PARIS (MPE-Média) – La note de crédit du premier aciériste mondial ArcelorMittal a été confirmée au niveau BBB-/A-3 sous perspective négative par l’agence de notation anglo-saxonne Standard & Poor’s (S&P) ce jeudi, sur fond de difficultés à réduire sa dette et sous condition d’y parvenir conformément aux engagements de ses dirigeants à mettre en place les ajustements financiers nécessaires. S&P anticipe un contexte morose en Europe jusqu’en 2013 et un prix moyen du minerai de fer à 120 dollars/tonne.

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Siège d'ArcelorMittal à Luxembourg (ph S ArcelorMittal) 

« L’affirmation reflète notre confiance dans la capacité d’ArcelorMittal à réduire son ratio d’endettement à 25% du niveau de ses capitaux opérationnels d’ici à 2013», précise S&P qui a calculé que cela suppose une réduction substantielle de sa dette nette à près de 30 milliards de dollars pour des bénéfices opérationnels nets de 6 à 7 milliards de dollars l’an d’ici à 2013.

S&P remarque qu’ArcelorMittal était en dessous de ses attentes durant les six derniers mois à raison d’un résultat net hors charges et amortissements de 3,4 milliards de dollars, ne lui permettant pas de continuer à réduire sa dette, malgré les reventes de Mac Arthur Coal et du producteur d’acier turc Erdemir au cours de la même période.

S&P relève que la dette d’ArcelorMittal réajustée fin mars s’élevait à près de 41,1 milliards de dollars et sa dette nette reportée à 24 milliards de dollars. S&P anticipe un résultat net hors charges (EBITDA) 2012 proche de 8-8,5 milliards de dollars pour ArcelorMittal, dans un contexte macroéconomique européen qualifié de «morose» par l’agence – qui renvoye à une étude récente sur la récession en Europe publiée au début avril.

« Nous anticipons aussi une croissance de la demande mondiale d’acier quelque peu meilleure qu’en ce moment, mais incertaine et un prix moyen du minerai de fer dans la période à venir d’ici à la fin 2012 et 2013 d’environ 120 dollars par tonne », précise Standard & Poor’s.

Meilleure perspective 2013

S & P évoque aussi dans ce rapport sur la dette d’ArcelorMittal une « faible profitabilité de l’industrie mondiale de l’acier, en particulier en Europe, comparée à la période 2007-2008, à cause de surcapacités » mais prévoit pour 2012 et 2013 un EBITDA u groupe supérieur à celui des six derniers mois pour l’aciériste, notant que les six mois échus représentaient le niveau plancher du cycle avec beaucoup de destockage fin 2011 : « Nous prévoyons que les volumes, les taux d’utilisation des capacités et les profits vont progresser à partir du deuxième trimestre 2012 et être soutenus par une croissance économique plus forte en Europe vers la fin de l’année en cours. Nous anticipons aussi un effet modérement positif sur ses profits nets des efforts entrepris par le groupe sur le plan de l’optimisation de son programme d’actionnariat », ajoute l’agence de notation.

S&P précise que la perspective négative affirmée pour ArcelorMittal reflète la probabilité d’une dégradation à suivre durant les douze mois à venir si le groupe échoue à démontrer qu’il avance sur le chemin du retour vers un niveau suffisant de cash-flow en ligne avec un ratio de fonds opérationnels comparé à la dette ajustrée de 25% d’ici à la mi 2013. Ce qui sous-entend un mode de management très proactif, souligne l’agence, et une baisse très substantielle du niveau d’endettement du groupe.

S&P conclut ne pas écarter une meilleure hypothèse de notation à suivre si les fondamentaux ne varient pas négativement et mieux encore, si le contexte économique s’améliore comme elle le pense.

Christophe Journet

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Mis à jour (Mercredi, 26 Octobre 2016 16:34)