PARIS (MPE-Média) – Le groupe Saint-Jean Industries est en train de consolider et d’organiser sa reprise de la Fonderie du Poitou Aluminium, l’ex fonderie sous-traitante automobile mise en redressement l’an dernier par le groupe Montupet et devenue récemment Saint-Jean Industries Poitou, basée à Ingrandes-sur-Vienne. Entretien avec son PDG M. Emile Di Serio.

« La FDPA sort d’une longue histoire, mais il y a une volonté forte du personnel d’agir pour faire en sorte que la société reprenne confiance et vie. La visibilité qui nous a été donnée par Renault grâce à la confirmation de commandes pluri-annuelles va nous permettre de recouvrer la confiance, de restaurer la communication, de rassurer les personnels. Et donc la confiance avec les clients », déclare à MPE-Média M. Emile Di Serio, le PDG du Groupe Saint-Jean – Industries (SJI) basé dans le Rhône.

Le plan de reprise est en cours : « 393 personnes seront reprises et environ 60 personnes vont quitter l’entreprise : les montants des primes sont toujours en cours de discussion. La Région contribue à son niveau pour le fonds de chômage partiel. Nous voulons construire, tourner la page, diversifier à la fois les techniques et les méthodes du site, pour faire bénéficier la FDPA des atouts de SJI », continue M. Di Serio.

Pour ce dernier, la réflexion a été menée sur plusieurs axes : « nous avions deux intérêts, la culasse auto, une pièce avec une implication distincte de nos produits chez Saint-Jean maison mère, mais qui utilise les mêmes techniques déjà en oeuvre chez nouspour d’autres produits. C’est donc une diversification produit. D’autre part, Renault représentait jusqu’ici pour Saint-Jean une part minime de près de 1,3% du CA et grâce à l’activité de Saint-Jean Poitou, Renault va devenir un client majeur pour l’ensemble du groupe, représentant autour de 50 M€ sur un total de 250M€, soit près de 20% du total », explique le PDG de SJI.

Un million de culasses par an

Saint-Jean Industries peut à présent compter à l’issue des discussions autour de son projet de reprise sur des engagements qui vont de l’achat de 600.000 à 1 million de culasses l’an en 2015 pour des moteurs européens, tout en aluminium, primaire ou secondaire, selon les cas.

« L’avantage du site du Poitou, c’est son autonomie tant sur le plan de la fabrication que du développement et nous avons prévu un transfert de technologie, pour l’alu granité, ainsi qu’une possibilité d’implanter un process dit de lost foam, le même principe que la cire perdue mais avec du polystyrène à la place de la cire », détaille M. Di Serio.

Egalement, le groupe Saint-Jean Industries va mutualiser les achats de matières, les démarches commerciales et amener des process d’amélioration continue en production.

Interrogé sur un éventuel parallèle avec la reprise de la Société Bretonne de Fonderie du Morbihan (SBFM) par Renault voici deux ans, M. Di Serio voit la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnements pour les constructeurs: « Renault a intégré la SBFM par nécessité, mais là, ce n’était vraiment pas leur intérêt. Les choix sont différents d’un constructeur à l’autre. Volkswagen a décidé d’investir dans des capacités en fonderie pour éviter le risque, de mitiger en ayant une partie intégrée, une partie en sous-traitance », illustre-t-il.

Labellisé fournisseur majeur par PSA en 2012, SJI travaille à l’international en Europe, aux Etats-Unis et dans de nombreux autres pays pour un nombre croissant de clients finaux dans l’automobile. M. Di Serio explique que cette labellisation va aussi amèner son groupe à discuter d’international, de la R&D, de partenariat stratégique avec le constructeur français qui va inscrire dans la durée une logique de plus en plus gagnante de part et d’autre.

Saint-Jean Poitou en profitera aussi

« C’est encore quelque chose de récent pour nous, même si nous travaillons depuis longtemps pour PSA. Ce qui est clair, c’est que la fonderie Saint-Jean Poitou en profitera aussi. C’est une chance de plus dans la reconquête de la confiance en interne comme en externe», ajoute M. Di Serio.

Interrogé sur le devenir de la fonderie MBF de Saint-Claude, autre société sous-traitante de Renault et de PSA en difficulté dans la période, dans le Jura, M. Di Serio confirme avoir été consulté par les responsables du dossier, mais avoir décliné l’offre de regard sur le dossier ayant d’autres sujets en cours.

Parmi les autres réflexions en cours au siège de l’entreprise, SJI étudie la possibilité d’ouvrir son propre service d’achats. SJ I achète surtout de l’aluminium primaire, mais augmente ses achats d’aluminium en seconde fusion régulièrement pour diversifier ses ressources en amont et mieux réguler ses budgets d’achats, au regard de l’élargissement de son périmètre humain et en production.

Christophe Journet

Voir aussi sur:

www.st-ji.com

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Mis à jour (Jeudi, 27 Octobre 2016 14:22)