SAINT-BARTHÉLEMY D'ANJOU - PARIS (MPE-Média) - Plus d'une trentaine de journées concernées par un préavis de grève émis par une intersyndicale de la SNCF d'avril à juin 2018 vont nous obliger de réduire  à compter de ce mardi 3 avril notre couverture de certains évènements pourtant essentiels dans notre métier, faute d'alternative possible en temps réel via d'autres moyens de transport. Nos lecteurs sauront nous en excuser. Détails des dates ci-après.

EDITORIAL

Le comble pour un journaliste spécialisé dépendant des moyens de transports interurbains à grande vitesse ou à vitesse normale, payant relativement cher un abonnement SNCF pour circuler dans "la France entière" et payant plusieurs milliers d'euros l'an à la Société Nationale des Chemins de Fer Français pour se rendre aux quatre coins de l'hexagone et à Paris afin de rendre compte des activités économiques qui concernent les professionnels français ou étrangers, c'est de devoir y renoncer parce qu'un appel à la grève très suivi il faut le dire a supprimé pour des raisons qu'il juge plutôt légères les TGV sur lesquels il comptait cette semaine pour aller couvrir un salon sur l'hydrogène, rencontrer d'autres sources d'information, bref, faire son propre travail.

Le sémiologue Roland Barthes écrivait voici quelques décennies qu'il ne faut pas "opposer les grévistes aux usagers". Mais force est de constater que depuis plus de cinquante années, les motivations des grévistes ont beaucoup changé. Ce qui relevait autrefois souvent de la simple nécessité pour obtenir des dirigeants de ce pays des changements positifs relève dans ce cas précis du mouvement de grève contre la réforme de la SNCF d'un bras de fer tenté au détriment de ceux qui payent les grévistes. Et ce, sans que les centrales syndicales aient fait connaître leurs propositions pour sortir des problèmes sociaux et économiques rencontrés. Cela nous semble effectivement tenir de la simple prise d'otage de l'usager, des usagers professionnels que nous sommes, sans parler des familles pour les dates de congés figurant dans l'agenda des jours de grève annoncé courant mars. Une prise d'otage que nous payerons tous trop cher, beaucoup trop cher quoiqu'il arrive.

 

La SNCF a droit à une dette, pas les SAS de presse en ligne!

Pour nous qui travaillons depuis des années à la création et la pérennisation d'une offre d'information professionnelle de qualité et de service privé ou public, selon les cas, offre appréciée et reconnue par plusieurs grands groupes industriels, par la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, par plusieurs leaders syndicaux concernés par ce mouvement social, cette grève qui intervient à un moment délicat de notre propre agenda de développement aura des conséquences économiques évidentes et bien sûr négatives : report de rendez-vous avec nos sources, nos adhérents et clients, délais pour obtenir des entretiens, voyager en France et à l'étranger, risque de perte de recettes d'ici à l'été prochain, bref, ce mouvement social qui n'est pas justifié à notre sens va nous coûter cher à tous, alors qu'aucune décision n'a été prise par le gouvernement de M. Edouard Philippe venant tout juste d'engager les négociations à partir d'intentions à débattre, alors que nous ne bénéficions d'aucun avantage comparable à ceux dont jouissent les roulants et une partie des autres personnels de la SNCF. Nous aimerions bien disposer des 4 000,00 euros nets mensuels perçus par de nombreux conducteurs de TGV français avec moins d'ancienneté que nous dans notre métier. Mais notre entreprise n'a pas le droit de créer de la dette. La SNCF, si, ne serait-ce que pour acheter pour plus de 5 à 8 milliards d'euros de matériels annuels pour la seule maintenance des voies, pour plusieurs milliards d'euros de renouvellement des rames de ses trains, ou pour payer l'énergie qu'elle utilise au quotidien, etc.

Notre société de presse encore en fin d'amorçage génèrait dans son bilan annuel 2016 une dette pourtant très minime au regard de ses recettes - quelques milliers d'euros à peine - comparée à celle de la SNCF chiffrée en milliards d'euros annuels, mais nous avons pris par nécessité l'an dernier des mesures drastiques pour réduire nos charges (57% à payer à l'URSSAF sur les seuls salaires bruts, c'est 30% de plus qu'en Allemagne, tout à fait excessif soit dit en passant), calmer notre banque et sortir autant que faire se peut notre SAS de ce risque pour son avenir.

 

Des trains de fret privés grillent des feux rouges

Il serait donc strictement normal que les dirigeants de la SNCF, l'Etat comme son PDG, puissent mettre en oeuvre sereinement et dès que possible un plan de retour à la profitabilité de ce groupe, au moment où la fin du monopole des transports ferroviaires engendre d'autres risques concurrentiels évidents. Et des risques de sécurité des usagers, puisqu'il apparaît qu'il arrive que des trains de fret privés "grillent des feux rouges sur les voies utilisées par les TGV qu'ils bloquent de fait", nous a expliqué récemment un contrôleur, ce qui n'excusera en aucun cas les grévistes pour le préjudice qu'ils nous causent dès à présent, nos trains de cette semaine étant purement et simplement supprimés. Oui à la concurrence, mais certes pas n'importe comment!

Le climat social semblait s'améliorer en France depuis la dernière élection présidentielle de 2017, pour le plus grand bien de notre économie, donc des revenus de l'ensemble des français et la meilleure santé de leurs entreprises. Nombre de citoyens d'autres pays souhaiteraient pouvoir en dire autant. Or nos centrales syndicales utilisent de nouveau la loi du rapport de force au détriment des usagers français et européens voir venant d'autres pays - l'annonce des syndicats de pilotes d'Air France de grèves perlées pour obtenir encore plus de salaires nous semble appartenir à la même culture égoïste et dérisoire - qui finiront par choisir d'autres façons de se déplacer à l'avenir, encore plus facilement dans un monde où le télé-travail est possible, même s'il prive les professionnels des rendez-vous directs indispensables en terme de qualité et d'efficacité dans certaines phases contractuelles. 

Souhaitons néanmoins une sortie rapide de ce conflit social à haut risque pour la France, au moment où d'autres dangers beaucoup plus sérieux affectent notre pays et l'Europe, confrontés à des tensions internationales politiques et économiques qui ont déjà pour conséquence un léger coup de frein à notre croissance depuis janvier 2018, confirment plusieurs de nos sources. A notre connaissance, 36 jours de grève des roulants SNCF devraient générer un déficit d'exploitation supérieur au milliard d'euros. Ce qui légitimerait un dépôt de bilan dans de nombreux cas, pour une société dont la dette cumulée et reportée d'une année sur l'autre approche déjà les 50 milliards d'euros.

 

Christophe JOURNET

RÉDACTEUR EN CHEF DE MPE-MEDIA

 

 LE CALENDRIER DES DATES ANNONCÉES PAR L'INTERSYNDICALE DES CHEMINOTS

ATTENTION : ces préavis de grève peuvent évoluer en fonction des discussions en cours avec le gouvernement

GREVE-SNCF

(Source 

http://www.linternaute.com/sortir/magazine/1400252-greve-sncf-les-perturbations-de-ce-mardi-3-avril-2018-en-direct/)

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Mis à jour (Jeudi, 12 Avril 2018 10:16)