LONDRES (MPE-Média) – Société internationale de conseil en finance corporate et fusion-acquisition, Capitalmind organisait récemment à Londres un évènement dédié aux secteurs du papier et de l’emballage, accueillant les plus grands noms du domaine autour de quelques “success stories” et applications dédiées au développement de ces activités. Synthèse.

Présentée par Robert Wilson, Senior director anglais de Capitalmind organisateur de cette journée londonienne, la première de ces “success stories” était celle du groupe portuguais Portucel-Soporcel devenu filiale du holding familial SEMAPA, racontée par Luis Deslandes, fondateur de la Soporcel bien avant la Révolution des oeillets et toujours membre du conseil d’administration de gPS (…)

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Un évènement ouvert par Robert Wilson, Directeur senior de Capitalmind basé à Londres (Photo MPE-Média)

Tout aussi édifiante et passionnante était la présentation par Dermot Smurfit, l’un des fils du fondateur du groupe éponyme irlandais et néerlandais globalisé, leader du secteur des papiers et cartons pour les emballages, figure emblématique du secteur des papiers et cartons et de l’emballage (…), qui recommande aux professionnels “la recherche de bons objectifs, de ne jamais surpayer ses acquisitions, de ne jamais se montrer arrogant, de toujours chercher le meilleur, d’être rapide dans les prises de décision, de rester ouvert, fairplay avec les autres et de ne jamais oublier le fun, le plaisir dans ses relations avec les personnels”!

Après ces présentations portuguaise et irlando-finlandaise, c’était au tour de Lars Winter, Ceo de Domsjö Fabriker AB (Aditya Birla) d’exposer le développement de son groupe à partir d’activités traditionnelles jusqu’aux lancements de nouveaux produits et filiales “de l’usine à papier à la bio-raffinerie”, sa diversification incluant la cellulose à partir de bio-éthanol, la production de lignite, de dioxyde de carbone, de biogaz, Domsjö ayant trouvé un nouvel équilibre au sein du holding Aditya Birla.

 

De nombreux secteurs concernés

“Générer de l’énergie est devenu à la fois une nécessité et une évidence à partir de nos matières premières, de la pulpe et du sucre”, explique M. Winter. La société Domsjö travaille ainsi pour les secteurs de la mode, du textile, de l’hygiène, de la nourriture, du médical, etc., utilisant tous les dérivés du bois pour produire des celluloses différentes, de la biomasse, des lignosulphonates, du bioethanol, du biogas, de la biorésine, des liquides comme des solides, des crèmes ou des textiles spéciaux. Son cluster finlandais joue le caractère limité des ressources pour mettre en avant la vraie durabilité de la forêt, “la cellulose pouvant remplacer le coton à l’avenir”, consommant moins d’hectares, moins d’eau pour répondre à une demande croissante des utilisateurs finaux. Une autre vision de “la bio-raffinerie du futur”!

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Dans le cadre prestigieux de la Guilde des Imprimeurs du Royaume Uni (Ph MPE-Média)

Fondateur et président de Fisher International, Rod Fisher a ensuite posé la question de savoir “où vont les fusions-acquisitions dans l’industrie européenne de la pâte à papier et du papier”, le coeur de métier de Capitalmind et l’une des préoccupations majeures des professionnels présents.

Tout d’abord, la question comment, à quel point cette industrie est concentrée en Europe : “L’Europe produit encore beaucoup de papier dans un grand nombre d’usines”, explique Rod Fisher, ajoutant que le niveau de concentration de ces activités est encore assez bas, comparé aux secteurs nords-américains, sud-américains et chinois. M. Fisher fait observer que l’Europe du papier, carton, de l’emballage est encore très dispersée, sans doute parce que les facteurs clés de la réussite de ces opérations que sont la réduction des coûts, la régulation de la courbe des coûts de production, de celle des achats de pâte à papier, les coûts capitalistiques rapportés aux tonnages, la reconversion dans la production de grades – passage des papiers de presse à l’offset – et enfin la répartition régionale des outils de production de chaque société, ne sont pas toutes réunies pour assurer le succès économique des fusions envisagées.

 

L'Europe du papier-carton et de l'emballage est encore trop fragmentée

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Différents stades de concentration industrielle entre Amérique du nord, Europe, Chine, Amérique du sud (Source Fisher Group)

“La plupart de ces groupes se limitent à la production d’un ou deux grades”, note Rod Fisher.

“L’Europe est encore fragmentée, alors que le secteur du papier nord-américain a achevé sa consolidation en 2012”, ajoute M. Fisher, précisant que les marges des producteurs de carton pour emballage nord-américains ont augmenté après ces fusions-acquisitions. D’où la question : la même chose peut-elle se faire à bon escient en Europe? “Fusionner les 4 premiers producteurs européens ne suffirait pas à provoquer un changement suffisant pour optimiser cet effort. Réunir les 2 premiers producteurs de papier glacé ne suffirait pas non plus. Le secteur de l’emballage européen est encore loin du compte. Rod Fisher fait remarquer que ces entreprises sont encore la plupart du temps familiales ou privées et que l’intérêt apparent de leurs dirigeants s’oppose encore aux gains que représenteraient le partage de coûts fixes et les autres avantages issus des concentrations, pour 463 compagnies, 854 usines Europe de l’Est incluse!

Président de la société américaine Glatfelter Fibre Composites, Martin Rapp embrayait avec une description précise des opérations mises en oeuvre par son groupe pour vivre sa transformation depuis la fin du siècle dernier à travers un parcours complet incluant d’importantes remises en question de son modèle d’affaires, des acquisitions d’activités menées par étapes, pour atteindre les parts de marché requises pour optimiser ses résultats, jusqu’à la production de papier spécial associé à de l’aluminium pour le stockage de l’énergie : “cette croissance organique nous permet d’envisager et d’affronter l’avenir après avoir fait croître notre EBITDA en se concentrant sur des produits spéciaux, notamment des matériaux intelligents à base de fibres destinés à l’automobile, à l’industrie 4.0, tout en restant proches de nos clients”, résume M. Rapp.

Le Ceo du groupe logistique écossais MacFarlane, Peter Atkinson parlant de la distribution et de son importance dans ces secteurs et celles de deux consultants spécialisés en fusions-acquisitions dont Garry Wilson (LLP) avaient ensuite la lourde charge de conclure un évènement bien construit et d’une belle densité.

"Ces témoignages indiquent clairement l'importance d'une vision plus dynamique de l'entreprise, de réorganisations qui génèrent de l'énergie en interne et des résultats commerciaux en externe. Comme le notait M. Smurfit, il est important de toujours rester à la fois très professionnel et modeste", réagit l'un des participants. Et dans le cadre prestigieux de "Stationer's Hall", le siège de la Guilde des Imprimeurs du Royaume-Uni situé à deux pas de la Cathédrale Saint-Paul de Londres, ces messages ont été semble-t-il reçus 5/5 par un public venu d'Europe mais aussi d'Indonésie, des Etats-Unis et du reste du monde.

 

Christophe Journet

 

Voir aussi sur :

http://www.capitalmind.com

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Mis à jour (Jeudi, 12 Novembre 2015 11:12)