EDITOPARIS (MPE-Média) – Tout est question de stratégies, qu’il s’agisse du choix des matières que l’on achète, du moment où on décide de les acheter ou de différer l’achat, mais aussi, lorsqu’on observe le paysage des milieux d’affaires et l’évolution des choix et tendances technologiques, pour l’énergie notamment, tout est question d’opportunités.

ArcelorMittal est en train de confirmer son statut de groupe minier de taille moyenne à l’échelle planétaire sans progresser véritablement dans sa spécialité, l’acier, pour laquelle il vient de « poster » comme disent les anglais un light 0,8 million de tonnes d’acier brut de mieux sur un an en 2011 et un petit +0,9% d’augmentation de ses ventes d’acier mondiales en 2011.

 

Par Christophe Journet, Rédacteur en chef de MPE-Média

Les J.O. de Londres tomberont à point pour rappeler aux sportifs du monde entier qu’ArcelorMittal, sponsor officiel de l’événement et généreux donateur d’une monumentale sculpture en acier à la ville de Londres, existe à domicile.

Le PDG d’ArcelorMittal Lakhsmi Mittal anticipe à nouveau 10% de croissance de ses activités minières en 2012, l’intégration verticale devenant pour le leader global de l’acier la condition sine qua non d’une poursuite de sa conquête de la planète des consommateurs d’acier, d’aciers alliés, d’aciers spéciaux. Mais il freine des quatre fers ses investissements historiques dans l’acier, laissant en souffrance ses moyens de production européens sans pour autant parvenir à s’installer dans les pays émergents es qualité de producteur-fournisseur.

Prix et… marchés

Vallourec, dont nous attendons les résultats 2011 d’ici à la fin février, surfe sur une stratégie analogue mais beaucoup plus intégrée, en produisant son propre minerai de fer au Brésil pour ses propres unités de production de tubes premium et en achetant le complément « au prix du marché », lequel repart doucement à la hausse après le nouvel an chinois. Tout est question de prix du marché, ArcelorMittal s’obligeant à ne pas déroger à la règle lorsqu’il approvisionne ses propres aciéries aux marges déjà exsangues, à Dunkerque comme à Fos-sur-Mer.

Restockage chinois en minerai de fer

Les stocks de minerai de fer à 62,5% en teneur importés et comptabilisés dans les grands ports maritimes chinois ont atteint 100,12 millions de tonnes durant la semaine du 30 janvier au 6 février, soit 1,99 million de tonnes supplémentaires par rapport à la semaine précédente, annonçait récemment Chine Nouvelle, confirmant une hausse de 2 à 3 points de son indice de prix. Une tendance que les analystes voient se poursuivre avec la hausse de la demande saisonnière en matières premières sidérurgiques, ce qui amènera sans doute le producteur US de charbon à coke Patriot Coal à rouvrir les mines fermées à la fin 2011 « en attendant une meilleure demande ».

Record de consommation d’énergie

Tout est question de stratégie aussi pour la production d’énergie : la France, qui vient de battre un nouveau record historique de consommation d’électricité le 7 février au soir, redevenant durant quelques jours importatrice nette d’énergie achetée à l’Angleterre et à l’Allemagne, accélère depuis quelques mois ses projets éoliens offshore, bientôt confiés aux majors du genre, capables d’installer des fermes marines d’éoliennes sur cinq sites différents au large de nos côtes.

Grenouille

Là aussi, il s’agira de ne pas manger la grenouille, car les experts français et britanniques qui conseillent les postulants au royaume des vents de la mer reconnaissent que l’énergie éolienne offshore est encore trop coûteuse.

Constat difficile : mais aussi opportunité pour le nucléaire civil, que l’expérience d’ITER à Cadarache devrait sécuriser davantage dans les années à venir, souhaitons-le, au moment où le Président de la République vient d'afficher son souhait de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires actuelles pour tenter de limiter la hausse des coûts de l'énergie.

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Mis à jour (Samedi, 29 Octobre 2016 15:32)