ROME (MPE-Média) – La Turquie, champion des achats de ferrailles ferreuses en 2011 avec +29,9% d’augmentation des volumes achetés était au centre des débats entre dirigeants de plusieurs majors de l’acier européen, Duferco, ArcelorMittal scrap, Sims Global Trade, Alocci Rappresentanze Industriali, Van Dalen Recycling, durant une table ronde animée par Tim Hard (TSI), après l’exposé éclairant de l’allemand Rolf Willeke, responsable des statistiques pour la division acier du BIR, qui a résumé en une phrase la situation sur le marché mondial des ferrailles : l’intensité des échanges mondiaux de ferrailles appelle de ses voeux un marché libre des nouvelles matières premières.

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Durant l'exposé de Herr Rolf Willeke sur l'état du commerce mondial des ferrailles d'acier dans le monde (ph CJ MPE-Média)

Primo, le marché des scraps d’acier a été fortement influencé l’an dernier par les Etats-Unis d’Amérique, toujours leader mondial des exportations et par la Turquie, champion incontestable des importations, dont les achats ont augmenté de 11,8% l’an dernier à 21.460.000 tonnes.

A côté de quoi l’augmentation de 15,7% des achats chinois de ferrailles ferreuses (6,7Mt contre 5,8Mt en 2010) fait presque figure de parent pauvre! Analyste, Rolf Willeke observe aussi que tous les premiers exportateurs de scraps d’acier sont aussi exportateurs nets avec un surplus à l’exportation de 20,4 Mt pour les Etats-Unis et de 15,1 Mt pour l’Europe des 27.

La Turquie, premier acheteur mondial de ferrailles

Herr Willeke souligne aussi dans sa présentation aux adhérents du BIR que la Turquie a été aussi l’an dernier la principale puissance acheteuse de ferrailles à l’Europe, même si ces importations turques venant de l’UE ont connu un petit déclin de 7,1% sur un an en 2011, donnée à lire en même temps que le recul de 1,4% des volumes de scraps ferreux exportés par l’UE vers des pays tiers, sans doute à cause du rapport euro-dollar, pense l’expert d’outre-Rhin.

Quelle disponibilité pour la ferraille dans le monde

Indubitablement, il y a des sujets qu’il ne faut pas aborder trop frontalement, sauf à prendre le risque de fâcher les parties en présence. Y-a-t-il assez de ferrailles sur le marché des pays développés? Vaste question, qui n’est pas sans amener un avis public et nombre de réponses affirmatives plus privées … La plupart des négociants présents à Rome indiquant avoir du mal à trouver des volumes à acheter mais aussi des prix corrects à la revente, ceux-ci frôlant la barre des 400 dollars pour du HMS1 & 2 livré outre-mer.

Il faut sans doute éviter de mélanger surcapacités et disponibilité, il y a des réserves sur les marchés en Europe et ailleurs, note Tom Bird, DG de Van Dalen Recycling.

Aujourd’hui dans le monde, il y a environ 1,8 Mt de capacités disponibles auxquelles il faut ajouter quelques centaines de milliers de tonnes de capacités de traitement de ferrailles dans les années à venir, indique Antonio Gozzi, PDG de Duferco, prochain président de Federacciai, l’Association de l’acier italienne.

M. Gozzi a choisi comme l’ensemble des dirigeants du BIR de soutenir la croissance marché, de conserver une vision positive et en devenir de l’offre en ferrailles, même si nombre d’acteurs reconnaissent un essoufflement des volumes de véhicules usagés dans les cours des casseurs. Il n’empêche, comme le note M. Willeke dans sa conclusion : les figures de 2011, fort volatiles, confirment de facto que la ferraille d’acier vue comme une matière première pour la production d’acier primaire est clairement devenue une vraie question internationale dotée du pouvoir des commodités courantes de fixation des prix sur le marché global (A suivre).

Christophe Journet

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Mis à jour (Mercredi, 26 Octobre 2016 16:34)