PARIS (MPE-Média) – Bernard Bigot, dirigeant du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) a animé un petit déjeuner débat organisé par la Fondation Concorde courant avril à Paris, insistant sur la nature des enjeux du mix à venir pour la production d’énergie et détaillant quelques-unes des grandes étapes à franchir pour réussir la transition énergétique dans les années à venir. Extraits choisis.

« Tout d’abord, je crois qu’il faut comprendre les arguments des opposants au nucléaire, les prendre au sérieux pour pouvoir leur répondre correctement », a expliqué Bernard Bigot aux membres de la Fondation Concorde, notant que « l’opinion publique française défend le nucléaire, mais que 98% des journalistes sont plus proches des antinucléaires ».

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Bernard Bigot, président du CEA (au centre, en compagnie des adhérents de la Fondation Concorde, ph CJ MPE-Média)

Apprendre à stocker l’énergie

« Il faut apprendre à stocker l’énergie et favoriser rapidement le développement des réseaux intelligents de répartition d’électricité, les fameux smart grids. Il existe de nombreuses possibilités dans le domaine du stockage de l’énergie, il est possible de coupler des énergies renouvelables et des énergies classiques pour stocker de l’énergie dans de bonnes conditions. Pour cela aussi il faudra de la continuité. La chance du nucléaire, c’est qu’il peut garantir un prix stable pour au moins trente ans, le temps d’apprendre à démanteler les anciennes centrales, et de réussir les recherches bientôt engagées au centre ITER de Cadarache où la démonstration d’une nouvelle forme d’utilisation du nucléaire à très grande échelle avec très peu de carburant fissible (350 kg par an au lieu de 20 tonnes, par exemple) pourra être réalisée », poursuit Bernard Bigot.

« Les chercheurs et les ingénieurs doivent travailler davantage ensemble : le CEA dispose à présent d’un portefeuille de 30.000 familles de brevets sur ces questions dont 1.600 brevets sont aujourd’hui actifs seulement. Je crois que la France est trop penchée sur le fondamental, il est temps de nous occuper aussi de la pratique », précise le président du Commissariat à l'énergie atomique.

Recueilli par C. Journet

www.fondationconcorde.com

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Mis à jour (Jeudi, 27 Octobre 2016 13:29)