NEW-YORK (MPE-Média) - Si la Chine s’est déjà positionnnée comme leader mondial des thermoplastiques, il lui manque encore quelques longueurs d’avance sur le plan technologique et des capacités supplémentaires pour sortir d’une dépendance aux importations d’appoint, concluent les experts de GBI aux Etats-Unis dans un rapport que MPE-Média s’est procuré.

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En fait, même avec la demande chinoise qui tire actuellement celle des marchés de l’Asie et du Pacifique pour l’acrylonitrile, dans la foulée du développement expresse du pays en tant que hub mondial de fabrication de produits pétrochimiques, la Chine continue à importer des volumes considérables de cette matière, afin de pouvoir produire en aval des dérivés comme l’ABS, le polyacrylonitrile ou le nitrile élastomère.

La demande mondiale pour l’acrylonitrile s’est régulièrement accrue ces dix dernières années, la région Asie-Pacifique comptant pour près de 73% de parts de marché en 2011, dominant ce segment de marché.

La production chinoise bénéficie toujours d’opérations à bas coûts, dont la continuité semble assurée de tirer la demande pour les quelques années à venir. Il en résulte de belles prévisions d’ouverture de nouvelles capacités de production d’acrylonitrile dans les années à venir, lesquelles sont susceptibles d’effacer toute dépendance de la Chine envers ses actuels fournisseurs étrangers, précisent les experts de GBI.

 

Le gaz de schiste change la donne des crackers

Quoiqu’il en soit, de récents changements de sourcing aux Etats-Unis sont déjà en train de compromettre l’équilibre de la balance mondiale de la production d’acrylonitrile, menaçant de facto les flux actuels d’importations chinoises de cette matière. Cette diminution de la ressource découle directement des recherches en cours pour découvrir de nouvelles méthodes de production de dérivés des hydrocarbures par cracking de gaz naturel, dont on sait l’abondance et le bas niveau de prix outre-Atlantique, depuis que le tabou sur le gaz de roche y est tombé grâce à la sécurisation des méthodes de prospection par fracturation hydraulique – ce à quoi le législateur français se refuse encore NDLR.

 

Sans propylène, point de salut

Le propylène est la première source utilisée pour produire de l’acrylonitrile. Ces dernières années, l’usage en hausse de gaz de schiste dans des usines de cracking a bouleversé dans plusieurs régions la dynamique de cette industrie. La matière utilisée pour opérer le cracking permet d’ailleurs d’obtenir un produit à plus haute teneur en éthylène dans le mix qui permet une baisse correspondante de la ressource de propylène nécessaire à cette fin.

Partout dans le monde, les producteurs utilisent et cherchent à développer des technologies nouvelles et distinctes pour produire du propylène, ce qui permettrait d’obtenir du propylène à un prix analogue voire moins élevé que celui traditionnellement issu du cracking de l’ethylène comme produit dérivé de l’opération.

Malheureusement, il n’y a pas eu à ce jour de vraie progression sur ce plan, ce qui laisse présager un risque de pénurie de matière de base pour produire de l’acrylonitrile dans un futur plus ou moins proche, note GBI.

En effet, la demande mondiale en acrylonitrile s’élevait à 4.427.469 tonnes en l’an 2000 avant d’atteindre 4.696.141 tonnes l’an dernier. Cette demande devrait augmenter en moyenne de 4,1% l’an entre 2011 et 2020 pour atteindre 6.757.081 tonnes à cette échéance, dans moins de huit ans.

 

Jo Gatsby avec GBI Research

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Mis à jour (Mercredi, 26 Octobre 2016 15:51)