et 39,5% de ces déchets faisant l’objet d’une valorisation énergétique.

 

La France en milieu du peloton européen

La France se situe au milieu du classement des taux européens de valorisation (63,5% des volumes), l’Irlande progressant fortement (82,5%), mais se situe l’an dernier en fin de classement des taux de recyclage (21,3%) devant la Finalnde, la Grèce, la Bulgarie, Chypre et Malte. PlasticsEurope maintient un objectif de fin de mise en décharge des plastiques en 2025, « le corollaire de la fin de la mise en décharge étant donc un mix de valorisation qui combine à la hauteur de 100%, un taux optimal de recyclage et un taux de valorisation énergétique à haut rendement », précise Michel Loubry.

 

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(Source PlasticsEurope Market Research Group)

 

Si la dynamique de progrès semble installée dans l’hexagone, avec une progression du taux de recyclage (+3,8%) pour un volume constant supérieur de 3 Mt, PE note que la loi de transition énergétique devrait faire évoluer la situation après parution du décret sur le tri à la source des déchets industriels et commerciaux.

En Europe, le taux de recyclage des plastiques a augmenté de 5,7% en deux ans, celui de valorisation énergétique de 6,7% et la mise en décharge a reculé globalement de 5,8% : « il y a un besoin d’investir dans les combustibles solides de récupération (CSR) », ajoute M. Loubry.

 

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(Source PlasticsEurope Market Research Group)

PE rappelle que son objectif de zéro plastique en décharge en 2025 est soutenu par un taux complémentaire à atteindre de valorisation énergétique, sans oublier qu’un kilo de plastique équivaut à un kilo de fioul. « Le plastique reste le matériau qui a le plus de facilité à être valorisé », note M. Loubry, soulignant que l’organisme 2ACR a mis en évidence l’importance de la réserve encore disponible dans l’étude remise au gouvernement en 2015.

En 2015, les chiffres font état de 25% (seulement) des emballages plastiques recyclés en France, les consignes de tri ayant été étendues à près de 200 collectivités (d’ici à fin 2016), 52 centres de tri servant 15,3 millions d’habitants, avec une couverture de l’ensemble du territoire d’ici à 2022. « On peut mesurer un impact, voir comment les consignes sont suivies, comment ça marche », note M. Loubry. L’étude conduite par Valorplast fait état d’une hausse de 80% des volumes collectés dans les 18 collectivités pilotes françaises à la fin 2014, avec 7,3 kg de bouteilles et flacons/habitant/an, 2,54 kg de pots et barquettes plastiques/hab./an, 3,56 kg de films et sacs/hab./an sur 2014.

 

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(Source Consultic Marketing & Industrieberatung GmbH/PE)

 

L’extension des consignes de tri, le tri à la source, la réduction de la quantité de déchets valorisables devraient conduire à une hausse de près de 8 Mt de valorisation matière (tous matériaux confondus), une hausse des refus de tri (3,5Mt) à orienter vers la valorisation énergétique, ce qui imposera le maintien des capacités d’incinération, le développement de la production et de la consommation de combustibles solides de récupération (CSR) pour les utiliser dans l’industrie et les réseaux de chaleur, ajoute PlasticsEurope.

En 2011, cinq types de CST analysés en Allemagne par PE ont conclu à des variations d’efficacité en production d’énergie entre 12 et 35 kilojoules/kilo de CSR, le déchet plastique pur pouvant atteindre 40 kilojoules/kg de CSR, répond M. Loubry.

« L’utilisation des déchets ne pouvant pas être recyclés équivaudrait à l’économie de 70 millions de barils de pétrole consommés par l’industrie, ou de la production de plus de 3àà centrales à charbon, ou à la réduction de 23% des importations de gaz en provenance de Russie », explique Michel Loubry.

« Que l’on fasse du recyclage mécanique, chimique ou de la valorisation énergétique, on économise toujours des ressources fossiles et on évite l’émission de gaz à effet de serre », rappelle le Directeur Ouest Europe de PE, qui différencie l’écoconception de la « recyclo-conception » dans le cadre d’une vraie économie circulaire.

 

Conditions d’une gestion efficace des déchets

Les conditions d’une gestion éco-efficace des déchets rassemblent donc a minima deux critères de durabilité à prendre en compte, la faisabilité technique de l’optimisation du bénéfice environnemental, d’une part, via le choix de la bonne option de valorisation au cas par cas, et le critère du coût du recyclage rapporté au bénéfice environnemental des modes choisis : il convient de tenir compte à la fois des coûts du tri sélectif, de la collecte, du recyclage mécanique et de celui de la valorisation énergétique, moins les économies réalisées sur la collecte des ordures ménagères, celles réalisées sur le traitement et la mise en décharge à l’ancienne des déchets, d’un côté ; le coût net des économies sur les matières vierges, sur l’énergie nécessaire à la production de matières plastiques vierges, de l’autre côté.

PE conclut donc que l’intérêt réel de ces objectifs découle surtout d’une économie issue de l’addition des gains issus de la réduction de ces coûts objectifs à ceux réalisés en évitant les nuisances connexes liées à l’ancien mode (l’enfouissement ou le non traitement des dits déchets).

 

Etude comparative Denkstatt des impacts en économies de CO2

Le recyclage est la voie la plus intéressante pour économiser les impacts CO2, affirme Denkstatt pour 2014 : pour les films (100% recyclables), les emballages ménagers en mélange (60% valorisation énergétique, 40% recyclables), les plastiques en mélange (bois ou béton, recyclage mécanique), Denkstatt ayant classé en six catégories distinctes les déchets analysés (bouteilles, sacs, petits emballages, etc.), chaque sorte ayant une zone de seuil de taux de recyclage optimal différente variant de 35 à 53% d’éco-efficacité maximale du recyclage, tant pour les emballages domestiques que pour les emballages commerciaux.

« Les décisions industrielles se prennent très souvent en terme d‘éco-efficacité », souligne Michel Loubry.

En tête du classement pour le taux moyen de recyclage des emballages plastiques l’an dernier en Europe : la République tchèque avec 52,1% : « probablement parce que l’Allemagne, deuxième de ce classement avec 47,5%, y investit fortement », explique M. Loubry rappelant que le taux de recyclage moyen exigé par l’Union Européenne dans la période s’élève à 22,5%, Malte étant le seul pays se situant encore en dessous à 21,2% en 2014.

« L’équation économique reste encore difficile à équilibrer, surtout avec la baisses des prix du pétrole. Mais la France devrait résoudre cette équation si les dispositions législatives sont appliquées correctement entre 2020 et 2025 et 50% des emballages ménagers être recyclés en 2022 », conclut Michel Loubry, sans exclure que l’évolution technologique permette d’améliorer encore ces performances.

 

Recueilli par C.J.

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Voir aussi sur :

www.plasticsEurope.org

www.valorplast.com

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