PARIS (MPE-Média) – La situation du groupe ArcelorMittal en Europe était au centre de la rencontre entre M. Antonio Tajani, Vice-président de la Commission européenne en charge de l’industrie et de l’entrepreneuriat et une délégation de la Fédération syndicale IndustriAll Europe, qui a eu lieu en présence de Mme Pervenche Bérès, Présidente socialiste de la Commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen à Strasbourg, le mardi 3 juillet 2012. M. Tajani a annoncé qu’une somme de 10 milliards d’euros devait être débloqués pour soutenir les activités du secteur automobile, acier inclus, somme issue du fonds européen d’ajustement à la mondialisation.

ANTONIO TAJANI

Antonio Tajani, Commissaire européen en charge de l'Industrie (ph service de presse de l'UE SD pour MPE-Média)

La délégation d’IndustriaAll Europe était conduite par M. Barth Samyn, Secrétaire Général Adjoint d’IndustriAll Europe, accompagné de représentants des syndicats français, belges et luxembourgeois du Groupe ArcelorMittal, parmi lesquels M. Édouard Martin pour la FGMM-CFDT : «M. Tajani nous a demandé si ArcelorMittal était le seul producteur d’acier en Europe à fermer des capacités et à arrêter des usines. Nous lui avons répondu que le PDG d’ArcelorMittal était devenu un prédateur pour l’UE, détruisant des richesses en n’investissant pas dans les moyens de production d’acier acquis en 2006, voici six ans, et utilisant l’argent de l’acier pour développer plus rapidement les profits issus de ses nouvelles activités minières, à raison de 900.000 dollars dès l’an dernier et plus d’un milliard de bénéfices nets sur l’exercice 2011», explique M. Martin.

La délégation d’IndustriAll Europe a parlé de « ses inquiétudes sur les conséquences de cette stratégie désastreuses pour l’emploi et l’outil industriel sidérurgique européen ». Elle a également fait part de « sa demande d’une politique industrielle européenne, qui préserve les intérêts sociaux et économiques des pays et des salariés européens, notamment par des conditions commerciales de réciprocité dans les échanges internationaux et par l’engagement dans des investissements permettant la transition écologique de la sidérurgie », note la Fédération Française Démocratique du Travail.

L'UE ne peut plus être naïve, dit la députée européenne

« L’Union européenne ne peut plus être naïve dans la mondialisation. Elle doit non seulement innover, mais aussi protéger et valoriser ses potentiels. Je soutiens dans cet esprit l’idée de bâtir une stratégie fondée sur la promotion de champions industriels européens, comme l’a évoqué Antonio Tajani », a souligné Pervenche Bérès.

 

L’UE va créer un groupe de travail

En réponse aux échanges, le Commissaire européen a annoncé que serait constitué un groupe de travail sur la sidérurgie, composé de représentants des syndicats, d’entreprises sidérurgiques et d’experts en la matière. De tels groupes existent déjà pour les secteurs de la construction navale et de l’automobile, a-t-il précisé.

La FGMM-CFDT se félicite que l’idée de « politique industrielle » ne soit plus tout à fait un tabou en Europe, et de cette décision en faveur d’un dialogue portant sur l’avenir de la sidérurgie en Europe. Elle demande au ministre français du redressement industriel, « qui s’est engagé dans une tournée de rencontre avec ses homologues européens des pays d’implantation d’ArcelorMittal, de soutenir cette démarche auprès d’eux ».

C.J.

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Mis à jour (Mercredi, 26 Octobre 2016 14:27)