PARIS (MPE-Média) – L’exploitation de ses ressources en terres rares, ces 17 éléments minéraux devenus de plus en plus cruciaux pour les grandes industries automobile, aéronautique, high-tech et électronique de pointe, est de nature à renforcer « le poids et l’influence politique du pays », déclare la Chambre de Commerce du Canada dans un rapport intitulé « Les gisements canadiens de terres rares peuvent procurer une avance compétitive conséquente ».

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Stock de terres rares en Chine (ph SD MPE-Média)

Les dirigeants de la Chambre de Commerce du Canada évoquent dans un rapport inédit et présenté aux industriels « une opportunité pour le Canada d’augmenter son poids économique en développant un secteur de plus en plus considéré comme le pétrole du XXIe siècle ».

 

206 milliards de dollars

« Le Canada dispose de près de 1,1 milliards de livres de terres rares prises dans des gisements de schistes ardoisiers (situés dans l’Alberta), d’une valeur estimée à 206 milliards de dollars. De plus, plusieurs autres mines canadiennes disposent aussi d’un important potentiel en la matière », explique le PDG de la Chambre Perrin Beatty.

M. Beatty fait aussi référence aux actions des Etats-Unis, de l’Europe des 27 et du Japon visant « à contrebalancer le monopole chinois dans ce domaine, pour lequel le Canada dispose d’une position tout à fait enviable».

Les gisements authentifiés dans les strates schisteuses noires de l’Etat de l’Alberta, jusqu’ici difficiles à exploiter sans utiliser des quantités importantes d’arsenic et de dérivés du cyanure pour traiter les minerais sont à présent accessibles grâce à des technologies moins onéreuses et respectueuses de l’environnement utilisant l’eau, l’air et certaines bactéries (bioheap leaching), précise le rapport de la Chambre de Commerce du Canada.

Selon le même rapport, plusieurs autres mines canadiennes représentent des potentiels importants : le projet Avalon Rare Metals Nechalacho Rare Earth Elements dans le nord-ouest, le projet du Great Western Minerals Hoidas Lake dans le nord du Saskatchewan, celui du Midland Exploration dans l’Ytterby, la mine Eco Ridge’s Resources d’uranium et de terres rares de Pele Moutain près du lac Elliot, la propriété de Matamec Exploration’s Zeus dans la région québecoise de Temiscamingue.

 

Les projets cités par le Canada

D’autres projets de terres rares sont cités dans le rapport don’t celui de Quest RE Minerals du Strange Lake et Misery Lake au nord-est du Québec, Welsford REE dans le New Brunswick, Cross Hills, Louil Hills REE et Kirrin Resource’s Exploration Projects dans le Newfoundland, le Labrador et le Québec, enfin le projet Forum Uranium’s North Thelon dans le Nunavut, région connue pour ses ressources en minerai de fer.

Ces annonces de la Chambre de Commerce du Canada font suite à celles de l’Union Européenne et de quelques-uns des Etats de l’UE qui ont entrepris de relancer prospection et exploitation des ressources en terres rares dans leurs territoires, notamment l’Allemagne qui s’est donné de cinq à dix ans pour entrer en production, et la France qui dispose de gisements autour desquels des investigations complémentaires ont été commandées par le gouvernement en lien avec les recherches menées par le Comité des Métaux Stratégiques (COMES) et son président M. François Bersani et celles déjà actées par le Bureau des Recherches Géologiques et Minières (BRGM) lors d’un colloque récent à Orléans, organisé par le Studium.

Christophe Journet

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Mis à jour (Jeudi, 27 Octobre 2016 14:30)