PARIS (MPE-Média) - Airbus a annoncé le 2 juillet l’implantation aux États-Unis d’un site de production dédié à l’assemblage et à la livraison des appareils de la famille A320, ce qui inquiète le bureau fédéral de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) qui a communiqué les raisons de cette inquiétude en fin de semaine.

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L'Airbus A 380 en vol au Bourget en 2009 (ph CJ MPE-Média)

Pour la CFDT, « la conquête commerciale mondiale n’est pas incompatible avec une croissance de l’industrie aéronautique européenne en développant les compétences industrielles, les investissements, l'emploi, les conditions de travail, et les statuts des salariés européens de la filière. »

« Cette implantation appelle un certain nombre d’interrogations sur la stratégie et les réelles motivations d’Airbus », note la porte-parole de la centrale cédétiste qui énonce une série de questions posées par ses soins à l’avionneur européen et au consortium qui le dirige.

- Les montées en cadence prévues sur les trois autres chaînes de montage 320 sont-elles remises en cause ?

- À contrario, lors d’un retournement de conjoncture, comment seront gérées les baisses de cadence ?

- Quelle sera la capacité d’Airbus à gérer quatre chaînes d’assemblage pour la même famille de produits ?

- Comment la « supply chain » déjà sous tension extrême, va-t-elle assurer ce surcroît de charges ?

- Quel est l’impact sur le réseau de sous-traitants européen ?

- Cette implantation va-t-elle conduire à d’autres délocalisations aux États-Unis pour les activités d’Aerolia et Premium Aerotec ?

- Quelle est la rentabilité d’une chaîne aux États-Unis, compte tenus des coûts de main-d’œuvre équivalents à l’Europe auxquels s’ajoutent des coûts de logistique Europe – États-Unis pour les sous-ensembles ?

- Quelle est la cohérence entre Airbus qui se dit entreprise citoyenne en Europe et qui souhaite s’implanter en Alabama, état classé « antisyndical» aux États-Unis ?

 

 Boeing ne fait pas la même chose en Europe

La CFDT rappelle que « Boeing vend des avions en Europe et en Chine sans chaînes d’assemblage dans ces continents. »

« La logique d’une implantation d’une chaîne A330 en Alabama pouvait justifier l’implantation aux États-Unis en compensation du marché militaire des avions ravitailleurs. Aujourd’hui l’implantation de la chaîne A320 ne rentre pas dans cette logique », souligne la CFDT métallurgie.

La CFDT dit être consciente qu'à l’heure de la mondialisation « la dimension internationale d'Airbus est capitale face à Boeing. Pour autant la préservation de l'outil de production aéronautique en Europe est essentielle et nécessitera la mobilisation de tous les acteurs. »

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Mis à jour (Mercredi, 26 Octobre 2016 14:29)