Samedi, 05 Mars 2016 17:05 | 
MIAMI (MPE-Média) – Préserver les communautés installées à proximité des mines de bauxite et des sites de retraitement des boues rouges issues du traitement du minerai contenant de l’alumine est un des challenges relevés avec succès ces dernières années par l’Institut de la bauxite de Jamaïque, explique M. Parris Lyew-Ayee, son Directeur. Détails.
Les plus grands acteurs historiques du marché de la bauxite sont présents en Jamaïque, ex leader mondial de la production de bauxite et véritable laboratoire et centre d’application terrain du retraitement de sites industriels de décantation de boues rouges et de revégétalisation des ex mares proches des mines et des smelters. Les projets pilotes en cours dans les mines de Noranda à Saint Ann et les ex sites miniers de Rio Tinto Alcan de Kirkvine et Mount Rosser dans deux autres régions de la Jamaïque ont fait l’objet d’une présentation lors du colloque Bauxite & Alumine 2016 de Metal Bulletin à Miami
M. Parris Lyew-Ayee, Directeur de l’Institut de la bauxite de Jamaïque à Kingston (Ph CJ MPE-Media)
Depuis plus de dix ans, l’Institut jamaïcain de la bauxite travaille avec Alcoa, Rusal, Rio Tinto, Noranda, Windalco et quelques autres pour ramener à l’état de nature les espaces utilisés par les groupes miniers pour stocker et faire se décanter les boues rouges, après avoir réussi à réduire totalement les infiltrations constatées il y a plus de 35 ans dans quelques nappes phréatiques.
Recyclage complet des boues rouges
Une des techniques employées consiste à pomper les boues liquides dans les mares rouges, les réduire, les assécher en pleine nature et revégétaliser dans la foulée : “les déchets sont réutilisés pour faire des briques, produire des terres rares dans un site pilote de processing de ces éléments minéraux utilisant le procédé Bayer” explique Parris Lyew-Ayee, directeur de l’Institut de la bauxite de JamaIque.
Bob Cooper (Rio Tinto Alcan) et Shanti Persaud (Jamaica Bauxite Institute) travaillent ensemble à la remédiation des sites miniers et de stockage des boues rouges en Jamaïque, ici à Mount Rosser (ph CJ MPE-Média)
Parris Lyew-Ayee a travaillé avec des équipes hongroises, japonaises, américaines, australiennes pour faire avancer en un temps record ces chantiers situés dans plusieurs sites de l’île, où la population a pu constater les progrès des réhabilitations des ex sites industriels grâce au soutien de l’état jamaïcain et au contrôle permanent des procédés de remédiation et de revégétalisation mis en oeuvre par les compagnies. Un sujet sur lequel nous reviendrons dans notre prochaine lettre à la suite d’un reportage effectué in situ dans la foulée du 22e colloque Bauxite & Alumine de Metal Bulletin.
Contrairement à ce qui se passe en France où le gouvernement se tient actuellement à un attitude de défense passive de l'environnement dans le cadre du dossier des boues rouges de Gardanne et cherche davantage à provoquer l'arrêt de la production locale qu'à favoriser l'émergence des meilleures pratiques - d'ailleurs déjà mises en place en grande partie - le gouvernement de la Jamaïque et l'Institut national de la Bauxite de ce pays sont directement partenaires des groupes miniers exploitant la bauxite pour parvenir à 100% de retraitement écologiquement neutre et même producteur de nouvelles ressources, comme les terres rares ou la culture de variétés de graines et de plantes utiles pour tous.
Christophe Journet
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