PARIS (MPE-Média) - Les industries et activités liées au secteur de l'énergie, très sollicitées durant la vague de froid cet hiver, ont permis à la production industrielle française de rester en hausse de 3% en février au lieu de risquer un plongeon en-dessous de zéro. C'est la première leçon : la croissance française est légèrement supérieure à celle de la zone euro. Et la courbe des carnets de commande est toujours ascendante sur le moyen terme et depuis 2010.

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Les mêmes énergies, pétrole et renouvelables en tête, donnent des sueurs froides par l'augmentation de leurs coûts respectifs,en hausse supérieure de beaucoup à celles des métaux et du travail. C'est la deuxième leçon : il faut apprendre à vivre avec, cela ne changera pas. L'équation entre les coûts des matières permières industrielles et les prix qui en découlent pour les utilisateurs finaux comporte toujours une inconnue, dont la valeur tient toute entière dans la capacité des entreprises et des ménages à absorber ces hausses de prix, ce qui pose encore question.

On le voit bien à observer la prudence résiduelle chez les dirigeants lorsque ceux-ci établissent leurs prévisions 2012 et 2013, quand bien même la plupart des grosses PMI-PME disent presque toutes avoir passé le cap de la crise financière de 2008 et dégager assez de profits pour se développer, une fois payés les frais de maintenance et les achats.

Davantage d’ambition

On le constate bien en écoutant les responsables des fédérations et groupements industriels réclamer davantage d’ambition politique et d’intelligence des marchés aux candidats à la Présidence de la République, comme l’a fait Pierre Gattaz, le président du GFI courant mars.

Ces décideurs expriment une grande déception à voir ces prétendants occuper l’espace médiatique en s’évertuant à critiquer et à dévaloriser les projets exprimés par leurs concurrents plutôt qu’en leur présentant un projet politique digne de ce nom, susceptible de restaurer la confiance domestique et de les soutenir « abroad ». Ils appellent de leurs vœux une vraie gouvernance économique européenne, une refonte de la fiscalité du travail, de l’oxygène pour le tissu industriel, des grands donneurs d’ordres à leurs sous-traitants, confrontés à la hausse des prix des matières premières, qui sont toutes impactées par celle des coûts des énergies, classiques comme renouvelables et qui augmenteront encore, tirées par la demande globale.

Pas de miracle à attendre

Aucune solution miracle ne peut être espérée sur ce plan : sortir ou non du nucléaire est un faux problème face à celui du retraitement ou de l’enfouissement des déchets, thème d’un prochain débat national prévu en 2013. Il faudra développer dans le même temps la recherche sur le stockage de l’énergie, accomplir la « transition énergétique » pour parvenir à contenir ces coûts à moyen terme, à créer une société durable à long terme. Et faire des activités du recyclage le pendant strict des activités primaires.

Il faudra créer et fabriquer de nouveaux aciers spéciaux à Florange ou ailleurs ; des nouvelles familles de métaux non ferreux, aluminium en tête, pour augmenter nos parts de marchés dans les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique ; consolider le secteur des biomatériaux pour contrer la hausse du pétrole. Une condition sine qua non pour que le prochain Président de la République puisse continuer à représenter dignement la France en Europe et dans le monde.

Ce jour-là, l’Allemagne et l’Angleterre parleront du « modèle français » et l’Asie et les Etats-Unis n’instrumentaliseront plus la crise de l’eurozone tout en profitant de la faiblesse du dollar ni de celle du yuan pour conforter leurs propres positions à l’export, comme c’est le cas aujourd’hui.

Christophe Journet

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Mis à jour (Jeudi, 27 Octobre 2016 14:47)