PARIS (MPE-Média- La direction d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine (AMAL) a confirmé lors de la réunion de son comité central d’entreprise du vendredi 1er juin la prolongation de la suspension temporaire d’une partie des installations de Florange pour le second semestre 2012, annonce le premier aciériste mondial par un communiqué à notre rédaction. Reçus ce matin à l'Elysée par MM. Hollande et Montebourg, les délégués syndicaux d'AMAL en sont ressortis contents d'avoir été entendus par les politiques français, à qui ils ont demandé de nouvelles assurances et des mesures permettant de pérenniser les activités sidérurgiques françaises.

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Le groupe dirigé en France par M. Hervé Bourrier précise dans un communiqué que la mesure de prolongation de la fermeture temporaire des hauts-fourneaux lorrains de Florange a été prise « compte tenu du fait que le marché européen ne montre pas de signe d’amélioration et que le 4eme trimestre est traditionnellement un trimestre plus faible ».

ArcelorMittal rappelle rester « attaché à conduire une politique socialement responsable, et pendant cet arrêt temporaire, va travailler à mette en œuvre tous les dispositifs d’accompagnement en concertation avec les représentants du personnel», ajoute la porte-parole du groupe en France. L'arrêt est prolongé pour tout le 2e semestre, jusqu'au 31 décembre, sauf reprise de la demande d'acier en Europe d'ici là, explique le groupe.

Une délégation syndicale de l’aciérie de Florange a été reçue ce lundi 4 juin à l’Elysée par le Président de la République M. Hollande, en présence de M. Arnaud Montebourg, nouveau ministre en charge du redressement productif. La rencontre a été satisfaisante, nous confirment des délégués de la CGT interrogés par MPE-Média à leur sortie du palais présidentiel.

Une table ronde à venir sur la sidérurgie française

Les syndicats en sont ressortis avec la satisfaction d'avoir été entendu par M. François Hollande, M. Montebourg, leurs conseillers techniques, qui leur ont donné le sentiment de vouloir avancer et résoudre la question. Les délégués ont demandé au gouvernement la mise en place rapide d'une table ronde sur le devenir du site lorrain mais aussi sur celui des autre sites sidérurgiques français.

Les délégués syndicaux de Florange et en particulier ceux de la CFDT attendent à présent que M. Hollande et son gouvernement mettent en œuvre « les promesses émises à Florange durant la campagne présidentielle », estimant avoir raison de penser que « la désindustrialisation de la France doit être endiguée par tous les moyens ».

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Une proposition d'enquête ministérielle a été faite par M. Montebourg, durant la période de deux mois qui s'ouvre, avec un nouveau rendez-vous à la clé en fin d'enquête pour définir des pistes, note un élu cégétiste. 

M. Montebourg a demandé récemment à un consultant international spécialisé dans le domaine de l’acier un audit détaillé de l’historique d’ArcelorMittal avant et après la fusion avec le groupe Mittal des anciens sites d’Arcelor. Cette décision annoncée récemment par MPE-Média a été confirmée ce lundi aux délégués syndicaux européens et lorrains de l'intersyndicale. Ce consultant joint par MPE-Média - il souhaite rester anonyme - expliquait récemment que cela coûte à présent plus cher de fermer une aciérie que de la faire évoluer pour mieux l'adapter à la demande d'acier tant en volume qu'en qualité d'aciers, notamment sur le plan des alliages spéciaux, comme le font déjà Posco en Corée du nord et Nucor aux Etats-Unis.

Un redémarrage rapide s'impose aux yeux des anciens hauts-fournistes, qui voient déjà des professionnels cadres de maintenance, ouvriers hautement qualifiés et des ingénieurs quitter AMAL-Florange depuis 2011 et qui craignent une fermeture suite à trop de départs et à un manque de compétence, alerte un cadre de la CGT de Florange. Quant à la mise en route du projet ULCOS 2 de récupération des gaz en sortie de haut-fourneau, une décision doit être annoncée courant novembre.

Dans le même temps, le cabinet comptable Syndex vient de restituer un rapport concernant la fermeture de la phase à chaud de Liège (Begique). Syndex conclut que la fermeture définitive des hauts-fourneaux liégeois coûtera plus cher que son maintien, lequel devrait nécessiter environ 800 M€ d'investissements, voire un milliard d'euros pour une autre source à l'origine d'un rapport demandé par le gouvernement belge. Dans un cas comme dans l'autre, la question demeure de trouver ces investissements, fait remarquer cette source, qui estime que le gouvernement français a bien fait de recevoir officiellement les syndicats français de Florange, notant que  « le gouvernement fait l'accompagnement humain et social que ne fait pas l'entreprise ».

Christophe Journet

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Mis à jour (Mercredi, 26 Octobre 2016 16:33)