PARIS (MPE-Média) – Parlant en octobre dernier lors du sommmet mondial de Worldsteel à Paris, M. Philippe Varin, PDG de PSA et ex patron de Corus qu’il a vendu à l’indien Tata, a pointé deux questions phares à propos de l’essor commercial des voitures électriques : celle du cycle de vie des voitures électriques, « toujours plus polluantes que les voitures à essence, au moment de les recycler », et celle de « la demande pour ce type de VL, encore très basse ». Rappel utile, après l’annonce du plan auto gouvernemental pro VE, un plan qui pourrait cacher une OPA indienne sur PSA, surtout s’il fragilise encore plus PSA et Renault au profit des petites japonaises leaders sur ce segment encore naissant.

« Les deux questions importantes sont de savoir quels sont les matières dont les cycles de vie sont les plus intéressantes pour l’automobile. Nos leaders politiques ne peuvent pas échapper à la question de la pollution, à celle de la traction électrique. D’un point de vue ingénieur, en faisant les calculs, une bonne vieille voiture à essence reste moins polluante au niveau de l’empreinte carbone globale des process industriels. Mais avec un panneau solaire sur chaque garage, on pourra changer d’avis et de culture, car il sera plus facile de recharger une voiture électrique! C’est une question de culture globale, en fait », déclarait ce jour-là le PDG de PSA.

MM. VARIN & BASSON

Philippe Varin, PDG de PSA, face aux aciéristes globaux, dont les PDG de Tata Steel et d'ArcelorMittal, indiens et liés au monde de l'automobile (ph CJ MPE-Média 2011)

Interrogé par les aciéristes sur les études comparées des coûts de l’usage d’aciers spéciaux et d’autres matières pour construire des voitures électriques ou hybrides, M. Varin a bien montré qu’il avait exploré de long en large et en travers le champ des problématiques technologiques que pose cette question :

« L’équation est simple, nous pouvons migrer vers ces nouvelles matières, à condition que le marché porte la demande. Il faut donc d’abord susciter l’intérêt des publcs pour les véhicules électriques », a-t-il répondu face aux aciéristes, parmi lesquels se trouvaient les leaders de la firme indienne Tata Steel, ses anciens repreneurs lorsqu’il dirigeait la firme britannique Corus devenue Tata Steel sous sa direction.

W. VARIN:MITTAL:ZHANG

GD : Un dirigeant japonais, MM. Philippe Varin, PDG de PSA, Lakshmi Mittal, PDG d'ArcelorMittal, Xiaogang Zhang, PDG d'Anshan Steel et Président de Worldsteel, le même jour à Paris, évoquant le futur de l'acier dans le monde de l'automobile (ph CJ MPE-Média 2011)

De là à penser que PSA puisse bientôt entrer dans le giron financier du groupe Tata Steel, producteur de la « Tata », la plus petite et la moins chère des voitures grand public du monde, il n’y a qu’un pas, qu’une simple OPA suffirait à lui faire franchir, à l’amiable qui plus est !.

Or depuis quelques jours, le bruit court que des échanges ont déjà eu lieu au plus haut niveau entre la direction de PSA et celle de ce groupe indien, échanges amorcés discrètement cet hiver, notamment lors du forum économique franco-indien organisé en janvier dernier à Paris par le nouvel ambassadeur indien SE Rakesh Sood, « pour trouver des synergies entre les grands groupes indiens et leurs homologues français ».

Philippe Varin connaît personnellement le Chairman de Tata Steel M. Ratan Tata, avec qui il avait conclu la cession de l'aciériste anglais Corus devenu Tata Steel, peu avant que PSA recrute Philippe Varin pour diriger le groupe automobile français. Le groupe Tata est devenu depuis le premier constructeur automobile indien. 

Christophe Journet

Voir aussi pour information :

www.tatasteel.com



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Mis à jour (Mercredi, 26 Octobre 2016 13:09)