PARIS (MPE-Média) – Suite aux difficultés rencontrés par le groupe sidérurgique AKERS en France et en Belgique depuis la fin 2015, la Confédération Générale du Travail métallurgie nous a adressé le point de vue qui suit. Nous le publions ici dans son intégralité.Verbatim.

« Les salariés d’Akers Thionville, Berlaimont ont été placés dans une situation de redressement judiciaire début décembre 2015, mais aussi le site de Liège qui a directement été déclaré en faillite fin décembre 2015, suite au rachat d’Akers AB par Union Electric, opération excluant les sites français et belges.

Un jeu de Monopoly à nouveau scandaleux, qui fait suite à des années de sous investissements sur nos sites. Merci au fonds de pension ALTOR, comme on peut dire merci en France au fonds APOLLO, qui a pompé Ascométal au détriment des investissements.

Fraude à l’échelle Européenne et dumping à l’encontre du traité commercial de l’atlantique nord! Par le biais de cette fusion, les USA vont dicter les prix du marché mondial du cylindre de laminoir puisqu’ils en auront le monopole.

Produits moulés et forgés du même fabricant sur les deux continents (trois avec le secteur Asie/Pacifique).

En cette période d’analyse des scénarios de reprise, les syndicats CGT et MWB-FGTB-SETCa souhaitent réaffirmer leurs exigences, au travers d’une analyse des forces du triangle complémentaire Liège-Thionville-Berlaimont.

Il est inimaginable que les sites de Thionville et Berlaimont, complémentaires dans le processus de production, ainsi que le site de Liège, assurant entre autres la R&D et le M&S des différents sites principalement du produit forgé d’AKERS AB, soient victimes de cette restructuration mondiale.

Ils répondent en effet à un marché pérenne, notamment celui des cylindres forgés, en France et en Europe, et ont la capacité de diversifier leurs productions, avec des équipements et des compétences permettant de fabriquer des pièces haut de gamme, moyennant des investissements sur les deux tableaux.

L'aciérie de Thionville

THIONVILLE possède entre autres, une aciérie électrique capable de couler des lingots, barres et électrodes pour refusion, des cylindres pour Berlaimont, une presse de forgeage de 4000T, des fours de traitement thermique, de l’usinage et une ligne complète permettant la trempe par induction (Fours, MTI et Cryogénie).

BERLAIMONT est l’unité principale d’usinage des gros et moyens cylindres ainsi que des cylindres profilés, ils possèdent également un grand nombre de fours de traitement thermiques ainsi qu’une machine de trempe à eau (Quench).

LIEGE possède un site de production composé d’une presse de forgeage de 2500T, des fours de traitement thermique, une machine de trempe (Quench), un puits de trempe, deux installations de refusion (ESR 1 & 2) capables de refondre de vieux cylindres (ARCELOR et autres) ou des électrodes provenant de Thionville ou d’autres sources d’acier électrique.

Il possède également une troisième installation (prototype R&D) de refusion (ESR 3) appelée ESR annulaire et destinée au rechargement de nuances diverses y compris HSS sur des axes en acier forgé moins élaboré. Cette nouvelle génération de produit est une percée technologique dans la fabrication de cylindres destinés aux finisseurs à chaud

Sur le site de Liège se trouve également, le département R&D ainsi qu’une cellule dépendante du département « Marketing & sales ».

Ces trois sites présentent des atouts non négligeables pour un industriel, avec une clientèle assurée chez de gros producteurs sidérurgiques tels Arcelor Mittal, Asco Industries, Thyssen Krupp, Constellium, Alunorf, TATA, Posco... et bien d’autres. Le savoir-faire et la technicité du triangle Liège-Thionville-Berlaimont est de renommée mondiale.

Cet état des lieux et ces perspectives ont été confirmés dans le rapport du cabinet APEX, répondant à une procédure d’alerte lancée en comité central d’entreprise, rapport délivré en septembre dernier.

Nous considérons ainsi que l’offre de reprise la plus pertinente sera celle qui aura pris conscience des atouts et de la complémentarité des sites Liège/Thionville/Berlaimont, et qui consolidera équipements industriels et compétences, avec de réels engagements d’investissements.

Ces unités de productions font partie d’une filière, celle des aciers électriques et ESR, décrétée stratégique pour l’industrie par la commission d’enquête parlementaire de juillet 2013 en France. Une filière vertueuse, par ailleurs, puisque répondant aux principes de l’économie circulaire, rappelés lors de la COP21 à Paris.

Nous ne pouvons concevoir, dans ce contexte, que le gouvernement Français et la Région Wallonne soient uniquement spectateurs de cette restructuration en cours. Ils doivent, ensemble, créer les conditions pour que les capacités de productions soient intégralement maintenues, et que les financements soient facilités.

Dans le cas où les candidats ne seraient pas à la hauteur des enjeux, une prise de contrôle publique transitoire doit être envisagée. Nous appelons les salariés à se mobiliser sur ces enjeux avec leurs organisations syndicales. »

#FIN#


NDLR – Le communiqué ci-dessus a été publié dans son intégralité dans le respect du point de vue de la CGT métaux sur ce dossier. La Rédaction se réserve le droit d’exprimer des visions différentes émises par d’autres acteurs du dossier par la suite, éventuellement d’émettre une réserve quant au point de vue de marché exprimé par les responsables syndicaux sur ce secteur, très touché par la baisse du taux d’utilisation des capacités de production d’acier en Europe de l’ouest, à la différence de la Russie et de l’Europe de l’Est. Nous respections toutefois l’avis de la CGT et des autres centrales syndicales concernées là comme ailleurs.

PUB_WEB_2016

Retour vers le haut