Mercredi, 01 Juin 2016 13:04 | 
BERLIN (MPE-Média) - 3e et dernier jour de la Convention mondiale du Bureau International du Recyclage, dont le Conseil environnemental se penche sur les effets pratiques du paquet économie circulaire européen et les compare aux règles des autres régions du monde. Détails.
Le Conseil Environnemental du BIR en réunion à Berlin avant la clôture de la 135e Convention (Ph CJ MPE-Média)
Après approbation des derniers rapports de cette instance qui réunit des délégués environnement d'Europe, d'Asie Chine incluse, d'Inde, du Japon, de Turquie, des Etats-Unis, son Président Olivier François (groupe Galloo, France) a réouvert ce nouveau point d'étape sur la résistible progression des règles environnementales appiquées au commerce international des déchets lors de leurs collecte, transport, retraitement et réexpédition d'un continent à l'autre, avec des différences qui subsistent encore dans chaque région du monde d'un pays à l'autre.
Des outils existent pour contrôler les cargaisons de scraps, déchets, matières à recycler en tout genre, incluant ceux classés déchets dangereux. Des statistiques commençent à voir le jour de façon suivie et vérifiée à propos des volumes de chaque catégorie, au même titre que pour les ressources et produits primaires.
Evolution des indices moyens des prix de la ferraille en Allemagne (source BDSV)
Toutefois, le paquet économie circulaire européen présente l'inconvénient de faire s'écarter ces activités des normes structurelles de marché, de renforcer les droits des collectivités locales sur les groupes privés, au bénéfice unique des oligopoles du recyclage, résume Sebastian Will (BVSE, l'organisme allemand qui fédère les activités liées au traitement des nouvelles matières premières issues du recyclage).
"Les municipalités dérivent de leur tâche historique de collecte des déchets vers une position de monopole sur ces activités", déclare Daniela Entzian, délégué du BDSV, la Fédération allemande des recycleurs de ferrailles d'acier.
Le respect des normes tient du parcours du combattant
Là comme ailleurs, concilier durabilité des procédés de transformation, rentabilité et respect des normes tient du parcours du combattant, d'autant que les intérêts des uns (le secteur privé) et ceux des autres (les collectivités, des petites communes aux pays) sont encore loins d'être les mêmes. Le cycle de vie des matières est pourtant le même pour tout le monde!
L'origine des déchets de métaux doit être vérifiée systématiquement (Ph SD VDM)
S'ajoute à cela depuis peu la gestion particulière obligatoire en Europe des ressources issues de pays en guerre, dont la traçabilité doit être assurée, la lutte contre le financement occulte de milices armées à l'étranger, celle du contrôle qualité des métaux rares ou précieux comme le tantale, l'or, les règles particulières pour le platine, le palladium, l'argent, le cobalt, le cuivre, le molybdène et la gestion associée des risques inhérents à chaque minerai, matière ou déchet de ces produits, explique Ralf Schmitz, directeur général de la Fédération allemande des métaux (VDM), organisme partenaire du BIR.
"La discussion avec les politiques de Bruxelles peut ainsi être très longue", ironise Ralf Schmitz, expliquant comment ses échanges récents avec la Confédération européenne des industries du recyclage (EurRIc) lui ont parfois permis d'avancer sur ces dossiers.
Dans une période jugée plus difficile pour ces activités du recyclage d'un point de vue économique, comme en témoigne Daniela Entzian (BDSV) en parlant de la baisse des volumes de scraps d'acier en Allemagne. Ce pays consomme plus de 10 Millions de tonnes de ferrailles mélangée à du minerai de fer et du charbon à coke pour produire plus de 42 Mt d'acier, ce qui frôle la performance.
Christophe Journet
Nous reviendrons sur cette convention dans notre prochaine lettre accessible sur adhésion .
Voir aussi sur:
http://www.bdsv.org/index.php?sid=11
http://www.metallhandel-online.com
