PARIS (MPE-Média) – Le rachat du London Metal Exchange (LME) par la holding Hong Kong Exchange (Hkex) et sa filiale Clearing Limited ne devrait pas changer fondamentalement les pratiques ni le rôle actuel de la bourse des métaux de Londres, nous explique M. Frédéric Blanchi, PDG de la COFARCO et ancien responsable de Natixis auprès du LME jusqu’en 2009, année où il a fondé sa propre entreprise de conseil à Paris.

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Billettes d'acier dans un dépôt du LME au Royaume-Uni (ph SD LME)

« Il y a eu un processus officiel et formel annoncé par le LME depuis déjà longtemps. La compétition en terme d’offres financières était étroite avec une autre proposition. Sur le plan technique, la proposition du HK Exchange semble avoir été la plus conforme aux conditions posée par le LME », souligne M. Blanchi.

Frédéric Blanchi pense que le futur LME pourrait être toutefois amené à tarifer plus cher ses transactions .

« Le LME est détenu par ses membres, soit un grand nombre d’actionnaires. C’est une société mutualiste de droit privé. L’offre faite à ses adhérents valorise l’entreprise 165 fois environ par rapport à son résultat net annuel moyen récent », précise M. Blanchi qui note qu’il est donc difficile de ne pas la considérer au moins dans un premier temps, sans préjuger du vote des actionnaires en juillet prochain, qui devra être favorable à la cession à 75% des voix.

 

Maintien du « ring » à Londres

« Le maintien du ring, à la criée, de façon traditionnelle, celle que j’ai connu lorsque je travaillais à Londres, semble faire partie des conditions du cahier des charges du LME. C’est un symbole fort du LME depuis toujours ».

« Le Honk Hong Exchange a aussi commencé à regarder ce qui se passe du côté des stocks officiellement détenus dans les dépôts du LME. C’est intéressant, car il y a beaucoup de métal entreposé en particulier en particulier l'Aluminium . Hkex pourrait proposer une nouvelle façon de travailler sur ce plan, qui peut changer la donne pour les sociétés d’entreposage », poursuit Frédéric Blanchi.

« Le prix du LME, c’est toujours le résultat de l’offre et de la demande pour un métal donné en fonction des données connues du jour. Que ce soit fait pour le compte de Hong Kong Exchange, en passant du statut mutualiste à celui d’une société de bourse classique, ou pour le compte de l’actuel LME n’y changera rien. Les nouveaux actionnaires n’auront aucun intérêt à casser le jouet, même s’ils changent certains modes de fonctionnement pour amplifier la rentabilité du marché. Ce rachat ne devrait pas non plus déplacer outre mesure le pouvoir de fixation des prix , les intervenants Chinois constituant d'ores et déjà et depuis plusieurs années une part significative des volumes », conclut Frédéric Blanchi.

Propos recueillis par C.J.

A propos de COFARCO :

Fondée en 2009, COFARCO est une société de conseil et d’intermédiation sur les financemenst des matières premières qui traite notamment des métaux de base côtés au LME, du pétrole, de ses dérivés, du gaz (marchés de l’énergie) au niveau international.

www.cofarco.com

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Mis à jour (Mercredi, 26 Octobre 2016 15:55)