MIAMI (MPE-Média) – “Croyez-moi, il y a beaucoup d’argent pour réaliser des infrastructures minières pour développer la bauxite si c’est fait correctement”, explique M. Karim Karjian, Ceo de Karalco Resources et expert de la ressource en bauxite sur le plan mondial, à la tribune du 22e colloque Bauxite & Alumine de MB Events à Miami en cours jusqu’au 2 mars. 

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GD : Bernard  Pryor, Ceo d'Alufer Mining, Karim Karjian, Ceo de Karalco Resources, Andrea Hotter, modératrice et reporter de Metal Bulletin Etats-Unis, Namory Condé, Directeur Général de la Cie des Bauxites de Guinée (ph CJ MPE-Média)

La question de la croissance de la production de bauxite dans des pays comme la Guinée, la Malaisie, devenue un acteur récent de poids sur ce marché, est posée en termes d’efficacité et de cohérence globale des efforts des différents acteurs africains et étrangers, notamment russes et chinois ou français, sur les prévisions de construction de réseaux routiers et ferroviaires, explique le Ceo de Karalco Resources M. Karim Karjan, qui regrette que deux projets portuaires importants soient en cours en Guinée, reliés aux bassins de production de bauxite du pays.

“La Guinée est en de très bonnes mains actuellement avec ses nouveaux responsables du secteur. La Guinée a été très adroite dans le développement de nouveaux moyens d’exploitation et de négoce pour exporter la ressource vers la Chine et d’autres pays”, explique Karim Karjian, qui pense que la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), le russe Rusal et le groupe anglais Alufer Mining devraient mettre en commun des infrastructures ferroviaires et portuaires plutôt que d’investir dans des moyens distincts avec des méthodes plus ou moins rentables.

Une ressource d'accès facile et en grande quantité de haute qualité

Découverte en 1819 par un ingénieur français, la bauxite de Guinée n’est recouverte que par une fine couche d’humus, peu arborée et donc facile d’accès après les forages préalables à la délivrance des permis miniers par le gouvernement guinéen.

Depuis 1973, la Cie des Bauxites de Guinée (CBG) créee en 1963 a exporté plus de 474 Mt de bauxite à 55,5% de densité d’Alumine, explique M. Namory Condé, Directeur général de la CBG. Son holding HALCO* couvre un bassin minier de près de 3 000 km2 comprenant 90 plateaux d’une profondeur variant de 2 à 24m, un ensemble bien positionné sur la planisphère pour livrer des clients dans le monde entier, ajoute la même source.

Le potentiel en bauxite de la Guinée est supérieur à 5,6 milliards de tonnes, ce qui rend ce pays en capacité de déterminer le prix mondial moyen de la bauxite à l’échelle mondiale dans les année à venir, en lien avec ses principaux clients dont la Chine, autour de fondamentaux qualitatifs estimés supérieurs à la moyenne des autres régions de production dont la Malaisie.

L’exemple des projets menés en Guinée par le groupe anglais Alufer Mining, qui s’apprête à signer en mars 2016 à Conakry un accord cadre minier global de développement et de négoce de la bauxite du secteur de Bel Air (nord-ouest de la Guinée) et de quelques autres lieux, accord incluant études, moyens logistiques et maritimes, laisse espérer au Ceo d’Alufer M. Bernard Pryor “une offre à un prix premium à la tonne de bauxite situé au-dessus du benchmark mondial”.

“Nous allons opérer en respectant au maximum le résultats des études d’impact social et environnemental et en démontrant au gouvernement guinéen qu’il est possible de construire un modèle durable et profitable en tirant vers le haut le benchmark global de la bauxite avec une qualité premium intéressante pour les raffineries”, conclut Bernard Pryor.

Une chose est sûre, c’est que le changement de mode de gouvernance du domaine intervenu récemment a décidé des investisseurs comme le PDG de Free Xavier Niel, associé à l’ex PDG d’Areva Anne Lauvergeon et à l’armateur français Edouard Dreyfus à investir dans la bauxite guinéenne via la junior minière AMR fondée en 2015.

 

Christophe Journet

Voir aussi sur:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_des_bauxites_de_Guinée

http://www.alcoa.com/guinea/fr/home.asp

http://www.alufermining.com

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/01/27/xavier-niel-investit-dans-une-mine-de-bauxite-en-guinee_4854919_3212.html

* Un pool comprenant le gouvernement guinéen, associé à plusieurs des plus grands groupes miniers mondiaux.

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Révolution verte dans la bauxite en Malaisie

MIAMI (MPE-Média) – La Malaisie a quadruplé sa production de bauxite passée de 5 millions de tonnes (Mt) à 15 Mt en 2015, disposant encore d’importantes réserves estimées du minerai rouge utilisé pour produire de l’aluminium et des alumines de spécialité, explique M. Azemi Hajo Eki, dirigeant du département minéraux et géosciences de Malaisie au public du 22e colloque Bauxite et Alumine de Miami.

Peu après l’arrêt des exportations de bauxite d’Indonésie, la Malaisie est devenu un exportateur clé du marché de la bauxite et a repris une large partie de ces parts de marché, exportant jusqu’à 25 Mt en 2015 soit 10 Mt de plus que sa propre production de l’année, explique M. Hajo Eki. Engagée dans la mise en pratique de nouvelles règles vertes dans la production de bauxite, la Malaisie a décidé un arrêt de trois mois de sa production pour remettre aux normes ses mines et moyens de transport du minerai vers ses ports et continuer à exporter vers la Chine pour les 4 ou 5 prochaines années, ajoute la même source.

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GD : Ron Knapp (Institut de l'Aluminium) et Azemi Hajo Eki, en charge du dossier en Malaisie (Ph MPE-Média)

La Malaisie compte officiellement 21 mines de bauxite et probablement bien davantage dans des proportions notables selon d’autres observateurs.

“Nous voulons réorganiser les choses pour obtenir des conditions correctes d’exploitation, n’autoriser que les mines qui respecteront ces normes”, explique ce dirigeant malaisien.

“Lorsque le moratoire sur les exportations de bauxite est intervenue en janvier, il y avait des montagnes de bauxite près des ports, et d’importantes quantités d’eau de pluie ayant filtré ces stocks ont commencé à causer des problèmes avec la population locale. La question est d’obtenir l’appui des communautés en prenant les mesures appropriées pour développer ces activités”, résume Ron Knapp, le secrétaire général de l’Institut international de l’aluminium récemment rentré de Malaisie.

“Si nous lavons le minerai de bauxite avant de l’exporter, cela représentera un coût supplémentaire de 80 à 100 Ringgits malaisiens (environ 25 dollars US) s’ajoutant au prix d’exportation”, explique Haji Eki.

 

Christophe Journet

Voir aussi sur:

http://www.jmg.gov.my/en/

 

La bauxite non métallurgique est chinoise

MIAMI (MPE-Média) – Le marché global de la bauxite non métallurgique est essentiellement chinois, pour plus de 800 000 tonnes / an don’t plus de 300 000 produites par le groupe BOSAI, explique Myles McCormick (Industrial Minerals) au public du 22e colloque Bauxite et alumine de Miami 2016.

L’alumine non métallurgique représente près de 5 à 10% du marché global de l’alumine, sous différents grades destinés à des industries différentes telles que la chimie, pour la production de liants, de céramiques, de réfractaires ou de ciments, de laine minérale, produits dont les prix varient sensiblement selon les références et les procédés de production, explique Myles McCormick, qui a exploré les pratiques de six producteurs mondiaux (dont le français ALTEO) en fonction de ces différentes compositions chimiques.

L’alumine haute pureté (HPA) utilisée par le secteur des industries Hi-tech représente un marché d’environ 19 à 20 000 tonnes en 2014, qui devrait augmenter jusqu’à 48-50 000 tonnes d’ici à 2018, le secteur Asie-Pacifique représentant à lui seul 70% de la demande apparente mondiale. Une petite dizaine de producteurs se disputent ce marché dont le japonais Sumitomo.

L’alumine trihydrate (ATH), dérivé de la bauxite produit avec le procédé Bayer, se vend autour de 300 dollars/tonne et est notamment utilisé pour la production de lampes halogène et de retardateurs de flamme.

La difficulté à obtenir des benchmarks de prix de ces alumines tient au fait qu’il dépendent étroitement du degré de spécialisation du produit dans la chaîne de production, souligne le consultant Ted Dickson (Tak Minerals Consultancy).

 

C.J.

Voir aussi sur:

http://www.indmin.com

http://www.nanchuanminerals.com

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