PARIS (MPE-Média) - Une nouvelle étude d'envergure sur les bénéfices environnementaux du recyclage était présentée ce 31 mai à Paris par les cadres de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et de la Fédération des entreprises du recyclage (FEDEREC), centrée sur la nécessité d'analyser le cycle de vie des matières premières et issues du recyclage. Détails.

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GD : Manuel Burnand, DG FEDEREC, J.-P. Carpentier, Pdt FEDEREC, Bruno Lèchevin, Pdt ADEME (ph MPE-Média)

Le recyclage permet d'économiser en France jusqu'à 22,5 millions de tonnes (Mt) de CO2 er de créer plus d'emplois que l'enfouissement des déchets. Amplifier sa pratique permettra de doubler ce chiffre et de réduire de 44 Mt les émissions de carbone, expliquent ensemble les présidents de l'ADEME et de FEDEREC Bruno Léchevin et J.-Philippe Carpentier. 22,5 Mt de CO2 est l'équivalent des émissions annuelles de l'aviation civile! Le gain en énergie du recyclage français représente 124 TWh, soit la production de 18 réacteurs nucléaires de 7 TWh chacun.

L'étude initiée fin 2015 par FEDEREC et réalisée récemment sur deux années par RDC Environnement (Bruxelles) et contrôlée par Deloitte est basée sur l'analyse du cycle de vie des matières. Elle va être présentée prochainement dans toutes les régions administratives françaises, mais aussi à la Commission européenne.

Un logiciel ad hoc a été créé dans ce cadre par RDC afin de permettre l'évaluation environnementale du recyclage au cas par cas, dans les entreprises, les collectivités, les territoires, pour chaque matière concernée et chaque filière de déchets (VHU, DEEE, Emballages, etc.).

 

Une photographie du recyclage français et de ses impacts

Cofinancée par l'ADEME et FEDEREC, l'étude sur les "impacts environnementaux du recylage" se veut être une "photographie du paysage français du recyclage" et de ses impacts positifs sur l'environnement, explique Jean-Charles Caudron (ADEME), en charge du projet. Elle aura coûté environ 120 000 euros financés à moitié par les deux partenaires. FEDEREC finance cette année un complément d'étude : "nous allons aussi vendre une formation à l'emploi du logiciel, prise en charge par les organismes professionnels et OPCA", précise Manuel Burnand, Directeur de FEDEREC.

L'effet de serre et la consommation d'énergie primaire sont au centre de cette étude ainsi que les grandes étapes du recyclage de la collecte aux semi-produits et produits en aval. Issue de deux années d'investigations croiséesd, cette étude porte sur une dizaine de matériaux, métaux ferreux et non ferreux, papier, carton, verre, plastiques (PEHD, PET), textiles et granulats. Elle observe la collecte, le tri, le transport, la production de matières intermédiaires en mesurant les émissions de CO2 et les autres impacts de la filière.

Le seul recyclage des ferrailles représente l'économie des émissions de 10 hauts fourneaux en activité. Pour le cuivre, une tonne du métal rouge recyclé économise 82 fois plus de minerai primaire ; le recyclage d'aluminium économise 14 fois moins de CO2. Idem pour les textiles, le verre, le papier et les cartons.

"Les chiffres montrent clairement le gain réalisé en réduction des émissions de CO2 et en énergie", conclut le directeur général de FEDEREC Manuel Burnand qui ajoute que l'outil qui a permis de faire cette étude, mis au point par RDC Environnement, sera traduit en anglais et diffusé à l'international très prochainement.

"Tous les signaux sont positifs. Il y a encore des freins mais cette étude va contribuer à les identifier et à les lever", conclut le Président de l'ADEME. 

 

Christophe Journet

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