RIO DE JANEIRO (MPE-Média) – Envoyé spécial : La conférence annuelle d’ALACERO, l’association sud-américaine des producteurs d’acier s’est poursuivi ce mardi 25 octobre 2016 en conférence de presse avec les dirigeants d’ALACERO, son Président Jefferson De Paula (AcelorMittal) et son Directeur général Rafaël Rubio évoquant le contexte régional du secteur de l’acier et ses liens avec le reste du monde. Synthèse.

Le scénario économique présenté par MM. Rubio et Da Paula part d’un niveau faible de reprise mondiale économique (3,4%) sur fond de décélération chinoise : « L’Amérique latine se stabilisera en 2017 après la grande crise récente. Nous anticipons une reprise à près de 1,6% en 2017 de la croissance du PIB régional contre – 0,6% cette année. »

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GD : MM Jefferson Da Paula et Rafaël Rubio, respectivement Président et Directeur général d'ALACERO (Ph CJ MPE-Média)

Le manager d’ALACERO Rafaël Rubio met en exergue le contraste entre les alliances commerciales régionales et les échanges avec les autres régions du monde, dont la zone nord-américaine. Puis il compare le niveau de la consommation apparente d’acier en Europe (154,8 Mt cette année), en Amérique du nord (109,0 Mt), en Amérique latine (64,8 Mt) et il note que les capacités installées de production d’acier continuent à augmenter dans le monde, en particulier en Chine où les surcapacités connues s’élèvaient à 61% en 2015 (453 Mt sur 739 Mt pour le monde) alors que celles de l’Europe s’élèvaient à 9% (63 Mt tout de même), l’Amérique latine ayant vu ses exportations continuer à augmenter jusqu’à 84 Mrds$ en 2014, malgré une poussée des importations d’acier chinois dans la zone jusqu’à 9,4 Mt répertoriées en 2015.

 

44 plaintes anti-dumping instruites en Amérique latine

« Il faut regarder le cas du Mexique, premier exportateur de produits finis de la région, mais aussi quels sont les pays qui ont pris ou non des mesures anti-dumping contre la Chine », poursuit M. Rubio : 8 actions en cours contre la Chine en Amérique latine, 36 à l’étude sur un total de 56 actions tous pays d’origine confondus.

La consommation d’acier de l’Amérique du sud devrait augmenter à nouveau de 3,6% en 2017 (67,2 Mt) contre une baisse estimée à – 6,5% en 2016 (64,8%). D’où les constats d’ALACERO : les gouvernements de la zone doivent lancer des réformes structurelles pour stimuler une croissance plus durable et soutenable, tandis que les industriels de l’acier devront se concentrer davantage de leur côté sur leur compétitivité, l’industrialisation des pays, la définition d’une stratégie d’ensemble contre les importations d’acier chinois (dont les surcapacités doivent être réduites) ; enfin réformer la chaîne de valeur des industries de l’aval, du secteur manufacturier client des aciéries.

 

Les réponses à nos questions de Jefferson Da Paula, Président d’ALACERO

MPE-Média - Quid de la digitalisation des industries de l’acier en Amérique latine ? Avez-vous un objectif de développement des « big datas » pour booster l’efficience des aciéristes et leur connaissance du marché ?

 

JDP – A propos du développement des nouvelles technologies informatiques, je peux parler d’ArcelorMittal, plutôt que des autres compagnies, car à mon opinion nos usines sont très bien placées par rapport aux « IT », mais nous devons toutefois progresser enore pour notre compétitivité. Nous avons besoin de mettre à jour nos équipements, nos forces de production, d’avoir une meilleure connaissance de la demande clients. Nous ne pouvons pas vraiment parler pour toute l’Amérique latine, mais de nos jours la question des pratiques commerciales irrégulières provenant de Chine est vraiment très importante à nos yeux.

 

MPE-Média - La montée en puissance des mesures anti-dumping ne risque-t-elle pas de freiner les échanges globaux au lieu de protéger vraiment les producteurs sud-américains, comme les européens d’ailleurs ?

 

JDP – A propos de la Chine, mon opinion est que les compagnies chinoises ne sont pas des compagnies privées, ce sont des compagnies étatiques, les informations que nous avons ici à ce propos prouvent que la multiplication des filiales chinoises mélange les données et peut induire les politiques en erreur. Nous sommes très intéressés, très concernés par la question de l’acception ou du refus du statut d’économie de marché à la Chine cette année par les politiques sud-américains, américains, européens.

 

Propos rapportés par C.J.

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Voir aussi sur :

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Mis à jour (Jeudi, 27 Octobre 2016 09:31)